Tout porte à croire que nous sommes sortis de la crise du Covid-19 ou nous en sommes à deux doigts d'en sortir ; la vie de la rue nous le montre quotidiennement : des cafés ont ouvert d'une façon détournée avant la date annoncée par les autorités, leurs machines à café et leur frigos tournent à plein moteur depuis des jours, dans ces endroits de rassemblement, l'intérieur des salles est vide, mais les clients habitués à passer quasiment la journée dehors, s'installent sur le seuil des établissements, souvent sans masque et autres précautions. On a même vu (des exceptions) des salons de thé pleins de clients installés à l'intérieur, servis à table, sans être inquiétés par les autorités (municipales, sécuritaires ou sanitaires). L'ouverture officielle des cafés, restaurants, bars et hôtels est annoncée pour demain, jeudi 4 juin, les Tunisiens, après un éprouvant confinement vont-ils s'en donner à cœur joie, vont-ils bouder ces lieux de vie ? Voyons le cas des restaurants. Le restaurant en Tunisie, comme partout dans le monde est un espace crée pour des rencontres autour d'un repas, on y partage son déjeuner ou son diner, mais ce n'est pas que ça ; c'est aussi un lieu de communion, sinon de convivialité ; c'est un endroit de rendez-vous, de rencontres choisies, pour maintenir ou entretenir l'amitié, avec la nourriture et les boissons comme accélérateurs de plaisirs. La crise a frappé, déchainant des dégâts économiques et sociaux énormes, les restaurateurs en souffrent durement, alors que nous sommes aux portes de l'été, saison qui stimule et renforce leur activité économique, quelques-uns parmi eux, toutes catégories confondues sont sur le point de mettre définitivement la clé sous la porte, c'est triste et désolant Quant aux habitués consommateurs, citoyens longtemps confinés, qui ne parlaient que de la fin du confinement, ne rêvaient que de rencontres, de gaités amicales, de divertissements familiaux ou des tête-à tête entre amoureux et confidents à l'abri des passants ; ces citoyens-clients attendaient non sans patience cette réouverture ; ils vont (théoriquement) retrouver la liberté de profiter de ces plaisirs sans lesquels la vie serait moins agréable. Les effets du virus mortel qui anime toutes les discussions dans le monde, vont-ils changer notre comportement, notre façon d'être autour de la table d'un restaurant, comment allons-nous réagir à cette approche du « ensemble après le virus », quels aménagements dans les restaurants, les responsables du tourisme ont tout fait pour éviter toute forme de contamination ? C'est ce que nous allons découvrir avec les professionnels et les responsables de la Fédération tunisienne des restaurants touristiques.