« Ce qui se passe est tout à fait scandaleux et n'est jamais arrivé depuis 1957. Comment peut-on amender un projet de loi sur les droits des patients et la responsabilité médicale puis voter les amendements sans consulter la partie initiatrice du projet et comprendre l'origine du choix de certains termes au détriment d'autres. La réponse du ministre n'est pas encourageante pour poursuivre la résistance afin de préserver les principes de base de ce projet révolutionnaire, dans lequel les intérêts de lobbies influents qui ont des bras à l'ARP ont été compromis. Les articles votés par la commission parlementaire après amendement ne peuvent pas être révisés conformément au règlement intérieur de l'Assemblée et la commission parlementaire de la santé et des affaires sociales a examiné la première version du projet et non la dernière qui a été antérieurement présentée en plénière. La commission de la santé avait examiné le 27 avril le projet de loi en question en y changeant de nombreux termes avant de voter ces amendements. Aïda Borgi (Professeure agrégée au service de Réanimation pédiatrique à l'hôpital d'enfants de Bab Saâdoun) « La mondialisation est au banc des accusés. Face à la crise du coronavirus, ils sont plusieurs à réclamer de profonds changements de politiques, pour se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système. Mais comment qualifier au juste le coronavirus ? Crise mondiale, ou crise de la mondialisation ? La distinction est importante car sinon on risque de tirer les mauvaises leçons. Quelles fragilités de la mondialisation révèle l'épidémie ? En quoi est-elle révélatrice d'une crise de plus grande ampleur ? Les réponses politiques sont-elles à la hauteur des enjeux ? Cette crise va-t-elle entraîner une transformation radicale de la mondialisation et modifier les équilibres géopolitiques ? Ces questions sont centrales pour aider la Tunisie à se positionner dans le nouvel échiquier qui se dessine ». Ghazi Ben Ahmed (Président de l'initiative méditerranéenne pour le développement) « En vertu des textes de loi, le harcèlement n'est pas un crime de flagrant délit à l'instar des autres crimes tels que le pot de vin, l'assassinat, l'escroquerie, la contrebande, le terrorisme etc. L'arrestation du suspect ne nécessite donc pas la mise en place de toute une embuscade afin de le prendre en flagrant délit. La quasi-totalité des suspects, dans le cadre des milliers d'affaires de harcèlement sexuel, comparaissent devant la justice en état de liberté. Rarement, voire jamais, un accusé n'est comparu en état d'arrestation. L'arrestation immédiate de Slim Chiboub et le procédé adopté suscitent donc une série d'interrogations quant aux dessous de cette affaire. La plaignante elle-même reconnait que les messages reçus étaient respectueux, et ne portaient en aucun cas atteinte à son honneur. C'étaient de simples compliments qui pourraient traduire une certaine appréciation de son profil professionnel. Ces messages ne comportaient aucune forme de violence morale ni expressions de chantage à savoir les fondements d'un harcèlement ». Samir Abdallah (Ancien ambassadeur de Tunisie au Liban et avocat) « L'Etat doit mettre en place un Plan santé, secteur qui doit être par ailleurs élevé au rang de «priorité nationale, permettant à la fois de procéder à un diagnostic précis des équipements et du système sanitaire dans les gouvernorats mais également d'investir dans ce secteur en nous appuyant par exemple sur des mécanismes de coopération internationale à l'instar de l'Instrument Européen de Voisinage (IEV), dont l'aide à la Tunisie avoisine les 700 millions d'€ (soit 2,2 milliards de Dinars), qui doit être un levier à utiliser pour ce secteur. L'Economie Sociale et Solidaire (ESS) doit également prendre une place prépondérante dans cet avenir en construction. Un projet de loi instituant l'ESS comme secteur tiers a été adopté en Conseil des Ministres le 11 décembre 2019 mais n'a toujours pas été voté par le parlement à ce jour. Nous proposons d'ajouter au projet de loi la mise en place de « Pôle ESS dans chaque gouvernorat pour réunir les personnes souhaitant investir dans ce secteur, y développer l'entrepreneuriat social et accompagner les projets entre les structures ». Rayed Chaibi (Président de l'Association pour la promotion de la coopération et de l'amitié entre la France et la Tunisie)