p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"D'abord les revendications. Ensuite, un sit-in et des protestations dans les règles, avant d'opter pour la loi du talion : la fermeture des vannes de pétrole. Tataouine est, désormais, dans un état de désobéissance civile. Le fait accompli est là : aucune négociation avec l'Etat si les revendications ne sont pas tout de suite satisfaites. Pire que tout, la coordination d'El-Kamour passe au palier supérieur : narguer tout bonnement l'Etat, si tant est que l'on puisse parler encore de prééminence de l'Etat. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Jeudi dernier, en pleine Fête de la Femme, Mongi Marzouk, ministre de l'Energie, des Mines et de la Transition énergétique s'est rendu à Tataouine, espérant faire entendre raison aux sit-ineurs. A la clé un plan échelonné, le énième plan pour aplanir les difficultés et réinstaurer le dialogue. Avant lui, Jawher Ben Mbarek qu'Elyès Fakhfakh avait recruté comme conseiller, précisément pour résoudre cette crise, a été envoyé sur les roses. Défait, il aura au moins eu la décence de démissionner, pour d'autres raisons aussi. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Vers « une escalade p class="p3" style="text-align: center; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"d'un autre type » p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'ennui, c'est que nous sommes face à un interminable bras de fer entre la coordination d'El-Kamour et l'Etat. Le vide institutionnel provoqué par ce gouvernement d'expédition des affaires courantes, en attendant que Méchichi nous montre de quel bois il se chauffe, eh bien ce vide rajoute à l'envenimement de la situation. Que doit faire « l'Etat » dans ce genre de situations : le dialogue ; et si le dialogue n'aboutit pas, le recours à la force. Ce recours à la force, de sinistre mémoire depuis les évènements de Redeyef 2008, personne n'en veut. Kaïs Saïed a même donné pour consigne aux forces armées et aux forces sécuritaires de se replier et d'éviter l'affrontement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il se trouve aussi que les bons offices de l'UGTT n'ont pas abouti face au durcissement de la position de cette coordination. De surcroît, tous les habitants de Tataouine sont derrière elle. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Sans doute, existe-t-il un écheveau à démêler. En 2017, en coordination avec l'UGTT, le gouvernement Chahed s'était engagé à satisfaire les revendications tenant à El-Kamour. Mais rien n'y fit. Les accords, pourtant mis noir sur blanc, sont demeurés lettre morte. Et ce fut, d'abord, le dépit ; ensuite l'exaspération, enfin, l'explosion avec la fermeture des vannes de pétrole. Mongi Marzouk avait même été mis en grade, la veille de de son blitz à Tataouine : tout et tout de suite. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Tout ? La coordination d'El-Kamour ne fait pas dans la dentelle. Elle revendique 1500 recrutements immédiats dans les sociétés pétrolières (toutes étrangères et qui coordonnent avec l'ETAP). Elle revendique aussi le recrutement séance tenante de 500 employés dans les sociétés de jardinage, en plus de 50 millions de dinars à débourser tout de suite au titre d'indemnités de chômage. La coordination l'en avait prévenu à travers sa page Facebook. En prime, une menace dans les règles : « une escalade d'un autre type ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Plus encore, la coordination, dont les membres sont désormais les seigneurs de Tataouine, élargissent le champ des revendications : ils exigent une unité hospitalière, ils exigent de l'eau et des transports décents. C'est légitime. Mais l'Etat ne pourra pas transformer une région déshéritée en paradis en un claquement des doigts. La baisse du prix du pétrole induisant un rétrécissement de la marge bénéficiaire des sociétés pétrolières ? La coordination d'El-Kamour juge que ce n'est là qu'un prétexte morbide pour retarder les échéances. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p4" style="text-align: center; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Où est Kaïs Saïed ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les rapports sécuritaires qui tombent chaque jour, au petit matin, sur son bureau font qu'il est parfaitement au fait de ce qui se passe dans cette région. Mais sans doute tiraillé entre la raison d'Etat et ses conceptions du localisme (son cheval de bataille), le Président aura eu une position mal accueillie par les sit-ineurs. Il s'est dit prêt à les accueillir et à les écouter à Carthage alors que, eux, s'attendaient plutôt à ce qu'il se rende sur place. Exactement comme il l'a toujours fait pour d'autres régions pour désamorcer les tensions, et toujours avec le même leitmotiv : les régions spoliées au profit des faiseurs de rêves que sont les politiques. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Par ailleurs, Kaïs Saïed prône un localisme basé sur l'autonomie, sur les richesses qui doivent, d'abord, profiter aux autochtones, dans une version revue et corrigée de ces illusoires comités du peuple dans l'utopie de Kadhafi. A l'évidence, la coordination d'El-Kamour, tout autant que les habitants de Gafsa qui réclament de l'emploi prioritaire dans la Compagnie du phosphate, le prennent au mot. Et ils le précèdent même dans les faits. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A un certain moment, en pleine pandémie, il a quelque part rectifié le tir, parlant de la nécessité, de l'obligation de tout concevoir autour du pouvoir central. Sauf qu'avec cette situation de non-Etat ou, tout au moins, d'un Etat trop faible comme c'est le cas actuellement, avec un gouvernement réduit jusqu'à l'os -pour satisfaire les lubies vengeresses d'Elyès Fakhfakh- eh bien, les régions se dissocient de l'impératif étatique pour verser dans la fièvre revendicative. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Par ailleurs, lorsqu'un Moncef Marzouki, dès temps de la présidence de Béji Caïd Essebsi lance cette campagne : « winou el petrol » (traduisez : Où est le pétrole), cela représentait déjà les signes avant-coureurs de ce qui devait se produire, et de ce qui se produit aujourd'hui. On n'occultera pas, non plus, les appels de Seifeddine Makhlouf à ce que les Tunisiens recouvrent leurs richesses souterraines toujours, selon ses propos, sous contrôle de l'ancien colonisateur français. Tout cela représente un cocktail explosif. Et voilà qu'il explose. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Sauf que si nous en sommes là, c'est à cause de l'incurie dans la gouvernance de ces neuf dernières années, sans absoudre le régime déchu par rapport au peu de cas dont sont victimes les régions déshéritées, quoique potentiellement riches en potentiel énergétique, agricole et touristique. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Maintenant, pour revenir à cette plaie béante qu'est El-Kamour, l'indolence de l'Etat et les promesses non tenues font que la situation dégénère de jour en jour. Et, voilà resurgir, haute béance, des relents tribalistes, corolaires du régionalisme. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"C'est même la résurgence d'un tribalisme décapant et qui fera boule de neige, alors que les finances de l'Etat sont saignées à blanc. Quant aux discours sur la discrimination positive des régions, eh bien ce discours n'est justement plus perçu que comme une dormeuse. Voilà donc le tribut du non-Etat ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p5" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.