p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Ali Laïdi BEN MANSOUR p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Malgré la chaleur accablante d'Aoussou, le pays ne chôme pas ! Les discussions et le brassage des idées, surtout à travers le réseau Facebook, dénote d'une ébullition politique manifeste. Entre le gouvernement de compétences indépendantes, le refus des partis politiques de cette approche et les débats constitutionnels sur cette transition, les sujets foisonnent. Sur ce, Le Président en rajoute une couche en s'attaquant au problème de l'héritage et à la religion de l'Etat ! On peut regretter l'absence de prise de position spectaculaire et l'engagement de grands intellectuels de renoms dans les débats, mais les débats font rage. Cette année parlementaire qui vient de s'achever a soulevé beaucoup de questions essentielles dans notre démocratie balbutiante. La relative jeunesse de nos institutions en est la cause surement, mais en tout cas on n'a pas pris le maquis et les armes et nous avons choisi plutôt d'en débattre et d'en polémiquer ! Les conflits de compétences L'animosité légendaire de Kaïs Saïed contre les partis et le système de représentation actuel n'est pas cachée. Il s'en est suivi, depuis l'installation du parlement, une compétition vive, entre les compétences du président et ceux du parlement et particulièrement de son président. Saïed a dû, plus d'une fois, rappeler qu'il est le Chef de l'Etat et en l'absence de la Cour Constitutionnelle, l'interprète de la constitution. Les conflits de compétences ont même touché le gouvernement et la justice. Le Président n'a pas hésité à critiquer l'un et l'autre quand il a vu qu'il y a matière à discuter. Les épisodes de composition des gouvernements, trois depuis les élections, ont aussi occasionné, plus d'une fois de différence de lectures de la constitution. Ces genres d'interrogation sont importantes et lourdes de sens et de conséquences dans le processus de la transition démocratiques en Tunisie. D'autres pays ont vécu pareils épisodes et se sont posés des questions pareilles. La pérennité de la démocratie passe aussi par la pratique des lois et des institutions dans l'action. Même si l'absence de la Cour constitutionnelle est flagrante, des grands savants juristes et particulièrement constitutionnalistes, ont exprimé leurs avis et fournit leurs exégètes. La plupart de ces spécialistes s'accordent sur l'importance et l'urgence d'une réforme constitutionnelle qui doit aboutir, selon un consensus national à corriger « les trous » de la Constitution, à réfléchir à reformer le régime politique pour sortir du parlementarisme et du système de la proportionnelle intégrale ! La pensée présidentielle et ses vagues Nous avons déjà un avant-gout de la « pensée présidentielle » à travers des bribes de ses fans et quelques explications qu'il a dénié donner. Kaïs Saïed voudrait un système de représentation basé sur le local et sur « la démocratie directe » ou l'élu est toujours sous contrôle de ses électeurs. Le Système va du local vers le central sur le même principe afin d'assoir un contrôle populaire efficace des élus. Tout en étant très proche de l'impossible système de « comité populaire » de feu Kadhafi, il diffère sur la conception de l'Etat et des institutions encore qu'on n'ait pas une vraie littérature sur le sujet. Ce vaste programme requiert une majorité conséquente au parlement pour le faire passer en referendum qui requiert également un large débat de société où toutes les opinions arrivent à être exprimées et entendues dans leur diversité et surtout dans leur opposition. On n'en est pas là ! Le président, tout populaire qu'il soit, n'a pas encore un parti et n'a pas proposé un programme de réforme constitutionnelle en bonne et due forme. Mais Kaïs Saïed étant à la barre il se sent parfois des ailes ! Ainsi en est-il de son dernier discours du 13 aout ! Non content de la bataille de compétences qu'il mène contre les partis en ce moment, il vient de nous entrainer dans une autre bataille d'herméneutique sur des sujets très délicats. La religion de l'Etat et le droit d'héritage sont de questions essentielles mais assez conflictuelles pour être bâclées dans un discours sous les lambris du palais de Carthage. Le président a ainsi décrété qu'il n'y a pas à discuter le principe de l'héritage puisqu'il est coranique et en même temps il annonce que, selon lui, l'Etat n'a pas à avoir de religion ! Les spécialistes ont déjà commencé à discuter ces réflexions présidentielles, mais d'ores et déjà on se demande où Kaïs Saïed veut-il amener le débat public dans le pays ? A.L.B.M. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"