« L'actuel ministre du Transport, en exercice depuis quelques mois, a en très peu de temps, créé des tensions, ce qui met à mal les conventions déjà conclues dans différents domaines touchant le secteur public. Dans ce sens, il y a eu des campagnes de diabolisation du secteur public et de la centrale syndicale. Le syndicat a déposé un préavis de grève à la Société Tunisienne d'Acconage et de Manutention (STAM). Une grève organisée comme signe de protestation contre les cessions prévues au port de Radés. Et pour preuve, l'on évoque la réunion prévue avec le ministre des Affaires sociales qui servira à déterminer la stratégie de la mission entre la partie syndicale et le gouvernement au sujet des conventions signées –notamment celle relative aux salaires du mois d'avril– et la situation des catégories sociales fragiles. D'ailleurs, le pays a aujourd'hui besoin de rétablir la confiance entre les différents acteurs politiques et sociaux ». Noureddine Taboubi (Secrétaire général de l'UGTT) « Reposez en paix, vous jeunes de Kairouan et d'ailleurs qui tombez tous les jours victimes expiatoires de l'incurie et de la cupidité de vos concitoyens. Vous êtes morts pour rien. La vie continue comme si de rien n'était. Ceux qui nous gouvernent dorment du sommeil des anges, la conscience tranquille… Vous leur parlez de votre réussite. Mais ils n'en ont cure. Quand ils voient votre réussite, ils ont envie d'échouer. Alors, si vous n'avez rien à leur proposer, au moins foutez leur la paix. Ce qui s'est passé à Kairouan et ailleurs, tous les jours, en moindre proportion illustre de mon point de vue « l'écroulement central » d'une société. Un échec sociétal total. La vitalité d'une société se mesure à l'aune de la place qu'elle accorde à sa jeunesse et sur la manière dont elle la traite. Nul besoin de la dynamiter de l'extérieur, elle s'effondre d'elle-même. On ne pousse pas les jeunes au désespoir et venir après leur reprocher d'utiliser les armes du désespoir ». Habib Karaouli (PDG de Capital African Partners Bank) « …Outre les incendies qui se déclarent un peu partout, la rue commence à bouger assombrissant davantage le flou. Rien qu'hier, pas moins de cinq manifestations de protestation ont fait entendre leurs voix : les chômeurs (bien sûr, en augmentation), les auto-écoles, les taxistes, la douane et (et là ça fait mal) les gens de la Santé ! Reconnaissance ? Quelle indécence ! Pis encore, la rue va gronder dans les prochains jours, le tourisme (bloqué) va sortir, les cafés, le transport privé et même la presse vont faire sentir leur mécontentement. Une véritable contagion. Et ça ne sent pas bon. Ça chauffe. Ça va chauffer. Incendies et la chaleur de l'été. A défaut de festivals, on risque de voir, dans les rues, de nombreux bals ! Alors après le Covid, les poches vides ? Pas que ! Car les rues risquent d'être pleines… ». Fethi El Mouldi (Avocats, journaliste et chroniqueur) « Les propos du ministre de l'Education, Mohamed Hamdi, concernant la prise en considération de la conjoncture sanitaire exceptionnelle lors de la correction des épreuves du baccalauréat qui a fait que la situation actuelle pourrait éventuellement affecter la performance des élèves, sont des propos tout à fait hors contexte. Par ailleurs, il est inadmissible d'évoquer en aucun cas de figure les critères de correction des épreuves qui n'auraient aucun rapport avec les compétences du ministère. Toutefois, tout ce qui est en rapport avec la correction relevait des prérogatives d'une commission scientifique et non pas de celles du ministre ou du ministère ». Lassâad Yakoubi (SG de la Fédération de l'enseignement secondaire de l'UGTT)