La mobilisation du cadre paramédical exerçant dans les établissements publics de santé ne faiblit pas. La Fédération générale de la santé rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a lancé, hier, un mot d'ordre de grève générale pour le jeudi 18 juin en signe de protestation contre «l'ingratitude des autorités» envers les professionnels de la santé, qui sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie du Covid-19. «A l'issue d'une commission administrative de la fédération présidée par le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Hfaïedh Hfaïedh, nous avons lancé un mot d'ordre de grève générale dans les établissements publics de santé pour le 18 juin 2020, pour protester contre l'absence de reconnaissance des efforts déployés par les soldats en blouses blanches», a déclaré le secrétaire général de la Fédération générale de la santé, Othman Jallouli. «Ce débrayage est motivé par le refus des autorités de tutelle d'appliquer des accords conclus au cours des dernières années avec la partie syndicale et d'améliorer ainsi la situation morale et matérielle du cadre paramédical et des agents exerçants dans les hôpitaux publics», a-t-il ajouté, estimant que les autorités de tutelle semblent chercher à fragiliser délibérément les hôpitaux publics qui ont pourtant constitué un vraie soupape de sécurité et un bouclier infranchissable lors de la crise du coronavirus. Le responsable syndical a également indiqué que des rassemblements de protestation seront organisés dans toutes les régions du pays pour dénoncer «le déni de droit et le manque de reconnaissance des efforts déployés par l'armée blanche». Nouvelles indemnités La Fédération générale de la santé réclame l'application de l'article 2 de la loi n° 83-112 du 12 décembre 1983 relative au nouveau statut général des personnels de la fonction publique, rappelant que le gouvernement refuse toujours de valider un projet de décret-loi visant à accorder un statut spécifique au personnel soignant qui devrait permettre le recours à des procédures particulières en matière de recrutement, de rémunération et de motivation. Les professionnels de la santé (infirmiers, ambulanciers, laborantins, aides-soignants etc…) revendiquent aussi l'activation de plusieurs accords antérieurs signés entre le ministère de tutelle et la partie syndicale ainsi que l'obtention de nouvelles indemnités liées aux épidémies et au travail dans certains services à haut risque tels que les urgences ou encore les services de réanimation et des maladies infectieuses. La Fédération générale de la santé rejette par ailleurs la circulaire gouvernementale N°16 du 14 mai 2020 relative aux mesures d'austérité décidées par le gouvernement pour limiter les dépenses publiques en ces temps de crise économique consécutive à la pandémie du Covid-19. Elle estime que cette circulaire, qui prévoit notamment la rationalisation de la prime de rendement de manière à ce qu'elle ne dépasse pas une moyenne de 80% ainsi que le gel des recrutements et des promotions dans la fonction publique, représente une «coup de poignard dans le dos» pour les professionnels de la santé et un déni total de tous leurs efforts. «La circulaire N°16 du 14 mai 2020 tire un trait sur tous les accords antérieurs signés entre les syndicats et les parties administratives. C'est pourquoi nous la rejetons catégoriquement, exigeons la mise en œuvre tout ce qui a été convenu précédemment avec la Fédération», explique Othman Jallouli.