Ramadan est là depuis hier et comme chaque année, le mois saint de notre religion s'accompagne de ses rituels sacrés et profanes. Sauf que, cette année, Ramadan est arrivé en pleine crise du Coronavirus et en plein confinement général de la population. Ambiance bien spéciale ! Les vendeurs ambulants qui pullulaient dans nos rues se sont raréfiés et même les plus téméraires ont dû déchanter devant le peu d'empressement des leurs clients habituels. Ramadan est arrivé cette année, après presque un mois de confinement de la majorité de citoyens et on sent bien que l'ambiance est singulière. La phobie de la pandémie, les difficultés de déplacement et aussi, souvent, le manque d'argent, sont en passe de changer beaucoup d'habitudes ramadanesques. Les feuilles de brick fait maison ne se vendent pas comme avant, les pains « tabounas » n'attirent plus grand monde. Beaucoup de gens craignent l'achat des produits dont ils ne sont pas assurés des origines. Le Coronavirus s'est faufilé au plus profond de nous-même et il commence à ébranler même les plus téméraires. Evidement, la vie ne s'est pas arrêtée complètement. On fait ses courses au pas de courses littéralement. On ne s'agglutine pas mais on déambule entre boucherie, épicerie et marchands de légumes et on achète rapidement. Les achats qui étaient parmi les plaisirs de Ramadan deviennent une corvée. Cette année Ramadan marquera la mémoire des Tunisiens, et de beaucoup d'autres aussi. Mais on se rappellera de ce Ramadan 2020 où il n'y avait que rarement d'attroupements ou de querelles pour un oui ou pour un nom entre « jeuneurs ». La fameuse « hachicha » de Ramadan s'est raréfiée. Les attroupements aussi. Ni devant les boulangeries, ni devant les laitiers, ni, même, devant les marchés de beignets et leurs succulentes « Zlabia ». Ramadan était toujours le mois des belles veillées. Les veillées à la maison avec la famille élargie au maximum, mais surtout dans les cafés où les parties de belote s'allongeaient jusqu'à tard, la nuit. Le Ramadan 2020 restera dans les annales comme le Ramadan sans cafés. Coronavirus et couvre-feu ont eu raison de nos belles soirées à siroter café, jus et autres «gazouz». Ramadan était aussi pour beaucoup le mois de cette prière particulière au mois saint, la prière des « Tarawih », c'étaient l'occasion pour plusieurs milliers de personnes de sentir le haut degré de spiritualité du mois saint et aussi de partager ces moments avec les autres croyants. La pandémie de cette année a annulé les « Tarawih », et les mosquées demeureront tristement vides, après la rupture du jeûne ! Pour faire face, beaucoup de citoyens sont devenus experts virologues en ces temps de pandémie et ils suivent assidûment tout ce que le Professeur français Raoult exprime sur Facebook ou sur twitter. C'est que la thérapie et les annonces du Professeur font miroiter aux gens la possibilité de la sortie du cauchemar du Covid-19 pour fin mai, c'est-à-dire pour la fin du Ramadan. Ainsi la singularité et les privations de cette année peuvent être dépassées par cet espoir alimenté d'ailleurs par plusieurs autres scientifiques. Le Ramadan avec le coronavirus est vraiment très spécial !