Les groupes et les plateformes de diffusion culturelle se multiplient sur les réseaux. Chaque jour, de nombreuses initiatives voient le jour et créent de nouveaux vecteurs pour le public. Depuis le confinement, les initiatives culturelles se sont multipliées sur la Toile. De partout, de nouveaux acteurs culturels interviennent pour offrir des relais et des opportunités de diffusion. L'exemple d'Artify Ces groupes méritent d'être mieux connus et soutenus. Parfois, ils brassent des dizaines de milliers de membres et constituent des plateformes d'échange d'information. Il est difficile de tous les recenser tant ils sont diffus et ont parfois des existences éphémères. Toutefois, il en est quelques uns qui méritent le détour aussi bien pour les contenus qu'ils proposent que les dynamiques qui les portent. Bien sûr, chaque institution possède aujourd'hui ses propres relais pour mettre en valeur son identité et ses activités. Le ministère des Affaires culturelles anime plusieurs plateformes et renforce sa présence sur le mode virtuel. Des sites existent pour chaque institution qui du Théâtre national à Ennejma Ezzahra tissent des liens avec le public. Désormais, le concept de «phygital» mis en œuvre par la Fondation Kamel Lazaar n'est un secret pour personne. Ce terme allie le physique au digital et caractérise l'organisation de rencontres sans la présence physique du public mais avec une diffusion digitale. De même, tout le monde connaît désormais la plateforme Artify qui est spécialisée dans la diffusion des œuvres cinématographiques et rassemble un public des plus nombreux. Place au concept «phygital» Cette nébuleuse fourmille de ruches plus originales les unes que les autres. Certains animent des radios sur le web pour diffuser musiques et information. D'autres se spécialisent dans le partage d'informations artistiques et mettent en relation des créateurs à l'échelle mondiale. Le patrimoine et l'histoire sont également très présents sur les réseaux avec des groupes très actifs qui dissèquent toutes les informations relatives à ces domaines. À vrai dire, il existe des milliers de groupes et de pages sur les différents réseaux et de plus en plus, la culture se vit et s'affiche sur Facebook, Instagram ou You Tube. S'il n'est pas vain de parler d'autoroutes de l'information, force est de constater que les bretelles qui en sortent, mènent partout y compris vers les méandres les plus confidentiels de la vie culturelle. Avec la pandémie actuelle, beaucoup d'acteurs culturels privilégient une présence sur le web alors que d'autres ont carrément basculé dans le digital. De la danseuse Nermine Sfar au luthiste Jamel Chebbi, ils sont nombreux à se produire en ligne régulièrement. La tendance va en se confirmant et s'apparente à un phénomène de fond qui permet de pallier l'absence du spectacle vivant. Un foisonnement spectaculaire Tout en saluant l'effort de ces groupes et plateformes, il convient de s'interroger sur l'absence pour le moment d'initiatives en faveur des artistes et des espaces culturels en difficulté. La créativité des internautes sera-t-elle capable de susciter de nouveaux mécanismes de soutien aux créateurs? Nous en sommes convaincus et reviendrons sur le foisonnement actuel des initiatives sur les réseaux sociaux. En effet, cette lame de fond est en soi un phénomène qui mérite d'être mieux connu. Sur la Toile, c'est l'effervescence d'une ruche et c'est très révélateur du dynamisme culturel de la Tunisie d'aujourd'hui. H.B