- Le temps : On voudrait savoir tout d'abord une chose : vous étiez destiné à un meilleur début de carrière. Hélas, vous êtes en train de gaspiller beaucoup de temps et pourquoi, des fois, vous vous laissez emporter, c'est-à-dire vous sortez très vite du match ? - Belgacem Tonniche : Je vous assure que je ne fais rien exprès. Je suis peut-être assez fragile sur le plan psychologique. Je suis très émotif, c'est la seule explication. L'envie de bien faire, de réussir, est toujours le point de mire, mais des fois, quand les choses ne vont pas bien et que, seul, je suis impuissant, je baisse les bras. Mais ne vous inquiétez pas, car cela fait désormais partie du passé. J'ai commencé à remonter la pente et, aujourd'hui, je pense que j'ai retenu la leçon. J'ai beaucoup changé et suis décidé à ne plus commettre ces erreurs dites de jeunesse. Que ceux qui se sont sentis lésés me pardonnent. Un jour ou l'autre, je leur offrirai un joli cadeau.
- Pourquoi pas aujourd'hui ? On murmure dans les coulisses que vous avez personnellement promis quelque chose à votre coach, de quoi s'agit-il au juste ? - Excusez-moi, mais je n'ai pas l'habitude de trop parler de mes intentions personnelles. C'est vrai, j'ai fait un engagement et j'espère que j'aurai l'occasion de l'honorer. Si tout se passe bien, j'en parlerai après le match !
- Justement à propos de ce dernier match de l'année, comment voyez-vous les débats ? - Vous savez, les pluies récentes et la température n'autorisent pas le beau jeu. La pelouse d'El Menzah, tellement sollicitée, ne doit pas être dans un état parfait. Il y aura, bien entendu, beaucoup d'engagement, les débats seront très serrés. En ce qui nous concerne, les clés seront les mêmes. En premier lieu, on se base sur notre excellente défense et puis, on doit profiter devant de la moindre brèche, de la moindre opportunité. Notre arrière-garde est l'une des plus performantes, actuellement, sur la scène. Nous n'avons pas peur.
- Qu'est ce que vous avez préparé pour ce match ? A rencontre particulière, préparation particulière, non ? - Croyez-moi, même si le match, voisinage oblige, est taxé comme vous dites de particulier, la préparation a été normale. La localité du Bardo a vécu une semaine des plus animées. Je n'ai jamais vu nos chers supporters aussi nombreux, aussi bruyants, d'où la décision de nous isoler un peu à l'avance pour pouvoir rester concentrés sur notre sujet. Au passage, je les rassure : nous n'allons lésiner sur aucun effort et j'espère que nos intentions seront couronnées de succès.
- Vous paraissez confiant... - Il n'y a pas une seule raison de ne pas l'être. Nous formons aujourd'hui une équipe qui peut surprendre n'importe quel adversaire. Et puis, autre chose, pourquoi tout cet étonnement ? Le Stade Tunisien est un des plus grands clubs du pays à ce que je sache. Je comprends en filigrane que vous ne nous traitez pas d'égal à égal. A tort ! L'appartenance à une catégorie présumée supérieure est déterminée par l'épaisseur du palmarès. Mon club n'a pas le même palmarès, mais il est plus jeune. Vous voyez ce que je veux dire ? S'il vous plait une bonne fois pour toute, le ST est un poids lourd, autant que le CA.
- Sur quoi se jouera la partie ? - Comme dit plus haut, ce n'est pas un match où il faut s'attendre à de beaux débats. Le voisinage, l'état du terrain, le baromètre, sont de véritables handicaps. Je pense que celui qui sera plus concentré que son rival, qui gagne le plus de duels dans le milieu du terrain, aura plus de chances. La semaine passée, nous avons laissé filer le succès pour une petite distraction en fin de partie, nous sommes décidés aujourd'hui à nous en racheter. Nous avons retenu la leçon !
- La grande foule ne te dérange pas ? - Je vois à quoi vous voulez faire allusion. Sachez que cela nous procurera un supplément de motivation, un additif de concentration et un rajout de volonté de bien faire, de réussir. L'équipe qui a gagné à Sousse même devant l'ESS a bien du sang dans les veines. Je ne vous en dirai pas plus. Entretien conduit par Mohamed Ali EZZINE