Le taux de chômage devra exploser post confinement. Entre 200 mille et 400 mille chômeurs viendront s'ajouter à la population inactive tunisienne et le gouvernement devra, dès lors, bien s'armer pour éviter une explosion sociale, une fois la crise sanitaire révolue. L'IACE a rendu public hier les résultats de son étude mesurant l'impact du Covid-19 sur l'emploi. Des signaux qui n'augurent rien de bon, tant en termes d'emploi que de production et de chiffre d'affaires. Sur un échantillon représentatif de 600 entreprises, 47% des entreprises tous secteurs confondus ont fermé totalement leurs portes suite à la propagation de la pandémie. Et 42% des chefs d'entreprises interrogés s'attendent à une diminution de 30% du nombre d'emplois au cours des trois prochains mois contre un repli respectif de 24,63% et de 12,64% en termes de chiffre d'affaires et de production. Pérenniser les entreprises pour préserver l'emploi, telle est la priorité des priorités annoncée par le gouvernement dans sa bataille économique contre le coronavirus. Mais force est de constater qu'en dépit des mesures de soutien engagées, la perte d'emplois serait inéluctable et la facture sera très salée. Selon l'étude de l'IACE, 57% des entreprises qui ont prévu une diminution des postes d'emploi sont des entreprises en situation de fermeture totale. Une diminution de 35% en moyenne des postes d'emplois a été d'ailleurs annoncée par ces derniers, en procédant essentiellement au non renouvellement des contrats CDD. En ce qui concerne la capacité des entreprises à payer les salaires, les choses s'annoncent comme suit. Pour le mois de mars, 81% des chefs d'entreprises ont déclaré que leur situation leur a permis d'honorer les salaires de leurs employés du mois de Mars essentiellement par le biais d'un crédit bancaire ou de découvert. Pour le mois d'avril, 54% des chefs d'entreprises déclarent qu'ils sont en mesure de payer la totalité des salaires de leurs employés du mois d'avril, que ce soit avec ou sans recours au décret-loi annoncé par le gouvernement. Reste à savoir combien de temps vont-ils pouvoir résister, pour payer les salaires des prochains mois ?