Le comité directeur des Journées cinématographiques de Carthage vient d'annoncer le report de la session 2020 qui se déroulera cette année en décembre. Cette décision aura-t-elle un impact sur d'autres rendez-vous? C'est finalement du 18 au 23 décembre que devrait se dérouler l'édition 2020 des JCC. Repoussée à la fin de l'année pour des précautions sanitaires, cette session des JCC s'annonce comme une formalité dont il faut à tout prix assurer la tenue. En effet, ni le programme en grande partie rétrospectif ni les différentes manifestations liées au festival ne seront véritablement attrayants. Bien sûr, le comité directeur est tenu de mener à bon port cette édition même si elle sera amoindrie. L'équipe de Ridha Behi est ainsi en train de faire preuve de résilience pour mener à bien une édition 2020 perturbée par la pandémie. Quel impact sur la rentrée culturelle? Ce report des JCC au seuil de la nouvelle saison culturelle pose par ailleurs de nombreuses questions. La plus cruciale est la suivante: ce report des JCC aura-t-il un impact sur toutes les autres manifestations culturelles? Nous pensons en premier lieu aux événements organisés par le ministère des Affaires culturelles, notamment les Journées théâtrales de Carthage qui devraient se ténor prochainement. En second lieu, qu'en sera-t-il des manifestations qui devraient avoir lieu entre octobre et décembre? La question mérite d'être posée puisque le comité directeur des JCC évoque un pic pandémique durant la période concernée, réalité qui devrait s'imposer à tout le monde. Ainsi, dans son communiqué publié hier lundi, la direction des Journées cinématographiques de Carthage écrit: «le comité directeur des JCC reconsidère la situation de crise sanitaire planétaire et nationale liée à l ‘épidémie du COVID-19 en se référant aux experts du comité scientifique de lutte contre le Coronavirus qui prévoient le pic épidémique national entre la fin du mois d'octobre 2020 et le début du mois de novembre 2020, soit exactement durant la période prévue du festival.» Tenant compte de cette grave contrainte et plaçant la sécurité et la santé du public au-delà de toute considération, le report a été décidé pour les dates du 18 au 23 décembre 2020. Une démarche volontariste On comprend bien qu'il s'agit d'une démarche volontariste et anticipatrice du comité directeur des JCC. Toutefois, il importe de savoir si ce principe de précaution sera mis en œuvre pour d'autres festivals qui devraient se dérouler durant la même période. De plus qu'en sera-t-il de manière plus large, en ce qui concerne d'autres événements culturels? Par exemple, peut-on sans souci organiser des représentations au Théâtre municipal ou à la Cité de la culture et ailleurs? Est-ce au coup par coup que les implications sanitaires seront envisagées alors qu'il est préférable d'agir selon une doctrine unifiée? La situation actuelle est très complexe et ne saurait s'accommoder de fuites en avant ou de navigation à vue. En ce sens, la décision du comité directeur des JCC est courageuse et surtout lucide. Elle entraîne une conséquence logique qui réside dans la mise à plat de toute la programmation culturelle de la rentrée au regard des contraintes sanitaires et en anticipation du pic épidémique prévu en octobre. Dans cette logique, il revient au ministère de tutelle d'accorder les violons avec l'ensemble des pouvoirs publics et les opérateurs culturels afin d'unifier les positions. Précautions élémentaires L'information du public à ce propos est essentielle. Pourtant, seul un attentisme, il est vrai prudent, prévaut à l'heure actuelle. D'une certaine manière, les JCC montrent la voie en soulignant le primat de la Santé publique. Aux autres maintenant de consulter, analyser la situation et prendre les décisions adéquates. Nous l'avons vu depuis mars dernier, la vie culturelle peut se poursuivre dans un pays confiné. L'essentiel est ailleurs car il s'agit d'éviter les risques tout en faisant preuve d'inventivité et de précautions élémentaires. H.B