Y a-t-il une limite entre séduction et harcèlement ? Ça dépend ! Cela dépend d'abord du séducteur qui peut très vite être pris pour un harceleur, par celle ou celui qui est épris à son tour de son séducteur ou pris au piège de son agresseur. Dans ce cas la victime peut se ressaisir et très vite couper court lorsqu'il s'agit des procédés de toujours, usités par ceux qui commencent par le langage du cœur, qui ne peut être qu'un leurre. Mais les choses peuvent évoluer dans le sens escompté par l'un ou l'autre des protagonistes la situation peut devenir agréable ou triste. Cela dépend aussi des intentions, que nul ne peut connaître, à part les intéressés. En cas de séduction qui part d'une bonne intention, il n'y a de preuve à présenter que celle de la sincérité. Cependant dans le cas d'un retour de situation c'est la preuve de l'intention coupable qui est recherchée par le juge d'instruction. Certes elle est plus difficile à établir, surtout lorsque l'accusé n'a pas grand-chose à dire face aux multiples présomptions sur lesquelles a été fondée l'accusation, alors qu'il s'agit d'écrits Jugés compromettants. On se demande si les poètes chevronnés, tels que Nizar Kabbani, Ahmed Chawki ou Musset, étaient des séducteurs ou des harceleurs ? Il aurait suffi que celles ou ceux qui leur cherchaient noise eussent l'idée d'agir pour harcèlement afin de les attraire devant la justice. C'est ce qui arriva d'ailleurs à Baudelaire qui, du reste, a été ultérieurement réhabilité, car en artiste il parlait dans l'absolu, il ne visait personne, bien qu'avec un langage quelque peu cru. Oui mais justement ! Et si le harcèlement était par pure provocation, avec des propositions indécentes, ou des phrases séduisantes ? Cela devient tributaire du degré de discernement chez l'intéressé qui se sent agressé ou flatté. Surtout si les faits se passent à travers les réseaux sociaux ou par téléphone. N'est-il pas plus sage de couper court de prime abord, si on remarque que son interlocuteur lui fait du tort ? Et pour cela il suffit d'appuyer sur un bouton, pour bloquer l'agresseur comme l'a dit il y a longtemps Abdelaziz Laroui, grand chroniqueur. Sauf si on cherche à être séduit, mais gare aux retours de situations par les revanchards qui cherchent à pêcher en eau trouble. Et dans ce cas le tarif est double C'est pour cela qu'il faut doubler de vigilance et d'attention, car le harcèlement peut envoyer n'importe qui en prison !