Romancier essayiste, critique littéraire, Taha Hussein (1889-1973), né en Egypte d'une famille conservatrice, a d'abord suivi l'itinéraire de ses aïeux, et appris le Coran au Kouttab, à des coups de bâton et l'obligation d'apprendre par cœur quitte à ne rien comprendre (tel qu'il le relata par la suite dans son livre autobiographique « Al Ayam » (les jours). Après avoir appris à son intégration de la Mosquée Al Azhar, les bases de la langue et de la rhétorique arabes où il y décrocha le plus haut diplôme de l'époque, il voyagea à Paris, malgré son grand handicap de malvoyant, pour y décrocher enfin son doctorat en philo à la Sorbonne. Dès lors, il s'était dressé contre les idées reçues et il continua à son retour en Egypte pour occuper la chaire de professeur, à la faculté du Caire, et commencer à écrire des œuvres sur la littérature et l'histoire arabo-musulmane, encouragé et aidé par son épouse, Suzanne, dont il fit la connaissance pendant ses études à Paris. Dans la plupart de ses ouvrages il aborde ses recherches sur l''histoire de l'Islam sans se soucier des préjugés ou plutôt de l'imaginaire arabe sur les questions relative au Prophète Muhammad, dans « Âla Hamich Assira » ou sur ses successeurs, notamment les quatre Califes. Dans son ouvrage « La grande discorde », Taha Hussein, dans un style romancée et limpide, trace cette période qui constitue l'âge d'or de l'Islam. Or cette période a été marquée par la Fitna, avec le troisième calife Othman Ibn Affene. Ce fut à partir des évènements qui finirent par l'assassinat de ce Calife qu'avaient commencé les divisions de la communauté musulmane. La Fitna, signifie en arabe la discorde. C'est d'ailleurs le sens qui est donné à ce terme dans le saint Coran « Seigneur ne nous mets pas en fitna devant ceux qui sont infidèles » (Al Mutahanah- V 5) Cela la fitna dans le sens de discorde est condamnée par les préceptes de l'Islam et ce à travers plusieurs versets coraniques selon lesquels elle considérée comme étant pire que le meurtre. La grande fitna est donc cette période sombre de l'histoire de l'Islam, qui s'est soldée par des meurtres. Othman fut le premier à avoir été assassiné, puis les dissensions continuèrent et les homicides reprirent de plus belle, avec l'assassinat de Ali Ibn Abi Taleb, et plus tard ses fils, Al Hassan puis Al Hussein, les neveu du prophète. Taha Hussein, a su analyser dans son ouvrage, relatif à cette période, avec objectivité, en essayant de mettre de côté les préjugés et les états d'âme.