Les duels ESS/EST ne laissent personne indifférent à tous les points de vue tellement les intervenants extra-sportifs et la tension de différentes origines sont multiples, au point de reléguer le volet foncièrement footballistique parfois au second rang, ce qui est d'ailleurs absurde ! Débuter l'analyse d'un sommet de l'envergure de celui opposant l'ESS à l'EST avec une note aussi morose que regrettable, ne se fait jamais de gaieté de cœur, mais malheureusement la médiocrité et l'incompétence de l'arbitre de la rencontre a atteint des proportions tellement dégradantes et préjudiciables, que l'on se retrouve dans l'obligation d'évoquer carrément une crise de valeurs qui touche notre sport roi et qui finit par toucher les autres aspects de notre quotidien. A ce niveau, il faut arrêter de faire usage de stéréotypes malveillants voire excusez les termes débiles, du genre « ce n'est qu'un match de football » ou « l'erreur est humaine ». D'ailleurs, ce genre de clichés, on ne les voit resurgir que dans les milieux et les sociétés superficiels et fatalistes ! Les adeptes de ces alibis superflus doivent bien comprendre que le football de nos jours génère un impact multidimensionnel : sociétal, sociologique et surtout économique, avec une génération de sacrifices et d'investissements humains et financiers colossaux. Donc, s'il vous plaît, arrêtez de banaliser les erreurs qui portent un grave préjudice à une somme d'efforts et de moyens financiers considérables. Cette réflexion morose tient ses origines dans la piètre prestation de l'arbitre de la rencontre Walid Bennani qui a rendu une copie arbitrale encore une fois terne et qui confirme l'idée que l'arbitrage constitue réellement l'un des points faibles majeurs de notre sphère footballistique. Il a été l'auteur de bourdes monumentales à commencer par l'omission de siffler un pénalty flagrant en faveur de l'Etoile à la 12'quand Badrane avait touché le ballon de la main. Ce dernier méritait amplement l'expulsion dans une autre phase de jeu quand il fauchait sévèrement par derrière Darwin au vu de Bennani qui était à deux mètres de l'action. Mohamed Ali Yacoubi, a été lui l'auteur d'une agression farouche voire un massacre à l'adresse de Malek Baayou qui lui a coûté de quitter le terrain après à peine 30 minutes de jeu, et qui l'éloignera des terrains pendant un mois suite à une lésion au ligament latéral de son genou. Et finalement, l'arbitre de la rencontre a eu l'ingéniosité de siffler un coup franc en faveur de l'agresseur ! Une cascade d'erreurs en une seule rencontre ne peut que changer manifestement l'orientation des débats et envenimer l'ambiance sur et en dehors du terrain. Et pourtant, l'EST n'a nullement besoin d'autant d'offrandes et a eu le mérite de croire en ses chances de revenir au score jusqu'aux ultimes minutes du match, ce qui est l'apanage des grandes écuries. Deux questions toutes simples qu'il faut se poser : A partir de quels critères on a confié un match de telle envergure à Walid Bennani ? Pourquoi ne pas désigner naturellement un arbitre international pour diriger une telle affiche ? Allez-comprendre... ! Encore une fois, ceux qui ont affecté Mehrez Melki et Walid Bennani doivent bien comprendre qu'ils ont de nouveau échoué dans leur casting, ce qui dénote fort inéluctablement d'une incompétence managériale criarde de la part de la cellule de désignation de la DNA. Soumah, Hrabi, Darwin trio gagnant Les protégés de Nawfel Chebil ont confirmé samedi leur renouveau et leur statut de meilleure équipe depuis la reprise de la compétition. Ils ont pu imposer leur ascendant sur une Espérance de Tunis transparente et peinant à retrouver ses sensations ; notamment en première période où ils ont pu non seulement ouvrir le score dès la 19' par Aribi mais ils auraient pu corser la note par Darwin qui a pris de vitesse l'arrière garde de l'EST avant de voir son tir du plat du pied passer légèrement à côté du montant droit ;ou par le même Aribi et Zerdoum qui ont joué de malchance « Nous étions vraiment dans la peau du champion et non l'EST, nous méritions un résultat meilleur, notamment compte tenu du volume de jeu déployé en première période » a déclaré Nawfel Chebil à l'issue de la rencontre. L'ascendant des sahéliens a été réalisé par l'impact imposant au niveau de la ligne médiane du tandem Ben Amor-Baayou avant la sortie de ce dernier pour blessure à la 30' ;qui leur a permis de dominer les débats et d'orienter le jeu à sa guise. Les deux joueurs donnaient l'impression de se compléter à merveille : la touche technique et la profondeur de Ben Amor et l'abattage et la rigueur de Baayou.Mais avant ce rideau constitué par les deux internationaux étoilés, il y avait la confirmation d'un autre tandem de grande classe celui de la paire Sellami-Hrabi.Sans ôter le mérite du premier, le second a été impérial avec sa sobriété, sa bonne lecture des différentes situations de jeu et ses tacles élégants et efficaces ;sans oublier sa relance propre et limpide. Mais les leaders techniques de l'Etoile « new-look » sont incontestablement Darwin Gonzales et la pépite guinéenne Aly Soumah. Le premier, totalement ressuscité depuis la reprise du championnat, lui qui était annoncé sur le départ, est devenu vraiment le maitre à jouer de l'Etoile et assume pleinement le rôle de leader du jeu étoilé avec ses accélérations, son intelligence et sa technique raffiné. Une métamorphose due essentiellement à son nouveau positionnement derrière les attaquants, en véritable mentor libéré de l'équipe. Le guinéen Aly Soumah a été de nouveau l'attraction de la formation sahélienne, avec son répertoire technique indéniable et ses dribbles déroutants, outre sa mobilité dérangeante sur les deux flancs de l'attaque, donnant du fil à retordre à Meskini et Chetti.D'ailleurs, personne n'a compris son remplacement par un Msakni hors du coup et ratant la quasi-totalité de ses sorties contre l'EST !!! Après une première période ratée, les protégés de Mouine Chaabani sont parvenus à remettre relativement les pendules à l'heure Dans l'ensemble ,on a fourni une bonne prestation malgré qu'on a évolué en déplacement et on a été récompensés sur nos efforts notamment en seconde période, puisque pendant la pause j'ai demandé aux joueurs de se libérer davantage et on a pris un risque payant en plaçant le seul Coulibaly devant la défense, et en optant pour trois milieux offensifs et deux attaquants » a déclaré le coach de l'EST à la fin de la rencontre. Les «sang et or» ont confirmé de nouveau qu'ils sont loin de leur niveau habituel et dégageaient un certain blocage mental et physique depuis la repise du championnat, et qui ont été sauvé in-extrémis par l'expérience et l'opportunisme de l'inévitable Yassine Khénissi.