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Mobilisation de 500 contrôleurs d'hygiène
Hier, entrée en vigueur du décret sur le tabac dans les cafés et les restaurants
Publié dans Le Temps le 20 - 03 - 2010

Il est huit heures du matin, un beau temps règne sur la capitale. Les fonctionnaires se précipitent pour regagner leurs postes de travail, entre temps, nombreux sont ceux qui sont tentés par une cigarette et une tasse de café. Mais en ce vendredi 19 mars, il y a du nouveau en ville. Il est désormais interdit de fumer à l'intérieur des buvettes d'une surface de moins de 50 mètres carrés.
En fait, c'est à partir de cette date que le décret numéro 2611ayant trait à l'interdiction partielle de fumer dans les cafés et les restaurants entre en vigueur.
Un rendez-vous fatidique pour les fumeurs car il s'agit de leur plaisir qui est en jeu. Une loi qui fait le bonheur des non fumeurs et le malheur des accros aux cigarettes. Ces derniers se retrouvent obligés de quitter leurs endroits préférés. Une cigarette à la main, une tasse de café dans l'autre. Un homme la quarantaine, sirote son café tout en faisant des ronds de fumée dans l'air. A priori, il donne l'impression qu'il s'amuse à boire son café en profitant du soleil, mais « non, je suis en fait obligé de rester dehors. Il est strictement interdit de fumer dans la buvette », regrette-t-il. Préférant garder l'anonymat, il considère que cette loi « gâche le plaisir des fumeurs », car très souvent ils s'amusent à siroter la boisson tranquillement tout en fumant une cigarette. « Je crois qu'il faut placer des tables à l'extérieur pour que les clients peuvent au moins être à l'aise », propose-t-il.
Auparavant, un jeune qui venait tout juste de jeter par terre le mégot de cigarette, rejoint sa femme qui l'attendait à l'intérieur de la buvette. « C'est certes gênant pour un couple ou un groupe d'amis qui se rencontrent dans ces espaces. Ils se trouvent à un certain moment obligés de se séparer, le temps de fumer une cigarette », témoigne la dame.
Des gestes qui reflètent un grand civisme de la part des citoyens. Cela démontre également qu'ils sont conscients de l'importance de cette décision qui a notamment pour objectif de protéger les fumeurs passifs et de réduire la consommation de cigarettes. D'ailleurs, nombreux ceux qui seront démotivés à fumer dans des espaces publics.
Application progressive
Tant attendu par les non fumeurs, ce décret sera appliqué progressivement dans les cafés et les restaurants. Toutefois, il importe de rappeler que la loi Numéro 17 relative à l'interdiction de fumer dans les espaces publics avait été promulguée il y a plus d'une décennie. En fait, en 1998, un décret a été promulgué dans ce sens et qui stipule essentiellement l'interdiction de fumer dans les établissements hospitaliers, (publics et privés), les établissements de formation et d'éducation (publics et privés), les espaces culturels, les espaces de loisirs et les moyens de transport. D'ailleurs, il est interdit de fumer dans les gares, les stations, et les aéroports.
Arrêter de fumer n'est pas une mince affaire. Les accros à cette substance ont souvent besoin d'une assistance médicale et psychologique ainsi que d'une volonté en fer pour s'en débarrasser. La loi y joue également un rôle important. C'est un facteur qui encourage les fumeurs à réduire la consommation de cette substance ou à rompre carrément. Il importe de dire qu'il faut promouvoir davantage la loi auprès des consommateurs et ce parce qu'ils sont nombreux à ne pas avoir une idée pertinente sur les conditions à respecter et l'amende qu'ils risquent.
Sana FARHAT
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Témoignage
Chiheb : «J'ai du mal à rompre avec cette habitude»
« Je fume depuis 11 ans, et j'éprouve du mal à rompre définitivement avec cette habitude. J'espère que cette loi m'encouragera à arrêter de fumer ou, au moins, à réduire la consommation de cigarettes. D'ailleurs les professionnels doivent aménager des espaces en dehors des buvettes pour que les clients puissent siroter leurs cafés tranquillement ».
