Le Temps - Agences - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a poursuivi hier à Koweït ses entretiens avec les dirigeants arabes destinés à obtenir leur soutien politique et financier au gouvernement irakien de Nouri Al-Maliki pour contrer l'influence de l'Iran en Irak. Mme Rice, arrivée en milieu de journée à Koweït, sixième et dernière étape de sa tournée au Moyen-Orient, a déjà obtenu un soutien apparent de la Jordanie, ferme de l'Egypte et plus sceptique de l'Arabie saoudite au nouveau plan du président George W. Bush pour l'Irak. Elle devarit rencontrer les dirigeants du "CCG+2", le groupe informel qui rassemble les six riches monarchies arabes du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman) ainsi que l'Egypte et la Jordanie. "Nous partageons les risques et les responsabilités, parce que c'est une partie du monde qui va être très fortement affectée par l'évolution de l'Irak", a souligné avant-hier Mme Rice devant son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheith à son passage en Egypte. M. Gheith a assuré que l'Egypte "soutenait le plan" Bush, basé sur l'envoi en Irak de plus de 20.000 soldats supplémentaires pour endiguer la violence, une augmentation de l'aide à la reconstruction et le déploiement de missiles antimissile Patriot dans le Golfe pour protéger les alliés arabes de Washington. "Nous espérons qu'il permettra le démantèlement des organisations terroristes et des milices armées qui (tourmentent) le pays", a-t-il déclaré. Mais il est resté vague sur l'aide que Le Caire pourrait apporter à l'Irak, rappelant que l'Egypte avait perdu un chargé d'affaires dans ce pays, assassiné en 2005. Plus tôt dans la journée à Ryad, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud Al-Fayçal s'est montré prudent sur les chances de réussite du plan américain, surtout la capacité du gouvernement Maliki de mener à bien ses objectifs annoncés de réconciliation nationale. "L'Arabie saoudite est d'accord avec les objectifs" du plan de M. Bush, a déclaré le prince Saoud dans une conférence de presse commune avec Mme Rice, soulignant néanmoins que la principale responsabilité reposait sur le gouvernement irakien. "Les moyens (pour réussir) ne sont pas entre nos mains mais dans les mains des Irakiens eux-mêmes", a-t-il noté. Mme Rice a obtenu dimanche à Amman un soutien apparent, au moins politique, de la Jordanie. Selon un communiqué publié après ses entretiens avec le roi Abdallah II, ce dernier a insisté sur la nécessité "d'inclure tous les groupes sociaux dans les efforts visant à rétablir la stabilité et la sécurité" du pays, notamment les sunnites "composante clé du tissu social irakien". C'est justement sur ce genre de déclarations que Washington compte de la part des voisins arabes et sunnites de l'Irak, pour contrer l'influence grandissante dans la région de l'Iran, persan et chiite. A Ryad, Mme Rice a précisé avoir évoqué avec les dirigeants saoudiens la possibilité de rassembler un groupe de soutien international à l'Irak, sur le modèle de la conférence internationale qui s'était penchée sur l'avenir de l'Afghanistan. Elle va demander aux dirigeants du Golfe leur aide financière pour soutenir le gouvernement Maliki, notamment l'effacement de la dette irakienne. La chef de la diplomatie américaine a aussi accueilli favorablement la proposition de la Ligue arabe d'organiser une conférence de réconciliation nationale en Irak. "Si la Ligue arabe est prête à aller de l'avant dans la conférence de réconciliation, ce sera très utile pour les Irakiens". Avant-hier soir, Rice et le roi Abdallah d'Arabie saoudite s'étaient entretenus de l'Irak mais aussi du conflit israélo-palestinien et de la crise centrée sur le programme nucléaire de l'Iran. Un responsable saoudien a déclaré que l'Iran avait demandé à Ryad d'aider à désamorcer les tensions entre la République islamique et Washington. Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a toutefois démenti que son pays ait sollicité une médiation saoudienne auprès des Etats-Unis.
Au moins 28 morts dans un double attentat près d'une université de Bagdad Le Temps - Agences - Deux minibus ont explosé hier près d'une université de Bagdad alors que les étudiants quittaient les cours, faisant au moins 28 morts et 65 blessés, selon des sources policières et hospitalières. Les explosions se sont produites près de l'Université Al-Mustansriya, dans un quartier chiite de l'est de Bagdad, alors que les étudiants prenaient place à bord des minibus pour rentrer chez eux.
Deux bombes explosent sur un marché de Bagdad En outre,deux bombes ont explosé en l'espace de cinq minutes hier sur un marché de motos d'occasion du centre de Bagdad, faisant au moins 15 morts et 74 blessés, a annoncé la police irakienne. La première bombe était attachée à une moto exposée sur le marché situé dans un quartier à majorité chiite. Alors que les curieux commençaient à affluer sur les lieux de la déflagration, un kamikaze a conduit sa voiture piégée au milieu de la foule où il s'est fait exploser. Selon les autorités, au moins trois policiers sont au nombre des morts.