Avec des chances inégales, selon les années, le peuple tunisien fête, aujourd'hui, 13 août, la journée de la femme. Une fête instaurée, depuis l'aube de l'indépendance et qui ne risque pas de perdre son aura, surtout qu'elle est ancrée dans les traditions tunisiennes. Elle est notre mère, notre grand-mère, notre épouse, notre sœur, notre épouse, notre fille ou notre petite-fille qui aspire et combat, toujours, pour un avenir meilleur. Elle est cette qui donne la vie. Elle est celle qui élève ses enfants, malgré les aléas du travail. Elle est celle qui pense à notre avenir, qui pleure pour nos malheurs et qui se réjouit de nos succès... Elle est la femme. Conscient du rôle prépondérant de la femme, dans l'Histoire des peuples, surtout si on se rappelle ce qu'ont dit d'elles nos prédécesseurs : « Derrière chaque grand homme, il y a une femme », on ne peut que lui rendre cet hommage méritée. En reconnaissance au rôle de la femme, le code du statut personnel a été promulgué, quelques mois après l'indépendance, le 13 août 1956, avant même l'établissement de la Constitution tunisienne. Révolutionnaire et unique dans le « monde arabe » et fierté de la Tunisie du leader Bourguiba, il a annoncé la rupture de pratiques archaïques dévalorisant la femme tunisienne Mieux encore, chaque année les Tunisiennes bénéficient de deux anniversaires : le 8 mars, journée internationale des Droits de la Femme et le 13 août, anniversaire du Code du statut personnel. Devenu "la fête de la femme", le 13 août est déclaré jour férié. Depuis la révolution, la fête prend des allures de manifestation plus ou moins massive, en fonction des tentatives à l'encontre des libertés, de la part des conservateurs et islamistes. Aujourd'hui, comme de tous temps, le CSP reste une révolution, mais une révolution menacée. Le 31 juillet 2012, le gouvernement provisoire avait voté en commission, un article qui avait déchaîné les foudres des Tunisiennes : il désignait la femme comme complémentaire de l'homme. Le 13 août, elles se sont rassemblées, largement accompagnées des Tunisiens, sur les avenues Bourguiba et Mohamed V pour crier leur indignation. Cet article a finalement été modifié le 24 septembre : le mot "complémentaire" a été remplacé par "égale". La femme est venue à bout de tous les aléas et ce ne sont pas quelques pensées rétrogrades qui vont venir à bout de la résistance légendaire de la Femme tunisienne.