Le Coran incite aux valeurs de justice et de liberté à travers plusieurs versets. Mais ce sont les interprétations des esprits figés, obscurantistes et rétrogrades, qui en ont fait des interprétations dans lesquelles ils se projetaient, dans le but pernicieux d'appeler à la discrimination, la haine et la violence. L'Andalousie du VIIIe au XIIe siècle est souvent citée en exemple pour évoquer la cohabitation harmonieuse entre l'islam et le christianisme. Le philosophe le plus emblématique de cette période pensait en catégories religieuses: Ibn Rochd a cherché à donner une légitimité à l'usage de la raison pour comprendre le Coran. Du temps d'Omar Ibn Al Khattab, ce deuxième Calife, qui succéda au Prophète Mohamed, n'eut de cesse que d'œuvrer à préserver trois grands principes fondamentaux : La justice, l'égalité et la liberté. N'était-ce pas lui qui s'est exclamé à propos de l'esclavage : « Depuis quand on réduit à l'esclavages des personnes que leur mère a mises au monde, libres »? Selon, l'homme de lettre égyptien, Taha Hussein, le changement subit de système de gouvernance, entre celui d'Omar Ibn Al Khattab, et celui d'Othman Ibn Affene a conduit à la grande discorde. Il affirme dans son ouvrage « Ashaykhane » « Le calife Othman avait légèrement dévié de la méthode qui fut celle du Prophète et que suivirent les deux premiers Califes à la lettre. Le régime politique à cette époque ne ressemblait à aucun des régimes qui ont préexisté. Il était purement arabe : L'islam en a fixé les grandes lignes et les musulmans eux-mêmes en ont précisés le contenu. Il fait remarquer notamment : « Dans certains de mes propos antérieurs traitant de la naissance de la prose arabe, j'ai dit que le Coran n'est ni de la poésie ni de la prose, mais du Coran avec son style particulier, dans l'expression et l'interprétation. Il répond à des exigences musicales qui donnent aux simples l'illusion de la poésie, à des exigences prosodiques faisant songer à de la prose rimée, mais on y trouve une liberté, un élan, une fluidité, caractéristiques de la prose elle-même ». Omar Ibn Al Khattab s'était distingué par son sens de la justice sociale, ayant sans cesse œuvré à résorber l'inégalité entre les classes sociales, et à aider par tous les moyens, les pauvres, les démunis et à préserver les droits de l'Homme et la liberté du culte. En effet, ceux qui étaient de confession juive pouvaient pratiquer leur culte, en contrepartie d'une dîme (jizya), dont ils étaient tenus de s'acquitter au profit de Beït Mel Al Muslimin, la caisse de l'Etat à l'époque. Celle-ci était une sorte de caisse sociale dont pouvaient profiter les indigents et les démunis. Grâce à cette caisse, Omar a institué une indemnité au profit des enfants pauvres et orphelins, voire les enfants de père inconnu. De même qu'il s'était préoccupé des travailleurs qui étaient auparavant exploités et sous-payés. Il disait, selon ce que rapportent la plupart des historiographes de la Sira : « Par Allah, je tâcherai à ce que le berger soit payé, sans le laisser rougir en le réclamant ! ».