«L'art du crime» est une série française qui ne paie pas de mine. Et pour cause ! Elle allie crime et art. Une bonne occasion de revoir ses notions en art ou d'en savoir plus. Quatorze épisodes répartis sur trois saisons -le tournage de la quatrième a été arrêté par la Covid-19-, «L'art du crime» pourrait être une série policière française comme n'importe quelle série policière française. Mais là où elle diffère des autres et la rend plus intéressante, c'est qu'elle tourne autour de l'art, principalement la peinture. Antoine Verlay (Nicolas Gob) a été renvoyé de la brigade criminelle pour insulte à son supérieur. Il se retrouve à l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Mais, le problème de Verlay est qu'il est imperméable à l'art, vraiment imperméable, tellement imperméable à l'art que le commandant Alexandre Pardo (Benjamin Egner), son supérieur à l'OCBC et aussi son ami, lui a balancé un jour : «Tu es toujours capable de demander à un suspect l'adresse des ''Demoiselles d'Avignon''»... C'est pour tout vous dire ! Bien que désireux de continuer son travail en solo, mais pour pallier son inculture, le capitaine se voit adjoindre une historienne de l'art à l'école du Louvre, Florence Chassagne (Eléonore Bernheim), qui l'aide sur ses différentes enquêtes, en lui apportant sa «science». D'autant plus que chaque enquête se déroule dans le milieu artistique et que la clé de l'énigme réside dans une œuvre d'art. De de Vinci à Champollion La première enquête emmène les téléspectateurs sur les traces de Léonard de Vinci, lors de son séjour en France, à travers la recherche du tableau de sa «Monna Vanna», connue également sous l'appellation de «La Joconde nue», au château d'Amboise. Cette œuvre existe réellement mais en dessin au charbon de bois. La toile, quant à elle, si elle a bien existé, n'a jamais été retrouvée. Donc la «Monna Vanna» est la clé de l'énigme du premier épisode. Le second épisode se déroule dans une école d'art parisienne où un crime a été commis pendant la reconstitution vivante d'un tableau de Watteau par des étudiants. L'œuvre-clé de l'énigme est «Judith décapitant Holopherne» de la peintre italienne baroque Artemisia Gentileschi. Puis suivront «Le Radeau de la Méduse» et les «Monomanes» de Géricault, Claude Monet et Jean-Honoré Fragonard, Gustaphe Courbet, Jérôme Bosch, Edgar Degas, et l'égyptologie avec Jean-François Champollion. Si la quatrième saison voit le jour, les épisodes seront consacrés à Van Gogh, Toulouse-Lautrec et Camille Claudel. L'histoire de l'art accessible Ce qui est intéressant dans «L'art du crime», c'est que l'histoire de l'art y est accessible à tous les téléspectateurs. Le personnage de Florence Chassagne, tout en enquêtant avec le capitaine Verlay, explique, de manière simple, les différents tableaux rencontrés. Cette vulgarisation de l'art permet aux téléspectateurs qui veulent en savoir plus d'aller faire des recherches sur telle ou telle œuvre, et aux autres de rester sur le savoir acquis pendant les épisodes, puisque les éléments donnés par l'historienne de l'art ne sont pas inventés de toute pièce et sont réels ; ce qui fait, aussi, la force des scénarios. La série est émaillée de petites touches de surnaturelle, quand Florence Chassagne discute avec les peintres à l'honneur dans les épisodes, et d'humour. Par exemple, outre la phrase du commandant sur les «Demoiselles d'Avignon», nous avons relevé celle du capitaine Verlay lors du dernier épisode de la troisième saison, consacré à l'égyptologie. Celui-ci se croit envoûter par un soi-disant prêtre d'Osiris car il rêve de sa «coéquipière». Il lance à cette dernière : «On ne maraboute pas les gens comme ça ! On leur demande leur avis !». Vivement la quatrième saison !