Les braquages bien organisés peuvent rapporter gros, d'autant plus qu'ils sont commis, la plupart du temps, sans coup férir. C'est le mot de passe que les délinquants empruntent au jargon de l'Internet lorsqu'ils passent à l'action. L'accusé dans cette affaire, un jeune au chômage et sans domicile fixe, a choisi la voie de la facilité pour déposséder les paisibles citoyens de leurs biens, sous la menace d'une arme blanche qu'il n'hésite pas à utiliser, en cas de refus d'obtempérer. Ce fut le cas de cette dame qui se rendait visiblement à une cérémonie de mariage, étant habillée d'une belle robe de soirée, coiffée coquettement et portant fièrement ses bijoux pour la circonstance. Le malfrat, posté dans la pénombre, ne tarda pas à la remarquer. Il la suivit à pas feutrés pour fondre sur elle dans un recoin mal éclairé, avant de la sommer de lui remettre, à toute vitesse, les bijoux étincelants qu'elle portait. Au cas où elle refuserait de se soumettre, il emploiera les grands moyens pour lui balafrer le visage. Apeurée, d'autant qu'il n'y avait pas âme qui vive dans cette maudite ruelle, elle s'exécuta sur le champ, à la grande satisfaction de son agresseur qui n'eut pas à mettre à exécution sa sempiternelle menace. Il profita de l'aubaine providentielle pour emporter un joli butin en or, six bracelets, deux bagues, une paire de boucles d'oreille et un gros collier, avant de disparaître dans les ténèbres. L'enquête diligentée par la police permit rapidement l'arrestation du délinquant qui reconnut son forfait. Il avoua même s'être débarrassé du fruit de son braquage, en le cédant pour la modique somme d'un millier de dinars à un bijoutier de la place. Déféré au parquet, il réitéra sa déposition antérieure faite à l'enquête préliminaire, et ajouta, à l'occasion, qu'il avait informé l'acquéreur de l'origine frauduleuse de son butin, enfonçant, du même coup, le bijoutier receleur. Le tribunal de première instance de Ben Arous a renvoyé l'affaire à une date ultérieure au cours de laquelle comparaîtra le complice. Enfin, la victime espère récupérer son bien, une fois le jugement prononcé.