La victime dans cette affaire est un chef d'entreprise, fort entreprenant, qui dut malheureusement affronter les vicissitudes de la vie, suite à un accident de la circulation qui a failli le mener à la banqueroute. Ayant monté un établissement commercial d'import-export avec un associé, les affaires démarrèrent sur les chapeaux de roues et les bénéfices s'accumulèrent, tant les affaires étaient florissantes. Les deux hommes travaillaient d'arrache-pied et le chef d'entreprise, qui était le gérant de la société, s'ingéniait à trouver le plus grand nombre de marchés pour diversifier ses activités. Et alors que tout allait pour le mieux pour l'ensemble du personnel, le patron, qui se déplaçait énormément à travers les différentes régions du pays, a été victime d'un accident de la circulation heureusement sans gravité, mais qui a nécessité quand même quelques jours d'hospitalisation et autant de convalescence. C'est alors que son associé, chargé momentanément de la gestion des affaires de l'entreprise, eut l'idée saugrenue de détourner à son profit la recette de plusieurs transactions juteuses. Après avoir falsifié quelques factures, il vira d'importantes sommes dans son compte personnel et dans celui de son épouse. Toutefois, une fois rétabli, le big boss ne tarda pas à se rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond dans les activités de la société. Une simple vérification financière lui permit de découvrir le pot aux roses. Il fit appel à un expert-comptable qui estima le préjudice total de l'établissement commercial à cinquante mille dinars. Il demanda alors des comptes à son associé qui nia toute implication. Le patron dut recourir à la justice. Lors de l'enquête préliminaire, l'associé tergiversa longtemps avant de reconnaître son forfait. Traduit devant le tribunal de première instance de Tunis sous le double chef d'accusation d'abus de confiance et de détournements de fond, l'inculpé fit volte-face, soulignant à l'occasion que l'entreprise avait connu des difficultés financières pendant la période d'hospitalisation du plaignant. Son avocat a plaidé dans ce sens et a sollicité la relaxe de son client, malgré les lourdes charges qui pèsent contre lui. Convaincue de la culpabilité du prévenu, la cour l'a condamné à cinq ans de prison ferme.