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-Aymen : « La loi a gâché notre plaisir »
« La loi a gâché notre plaisir de fréquenter les cafés. C'est le seul endroit où on peut être à l'aise entre amis, parler, boire un café et fumer sa cigarette tranquillement. Sincèrement je suis mal à l'aise à cause de cette loi »
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Faouzi : « C'est la santé qui est en jeu »
« L'application du décret encouragera les fumeurs à réduire la consommation de cigarettes. Ca sera un stimulant pour ceux qui fréquentent les endroits où il est strictement interdit de fumer. D'ailleurs, c'est l'occasion de mieux se prendre en charge et d'arrêter de fumer car il s'agit de la santé qui est en jeu ».
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M. Mabrouk Nadhif, directeur de l'Hygiène du Milieu et de la Protection de l'Environnement : Le fumeur assume une part de la responsabilité
Ca y est, après une période de grâce de 6 mois, le décret N° 2611 du 14 septembre 2009 est entré en vigueur hier. « Une équipe de 500 contrôleurs d'hygiène a été mobilisée dans toute la République pour veiller au respect et l'application de cette loi dans les cafés et les restaurants », déclare M. Mabrouk Nadhif, Directeur de l'hygiène du Milieu et de la Protection de l'Environnement au ministère de la Santé publique. Encore méconnue auprès des citoyens, cette loi stipule qu'il est interdit de fumer dans les buvettes et les restaurants d'une surface couverte de moins de 50 mètres carrés », précise M. Nadhif. Et d'ajouter : « les salons de thé, les cafés de 2ème et 3ème catégories et les restaurants d'une surface de plus de 50 mètres carrés ainsi que les établissements touristiques, c'est-à-dire les restaurants classés en fourchettes sont obligés d'aménager un espace non fumeur dans pas moins de la moitié de la surface ».
Mieux encore ces derniers sont appelés à « instaurer une séparation par une cloison empêchant la propagation de la fumée tout en installant un extracteur dans l'espace réservé aux fumeurs. Cela permettra d'aérer l'endroit », toujours d'après le Directeur.
Et qu'en est-il des amendes ?
En fait que risquent les fraudeurs ? Pour répondre à cette question, M. Nadhif a précisé que les fumeurs risquent une amende de 25 dinars une fois repérés dans une buvette ou un restaurant d'une surface de moins de 50 mètres carrés et où est affichée une pancarte « Interdit de fumer ». C'est donc le fumeur qui doit assumer la responsabilité dans ce cas. Pour ce qui est des endroits d'une surface de plus de 50 mètres carrés et qui ne respectent pas la loi en vigueur (aménagement d'un espace non fumeur selon les normes requise), ils risquent d'être avertis par les agents de contrôle d'hygiène. Des Procès Verbaux sont même rédigés contre eux car ils doivent aménager indispensablement cet espace au bout d'un mois ou plus. « C'est selon l'ampleur des travaux », précise le Directeur.
En fait, pour mieux appliquer la loi en la matière, le ministère de la Santé publique a mené durant 6 mois des discussions avec les professionnels. M. Nadhif a précisé qu' « une série de réunions a été organisée dans ce sens dans les différents gouvernorats. Finalité : « sensibiliser les professionnels et les informer entre autres sur les méfaits et les risques des cigarettes », toujours d'après la même source.
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Réactions mitigées dans les zones touristiques
A Nabeul et à Hammamet, on fait contre «mauvaise cigarette, bon cœur»
Jamel, barman à Hammamet : “On risque d'avoir des soirées mortes”
Je pense que cette loi anti tabac risque de freiner les activités des bars et des restaurants. Si les bars ne sont plus fumeurs, leur avenir, lui, est plus que jamais « enfumé » et incertain. Le bilan est rude pour les boites de nuit surtout que tous les clubbers fument. Les chiffres d'affaires risquent de chuter. Les gens n'ont plus envie de sortir plusieurs fois de chez eux. Il faut peut être envisager d'édifier un coin pour les fumeurs si non on risque d'avoir des soirées mortes.
