La propreté de nos villes est une affaire de tous, Municipalités, Office National d'Assainissement (ONAS), Agence Nationale de Gestion des Déchets (Anged), associations...L'entretien, le curage et l'élargissement des réseaux publics d'assainissement sont parmi les travaux à réaliser de manière périodique et rigoureuse pour assurer la propreté de nos rues aussi bien dans les grandes villes que celles qui sont à l'intérieur du pays même dans les zones rurales. Or, ce n'est pas le cas. Car nous enregistrons une faiblesse du taux de branchement au réseau public d'assainissement dans certaines régions sans parler des lacunes d'entretien et de curage dans les grandes villes, créant ainsi des problèmes de propreté et dégageant des odeurs nauséabondes qui deviennent insupportables le soir. Intervenir de manière plus efficace pour embellir la ville et assurer aux citoyens une qualité de vie meilleure est primordial. Certes, le réseau d'assainissement enregistre des lacunes flagrantes. Les flaques d'eaux stagnantes au bord des trottoirs des marchés municipaux à la capitale, à Sousse où à Sfax en témoignent. Ce réseau est presque délaissé, égoûts bouchés empêchant la circulation normale des eaux usées qui stagnent durant la journée, même pour des semaines, causant ainsi des paysages de pollution choquants. Ce problème se pose d'une autre manière dans les grandes villes. En effet, les résidents se plaignent des odeurs nauséabondes qui émanent le soir de cette infrastructure mal entretenue pendant les saisons, estivale aussi bien que celle hivernale. Les chiffres affichés par les rapports démontrent que plusieurs réalisations ont été accomplies dans ce champ, toutefois, nous continuons à enregistrer des lacunes d'ordre structurel. Il existe même une faiblesse du taux de branchement au réseau public d'assainissement dans certains gouvernorats. Les spécialistes parlent même de l'arbre qui cache le forêt. Il existe un écart entre la moyenne nationale et celle qui est au niveau des régions. En effet, le taux de raccordement au réseau public d'assainissement dans certaines régions demeure en deçà de la moyenne nationale, (86,7 % dans les villes prises en charge par l'ONAS et 81 % dans l'ensemble du milieu urbain) et cela pour de nombreuses raisons. Les autorités de tutelle justifient ce décalage par plusieurs facteurs dont « l'habitat dispersé et la faiblesse des investissements qui ont été consacrés à ces gouvernorats », d'après le rapport sur l'état de l'environnement en Tunisie en 2006.
Capacité de traitement Il confirme en effet le déficit de la capacité de traitement dans le Grand Tunis qui est doté d'un réseau public d'assainissement d'une longueur de 4000 km de canalisation avec 133 stations de pompage permettant de collecter 235 000 m 3 d'eaux usées pas jour, qui sont traitées dans 4 stations d'une capacité de 170 000 m3/jour. Mais, « cette capacité est aujourd'hui, insuffisante compte tenu de l'expansion démographique et économique de la ville ». Par ailleurs, le système souffre d'autres lacunes, notamment au niveau des stations d'épuration et de pompage qui sont surexploitées et qui ne répondent pas convenablement à la demande en la matière. Le système actuel de traitement des eaux usées s'articule autour de 95 stations d'épuration et de 621 stations de pompage au niveau national. Cependant, l'expansion urbaine et l'essor économique enregistrés dans le Grand Tunis ont fait en sorte que nombre de stations implantées dans le district sont incapables de soutenir le flux des volumes supplémentaires d'eaux usées, ce qui s'est répercuté de manière négative sur les performances des stations et la qualité des eaux épurées. Un problème qui est apparu et s'est confirmé lors des inondations qui ont eu lieu à la capitale lors des derniers mois.
Programme du 11ème plan de développement En dépit des mesures prévues lors du 10ème plan de développement, les résultats ne suivent pas. Pour ce faire, d'autres solutions ont été programmées pour le plan actuel et qui touchent plusieurs régions. Les projets programmés dans le 11ème plan de développement son axés sur différentes actions dont la 1ère tranche du projet d'extension des réseaux d'assainissement qui toucheront 13 gouvernorats (Tunis, Ariana, Manouba, Ben Arous, Nabeul, Kairouan, Tozeur, Monastir, Mahdia, Gabès Médenine, Tataouine et Gafsa) et qui comporte la mise en place de 700 km de canalisation et le raccordement de 42000 logements de au réseau public. La 2ème tranche du projet d'extension des réseaux d'assainissement aura lieu dans 11 gouvernorats ( Zaghouan, Bizerte, Béja, Siliana, Le Kef, Jendouba, Sousse, Kasserine, Sidi Bouzid, Sfax et Kébili) comprend la mise en place de 320 km de canalisation et de raccordement de 190 000 foyers au réseau public. Il y aura également l'assainissement de 20 petites et moyennes villes et ce grâce à la construction de 15 stations d'épuration, la mise en place de 370 km de canalisation et raccordement au réseau public de 23000 logements, d'après la même source. Pour réduire l'écart entre la moyenne nationale et celle au niveau régional et raccorder les municipalités restantes, l'Office National d'Assainissement a réalisé une étude qui a démontré que le taux de couverture des dépenses d'exploitation ne dépasse pas les 30 % d'où un déficit au niveau des activités d'exploitation que l'Office est incapable de couvrir. Ainsi, le parrainage de ces municipalités accentuera les difficultés financières de l'ONAS, allant jusqu'à se répercuter sur son équilibre. Pour arrêter des solutions à ce problème, une étude d'efficacité technique et financière a été lancée pour prévoir les plans d'intervention qui ne dépassent pas les 10 000 habitants. Les projets et les programmes sont ambitieux mais reste à les concrétiser dans les délais fixés.