Trois jours nous séparent de la date butoir du déconfinement. Citoyens, entreprises, professionnels et tous les acteurs économiques et sociaux sont sur le qui-vive. Le plan du déconfinement progressif a été annoncé hier par le gouvernement décrétant le retour graduel mais vigilant de l'activité économique et commerciale. Les professions libérales devront reprendre à 100% leurs activité à partir du 4 mai. A juste titre, l'Union Tunisienne des Professions libérales vient de rendre public sa feuille de route et sa vision à court et à long terme pour une sortie de crise décarbonée. L'UTPL qui compte 30.000 professionnels et 70.000 assistants diplômés de l'enseignement supérieur sollicite un plus large consensus, une forte coordination nationale et une représentation active de l'Union dans le dialogue national autour du Covid 19 et les plans de secours. Elle appelle à davantage de concertation entre le gouvernement et les fonctions libérales autour des mesures de soutien et d'accompagnement à engager. Au titre d'appui aux entreprises fortement impactées par la crise sanitaire, l'UTPL appelle le gouvernement à accélérer la restitution des sommes dues aux professionnels auprès des entreprises publiques, des collectivités locales, des caisses sociales et des institutions de santé, à faire bénéficier les jeunes professionnels d'une exonération fiscale bien ciblée. Par ailleurs et pour les professionnels de la santé, l'UTPL propose la mise en place d'un système spécial en matière de TVA sur les services de santé, l'annulation de la taxe de 1% soumise au profit du fonds de soutien de la santé publique et réfléchir à d'autres alternatives possibles. Généralisation et surtout facilitation des déclarations fiscales en ligne Les fonctions libérales notamment sollicitent l'aide du gouvernement pour payer les salariés et la prise en charge par l'Etat d'une partie des cotisations sociales notamment pour les « petits professionnels », outre l'octroi des facilités financières et des crédits sectoriels à intérêt 0 ou à faible taux d'intérêt, la prolongation des échéances des déclarations d'impôts, le report ou le rééchelonnement du paiement de l'impôt annuel sur les revenus selon la capacité financière des professionnels, sans omettre la généralisation de la déclaration fiscale en ligne tant pour le régime réel que forfaitaire. Une mise à jour et un accès plus facile au système de déclaration et de paiement en ligne de la caisse nationale de la sécurité sociale sont par ailleurs sollicités par les entreprises, la compagnie des comptables de Tunisie et l'ordre des experts comptables. Toujours dans le domaine économique et social, l'UTPL appelle également à la nécessité d'approuver la signature électronique dans les rapports des commissaires aux comptes et dans tous les rapports juridiques et techniques et d'accélérer la mise en place d'une stratégie nationale de digitalisation incluant les professionnels du secteur privé. Un code d'investissement spécifique au secteur de la santé et la révision de l'accord ALECA A long terme, l'UTPL a présenté dans sa feuille de route une série de recommandations dont la nécessité de poursuivre le train des réformes tous azimuts, notamment en ce qui concerne la restructuration des entreprises publiques et une digitalisation économique à grande échelle dont le secteur de la santé publique et privé. L'union appelle également à l'urgence d'engager la réforme en matière d'investissement, en supprimant toutes les autorisations de manière à lutter contre la corruption et faire face à l'économie de rente. Parmi les recommandations on notera, la création d'un code d'investissement spécifique au secteur de la santé, la révision du code de change et l'accompagner d'une amnistie de change. Pour ce qui est du secteur des services, l'UTPL appelle à soumettre toutes les professions membres de l'Union au taux d'imposition de 13,5%, engager une stratégie nationale pour la promotion des exportations des services outre la révision de l'accord ALECA de manière à préserver la pérennité et la capacité concurrentielle des professions libérales.