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Mondher Gueddas, propriétaire d'une boîte de nuit à Hammamet : « Les clubbers vont s'habituer »
Une envie de fumer ne dure que 3 à 4 minutes, et cela vaut le coup de résister. Il est vrai que les clubbers sont de grands fumeurs. Seulement, la fréquentation des gens, surtout des discothèques où l'ambiance rime bien avec boisson et cigare, peut être influencée. Mais cette mesure anti tabac est un pas de plus vers l'arrêt définitif de la cigarette, ça vaut le coup d'essayer. C'est vrai que certains vont trouver des difficultés pour ne pas fumer leur cigarette. Au fil des jours, ils vont s'habituer. Les fumeurs pourront sortir des boites pour fumer. Il faudrait penser à aménager des espaces pour les fumeurs et les non fumeurs.
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Noureddine Ghoul, bijoutier : « J'adhère à cette loi »
Personnellement je vais souvent au café. Je ne fume pas. Mais je me considère comme fumeur passif qui absorbe de la fumée à cause du fait que je me trouve dans le même espace que le fumeur. Cette loi est venue au bon moment pour endiguer ce fléau qui nous guette. Notre santé est menacée.
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Imed Boudegga, commerçant : “Un environnement non fumeur favorise l'arrêt du tabac »
Je me sens soulagé de ce fardeau depuis un an. J'ai fumé durant 28 ans. C'est un mal qui menace notre santé. Le tabagisme passif serait responsable de 3000 à 5000 décès par an en et augmenterait de 25% le risque de mourir d'un cancer du poumon.
Et également une raison financière, les fumeurs qui tombent malade à cause de la cigarette coûtent très cher à l'état. Un environnement non fumeur favorise l'arrêt du tabac, en réduisant sa tentation et sa normalisation.
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Abdelatif Chater, hôtelier à Nabeul : « Adapter des fumoirs dans nos hôtels pour les fumeurs »
J'ai beaucoup apprécié cette loi anti tabac. Le tabac est un fléau qui a tué des milliers de personnes en Tunisie. En Tunisie, le tabagisme est la cause de près de 7000 décès / an. La lutte contre le tabagisme est une priorité de santé publique : un fumeur régulier sur deux meurt du tabac et plusieurs personnes sont victimes du tabagisme passif chaque année en Tunisie. Le cancer bronchique est la 1ère cause de mortalité par cancer chez l'homme. Certes les fumeurs trouveront des difficultés pour fumer leur chicha ou leurs cigarettes. Il faudrait peut-être les sensibiliser et cela pourra se faire au fil des jours. Ceux qui veulent fumer peuvent sortir sur la terrasse de l'hôtel. Pour ne pas exclure complètement les fumeurs des bars, considérés par certains patrons, comme « les meilleurs clients », une solution peut être proposée : le fumoir adopté en Europe
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Ramzi chauffeur : « Interdit de fumer dans le transport en commun »
Cette loi touche aussi le transport public. Il n'est pas accepté non plus de fumer dans les véhicules du transport en commun. Cette nouvelle exigence est appliquée dans notre société depuis belle lurette. Les clients sont contraints de suivre ces règles donc il n'y a aucune raison pour qu'une clientèle dérange et menace la santé des autres
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Hassen Harrigua : « Interdire aussi de fumer dans les voitures »
Je suis fumeur et cette loi va me pousser à arrêter. Cette nouvelle est très bénéfique sur le plan santé et confort. Effectivement, depuis son application, il y aura un taux régressif d'infarctus du myocarde et de pollution dans nos cafés et restaurants. Il est aussi urgent d'instaurer une interdiction de fumer dans les voitures en présence des enfants. Pour les établissements qui ont peur de perdre leur clientèle, il leur est possible d'installer un espace réservé à ces personnes. Seulement, cet espace doit strictement suivre les normes exigées par l'administration. Lors de sa conception, il faut prévoir une ventilation très puissante, une fermeture automatique et un système de renouvellement de l'air.


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