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L'Atfd dénonce
Le harcèlement dans les lieux publics
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 08 - 2018

Le harcèlement sexuel n'a pas une seule et unique définition mais peut parfois être reconnu à travers des comportements séducteurs ambigus qui se déroulent sur plusieurs phases. Le harcèlement peut être partout, dans les espaces publics, les transports, la famille, les réseaux sociaux... et l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd) s'est distinguée par le dévoilement de ce genre de violence à l'égard des femmes. Témoignages
Z. est recrutée comme secrétaire. Ses premiers jours au bureau ne se passaient pas trop mal. Son directeur la considérait comme sa propre fille. Mais les choses changent à une vitesse telle que Z n'arrive même pas à comprendre ce qui se passe. Le patron se comporte bizarrement ! Des attouchements, des propos suspects... Sans même comprendre pourquoi un tel changement, Z se voit envahir par une série de circonstances. Désormais elle fait partie d'un cercle très rapproché de personnes. Le directeur de la société lui demande des tâches qui ne relèvent pas vraiment de ses compétences pour la retenir toujours à ses côtés, il met à l'écart tous les autres employés de la boîte. Il tient parfois des propos obscènes. Les choses évoluent au fil du temps et le boss intervient même dans sa manière de s'habiller et lui demande de porter des vêtements plus attirants et plus à son goût à lui. «Tu devrais porter des jupes et des robes, montrer tes jambes, être plus cool », lui suggère-t-il. Il tente de l'isoler, « ne parle pas aux autres, ils peuvent te faire du mal », ses conseils ne font que la mettre de plus en plus mal à l'aise. Il ne rate aucune occasion pour l'appeler à ses côtés et pour la mettre plus en confiance, il l'invite même à sortir avec sa femme et ses enfants. Lorsqu'elle se fâche, il la boude, pendant plusieurs jours. Il lui demande toujours de fermer la porte du bureau quand il veut lui parler. Parfois au téléphone avec sa mère, il intervient pour saluer la maman. Il lui propose des sorties. Afin de le repousser, Z refuse tout ce qui est très flagrant ; le fait de lui toucher les cheveux, les mains... Il devient agressif, cherche à l'humilier et lui reproche tout ce qu'elle entreprend sur le plan professionnel. Elle finit par se confier à une collègue et découvre à ce moment-là qu'elle n'est pas la seule dans cette situation : «Il a fait la même chose avec moi et avec d'autres secrétaires», avoue l'autre fille.
Harcèlement au travail
Le harcèlement au travail peut être plus brutal, il n'est pas fait de manière progressive, comme en témoigne le cas d'une autre jeune femme de 21 ans, M. Celle-ci travaille dans une usine depuis l'âge de 14 ans. Sa mère y travaillait aussi. Le sous-directeur la convoque dans son bureau et lui propose des relations intimes en échange d'une augmentation salariale. Elle refuse, mais il continue régulièrement à lui en faire l'offre. Comme elle refuse toujours, il passe aux menaces. «Pour lui, je serai renvoyée moi et ma mère si je continue à refuser ses offres en bloc», affirme-t-elle. Quand elle en parle au directeur, il ne la croit pas, et prend tout de suite la défense de son collègue et la met à la porte. Elle porte plainte, mais celle-ci aboutit à un non-lieu, malgré un enregistrement audio présenté à titre de preuve. Elle est accusée par le harceleur d'être aguicheuse et de mauvaise réputation. Le harcèlement moral au travail n'est pas dénoncé pour plusieurs raisons. Les victimes ne s'en rendent pas compte et les agresseurs, eux, ne sont pas punis. Et donc, à défaut de possibilité de recours à la justice, les victimes s'adressent quelquefois à des spécialistes, le plus souvent pour un appui psychologique. Hajer est une femme âgée de 39 ans, ayant un niveau d'instruction supérieur, et travaille dans un établissement étatique en tant que cadre supérieur en finances. Originaire de Kasserine, elle vit à Sousse avec ses parents âgés. Elle relate le harcèlement que lui a fait subir son chef hiérarchique dès le premier jour de son travail. Le harcèlement a commencé par l'humiliation et la critique continuelle de son rendement et de son efficacité.
Une mentalité conservatrice
Considérée comme concurrente aux hommes, l'agresseur n'arrêtait pas de lui répéter les mêmes phrases pour la dévaloriser et la rabaisser. «Tu n'es pas du tout compétente, tu ne sais rien faire... la place de la femme est dans son foyer... Les femmes ne font qu'augmenter le taux de chômage... ». Devant cette dévalorisation et cette humiliation, elle ne répond pas à ce qu'elle considère comme une provocation et le signe d'une mentalité archaïque et conservatrice. La violence psychologique prend une autre forme plus blessante, selon la victime, quand son supérieur commence à toucher à sa réputation et ses mœurs : «Il disait à tous nos clients et à mes collègues de travail que j'étais une fille «légère». Mes collègues viennent me raconter tout ce qu'il disait derrière mon dos». Avec cette pression quotidienne, elle ne trouve aucun moyen de stopper les dégâts. L'absence de réactions, le silence font que les agressions prennent une forme ascendante. La majorité des victimes s'adressent aux services de l'Atfd. En effet, les femmes qui s'adressent au centre, viennent parfois en état de choc et nécessitent des interventions sociales urgentes. De ce fait, des règles spécifiques d'accueil, d'écoute et d'orientation sont à leurs dispositions. La première étape de l'action consiste à étudier et à comprendre la situation de la femme à partir de sa parole et de la demande qu'elle formule, souvent imprécise au vu de son état psychologique. Quand elles arrivent au centre, les victimes se sentent mal et incapables de voir le bout du tunnel. C'est pour cette raison que le premier accueil est important. En fonction du premier contact, la victime de violences est orientée vers une psychologue, une sociologue ou une juriste (avocate). Le rôle de l'avocate consiste à savoir si la femme a l'intention de faire appel à la justice. La personne en charge de la victime lui explique toute la démarche à suivre en fonction des données contenues dans les documents que la femme présente. Dans le cas où la femme ne dispose d'aucun document, son interlocutrice essaiera d'établir avec elle la liste des pièces manquantes. Ce travail facilite par la suite l'action de la commission qui étudie les dossiers, au cas par cas, pour pallier l'absence de documents. Notons par ailleurs que la commission, à laquelle est transmis le dossier, peut être la commission de lutte contre les violences, la commission du droit au travail, la commission juridique ou la commission des droits économiques et sociaux, et ce, en fonction de la nature de la violence subie par la femme.


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