Tirer profit de sa position politique est une des manières les plus sordides pour montrer la cupidité et l'insouciance face à la situation qui prévaut dans le pays. Certains élus ne se gênent pas pour poursuivre « leur petit commerce », alors qu'ils sont censés ne plus s'occuper que des affaires du pays. Mais, cela ne semble pas les préoccuper outre mesure, puisque leurs intérêts personnels passent avant ceux du pays. Il y a eu l'affaire des masques de protection, durant toute la crise du Covid-19, mais certaines parties, le ministre et le député concernés et qui devaient en principe répondre de leurs actes, ont compté sur « la compréhension » du chef du gouvernement, ainsi que sur l'oubli, surtout que la crise du coronavirus a accaparé toute l'attention. Mais, voilà que le citoyen est choqué, en apprenant que d'autres députés continuent de s'adonner à leurs activités professionnelles, tout en se faisant payer, en plus, par l'Etat. Et cela n'est plus tolérable. Les services du ministre d'Etat auprès du chef du gouvernement, chargé de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance et de la lutte contre la Corruption ont affirmé avoir adressé trois correspondances à des établissements publics pour mettre fin à des contrats conclus avec deux élus de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Dans un communiqué publié au soir du 27 mai sur les réseaux sociaux, (page officielle), les services du ministre chargé de la Fonction publique justifient cette démarche par le fait que "les contrats en question impliquent une situation de conflit d'intérêt. Lesdits services ne font pas état de l'identité des deux parlementaires, ni de celles des établissements publics contractants, mais indiquent avoir envoyé des correspondances en application des dispositions de l'article 20 de la loi n 2018/46 du 1er août 2018, sur la déclaration des biens et des intérêts, de la lutte contre l'enrichissement illicite et le conflit d'intérêt. Ils ont également indiqué à cet effet qu'ils ont envoyé une quatrième correspondance à l'Instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC) pour appliquer les mesures nécessaires conformément à l'article 26 de la loi en question. L'article 20 de la loi n 2018/46 stipule dans son paragraphe 1er qu' "il est interdit aux personnes mentionnées aux numéros 1, 2, 3, 6 et 7 de l'article 5 de la présente loi, dans l'exercice de leurs fonctions de conclure des contrats à des fins de commerce avec l'Etat ou avec des collectivités locales ou avec des institutions et établissements publics". Conformément à l'article 20 les personnes concernées par l'interdiction sont : Le président de la république, son directeur de cabinet et ses conseillers, le chef du gouvernement, les membres du gouvernement, leurs chefs de cabinet, et leurs conseillers, le président de l'ARP ; les membres de l'ARP, son chef de cabinet et ses conseillers, les présidents des collectivités locales, et les membres des conseils des collectivités locales. Le deuxième paragraphe de l'article 20 stipule qu' " il est interdit aux autres personnes mentionnées au chapitre 5 de la présente loi dans l'exercice de leur fonction, de contracter à des fins de commerce avec les structures auxquelles elles appartiennent ". Bien sûr, on ne doit pas s'attendre à ce que ces députés perdent leur place ou qu'ils soient sanctionnés, immunité parlementaire oblige, mais tout le monde sait, maintenant, jusqu'où peut aller la cupidité de certains de nos élus qui ne pensent qu'à s'enrichir, profitant de leur poste de décision. Et dire que des douaniers, jusqu'à preuve du contraire, honnêtes sont mis à la retraite d'office, alors qu'aucune charge n'est retenue, jusqu'à maintenant, contre eux et qu'ils ne trouvent pas d'interlocuteurs pour, au moins, pour leur signifier les accusations qui sont portées contre eux.