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Un thriller psychologique lent, doux, émouvant
Publié dans Le Temps le 25 - 09 - 2020

Un thriller psychologique captivant! « Une fille parfaite », le roman de Mary kubica offre une perspective fort intéressante car personnelle et diversifiée d'un kidnapping ordinaire. Ici, il y a Mia et ses contradictions, ses souffrances intimes, son aura si singulière. Et l'idée de faire osciller le lecteur entre l'avant, le pendant et l'après enlèvement apporte une richesse narrative à l'ensemble.
« Je la suis depuis plusieurs jours. Je sais où elle fait ses courses, où elle travaille. Je ne connais pas la couleur de ses yeux ni comment est son regard quand elle a peur. Mais je le saurai bientôt. »
Incapable de dire non au séduisant et énigmatique inconnu qu'elle vient de rencontrer dans un bar, Mia Dennett accepte de le suivre jusqu'à chez lui. Sans savoir qu'elle vient de commettre une grave erreur. Et que rien, jamais, ne sera plus comme avant. Suspense psychologique envoûtant, Une fille parfaite possède une écriture affûtée, nerveuse, qui sait faire naître peu à peu une émotion bouleversante.
Mia disparaît fin septembre, un mois avant son vingt-cinquième anniversaire. C'est une collègue qui donne l'alerte après quelques jours ; la jeune femme ayant très peu de contacts avec ses parents, ils ne se sont pas rendu compte de son absence.
Mia a pris son indépendance sept ans plus tôt en quittant la maison, totalement en rupture avec le mode de vie parental depuis plusieurs années. Mouton noir de la famille, elle n'a pas voulu faire une carrière juridique comme sa soeur et ses ancêtres paternels. C'est une artiste, elle enseigne le dessin à des adolescents "difficiles", et ça lui plaît. Son père - juge de renom - méprise ce choix, et la mère, soumise à son mari, n'intervient pas dans les dissensions père/fille...
Ceci n'est pas un polar noir trépidant mais un thriller psychologique lent, doux, émouvant. Encore une histoire de séquestration ? Peut-être, à vous de voir, mais bien différente de ce que j'ai pu lire dans ce registre ces dernières années. On sait d'emblée que Mia aura retrouvé les siens à Noël. Reste à savoir ce qui s'est passé pendant sa disparition, d'autant qu'elle est méconnaissable lorsqu'elle revient : amnésique, prostrée, vulnérable. Une construction habile faite d'alternances avant/après entretient parfaitement le suspense malgré la lenteur de l'intrigue. On voit peu à peu se tisser des liens entre les protagonistes - tendres, pudiques, sobres, sans guimauve .
Revoyez tous vos préjugés négatifs sur les éditions Harlequin, si vous en aviez : Mosaïc est une de leurs collections. Ce thriller original parle d'amour, certes, mais joliment, avec retenue, délicatesse, sans clichés et sans les excès des romans à l'eau de rose (violons et/ou sexe). Il aborde également avec subtilité les thèmes de la solitude, du manque affectif, de l'adolescence, des relations parents-enfants... Et le dénouement est particulièrement réussi.
Trois voix se confient, au moment du kidnapping puis après le retour inespéré de Mia, jeune fille d'une famille aisée de Chicago. Celle de l'inspecteur chargé de l'enquête, Gabe, pas insensible au charme d'Eve, la mère de Mia, autre voix du roman. Et nous entendons aussi Colin, le jeune homme paumé qui a enlevé la jeune fille...
Mia est un personnage que l'on découvre progressivement à travers ces différents récits: mystérieuse, émouvante, incomprise, torturée. Son être profond échappe à tous, y compris au lecteur... Autour d'elle se met en place un scénario complexe et au dénouement assez inattendu, dont je ne vous révélerai rien...
Extraits du livre...
Je n'ai certainement pas été la meilleure des mères. Cela va sans dire. Pas plus que je n'ai décidé d'être une mauvaise mère. C'est arrivé, c'est tout. En fait, être une mauvaise mère est un jeu d'enfant comparé au fait d'être une bonne mère, ce qui représente une lutte de tous les instants, un combat perdu d'avance ; longtemps après que les enfants étaient allés au lit, je me sentais tourmentée par ce que j'avais fait ou pas fait durant ces heures où nous étions bloqués ensemble. Pourquoi avais-je laissé Grace faire pleurer Mia ? Pourquoi n'avais-je pas ordonné à Mia de se taire pour faire cesser ce bruit ? Pourquoi m'étais-je réfugiée dans un coin tranquille à la moindre occasion ? Pourquoi les avais-je harcelées pour qu'elles se dépêchent - juste pour pouvoir me retrouver seule ? (p. 108-109)
[...] chaque adolescent, par définition, est un cas particulier. Ils se laissent entraîner par leurs amis. Ils défient leurs parents. Ils répondent et se font les dents sur tout ce qui leur tombe sous la main. Pour eux, le but est simplement de survivre à ce cap et de s'en sortir sans séquelles. [...] Les adolescents se croient invincibles - rien de mal ne peut leur arriver. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'ils prennent conscience que de mauvaises choses peuvent effectivement se produire. Les gamins parfaits, sans défauts, sont ceux qui m'inquiètent le plus. (p. 129)
« Je lui demande en quoi consiste exactement une compétition de poésie. J'imagine des gens qui se jettent à la tête des oeuvres de Whitman ou de Yeats, mais pas du tout. Cela étant, l'idée qu'on puisse venir écouter des gens déclamer leurs propres poèmes sur scène me sidère plus encore. Qui donc pourrait bien avoir envie d'écouter ce genre de trucs ? » (p. 101)
« Un jour, je lui ai demandé pourquoi elle aimait autant dessiner, ce que cela lui apportait. Et elle m'a répondu que c'était la seule façon pour elle de changer les choses. En quelques coups de crayon, elle pouvait transformer un canard en cygne ou un jour brumeux en une belle journée ensoleillée. C'était un endroit où la réalité cessait de s'imposer. »


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