Elle va crescendo, si on la nourrit. Et elle peut être, ou sûrement, autrement destructrice... Est-ce qu'il faut s'arrêter de vivre à cause du Covid 19 ? La panique est très mauvaise conseillère. Elle peut vous (nous) faire commettre des bourdes monumentales, lorsqu'on lui laisse toute latitude de gagner du terrain, en avançant à pas de loups pour chasser tout ce qui n'est pas elle, jusqu'à ce que toute joie, tout élan de vie ne s'étiole, pour laisser la place à un vide sidéral, meublé par sa seule, malfaisante présence. Non, la panique ne doit aucunement être confondue avec la vigilance. Car elle aveugle et rend sourd, et fait baisser toutes les défenses immunitaires, pour s'emparer des lieux, et faire table-rase de tout ce qui n'est pas elle. Est-ce qu'il faut, sous couvert de la pandémie, bâtir un « bunker » et s'y emmurer, le temps que ça passe ou que ça casse ? Rien n'est moins sûr... L'instinct de survie est un poème, lorsqu'il se soucie, d'accorder plus de place à la vie, qu'à son pendant aux antipodes : la hantise que tout s'arrête, abruptement, et la peur, poussée à son paroxysme, de risquer d'attraper le « virus » à n'importe quel moment, de quelque façon que ce soit, et être, dans l'impossibilité de s'en sortir indemne, parce que, tout simplement, l'on n'aurait pas vu venir. Parce que la vie aussi, est mouvement perpétuel et action. Avec des plages de repos et des haltes au soleil, pour mieux en savourer le goût. Il faut, surtout en temps de crise, cultiver le goût de la vie, et non, celui de la « finitude ». Il faut rire et rêver, chanter et danser, aimer, et laisser se déployer ses ailes, pour être toujours, en état de grâce et d'apesanteur mêlées. Travailler, accomplir les taches du quotidien, vivre chaque instant, non pas, comme si c'était le dernier, avec un goût de fiel dans la bouche, mais comme si chaque instant, était le premier matin du monde ; avec un goût de miel dans la bouche, et un « rayon » de soleil dans le cœur. C'est la seule façon de vaincre. C'est aussi la seule façon de résister au Covid, et de le pousser, lui, jusque dans ses derniers retranchements. Jusqu'à ce qu'il jette les « gants ». Le cycle de la vie prend toujours le dessus. La vie l'emportera !