On est contraint de revenir sur la situation kafkaïenne que vit l'Acropolium de Carthage depuis des mois et des mois. Une situation qui menace son existence, car les parties officielles qui veillent sur la culture, l'animation culturelle et l'archéologie semblent ne plus y croire du tout ! Pourtant, l'ancienne Cathédrale Saint-Louis rebaptisée « Acropolium » depuis le milieu des années quatre vingt dix du siècle dernier et ceci dans le cadre de l'aménagement du Parc Carthage Sidi Bou Saïd. Le partenariat Public/Privé (PPP) avec l'exemple de l'Acropolium était la meilleure réalisation depuis l'indépendance en faveur de la Tunisie. Mais, fait étrange, et au lieu de récompenser les efforts fournis par Si Mustapha Okbi, promoteur privé, pour la pérennité de ce projet grandiose et de cette réalisation qui reste à l'honneur de la Tunisie, et qui a donné un sang neuf à l'animation culturelle et artistique dans ce lieu qui appartient à l'histoire, l'Etat lui a fait savoir qu'il doit mettre la clef sous la porte. Car le lieu, croyons-nous savoir, serait cédé à une tierce partie qui va l'exploiter autrement, avec une aide étrangère. C'est-à dire à des fins plus mercantiles, cela s'entend. C'est à dire toute l'« imbécilité » et l'irrespect envers le bon travail des autres avec lesquels agissent les parties étatiques. « Adieu, veau, vache, cochon...Octobre musical ! » Dirait-on, comme dans la fable de La Fontaine « La laitière et le pot au lait. » Une situation frustrante et incroyable. Car « on ne change pas une équipe qui gagne », comme il est dit dans le domaine du sport. Et pire encore, l'Acropolium ne va pas changer. Il va être anéanti !!! C'est à en perdre la tête. L'Histoire ancienne et contemporaine est reniée. Que n'a-t-on encore pas fait pour ce pays qui a subi et subit encore les résultats des caprices de ses gouvernants et responsables nationaux qui ne croient pas à la culture. Après avoir presque tout détruit parmi les monuments pourtant intouchables au centre de la capitale, à l'instar du cinéma « Palmarium », de l'Hôtel Tunisia Palace et de la Galerie Yahia (l'ex-Galerie municipale des arts), on s'attaque à la banlieue, nord, de surcroit. Les répercussions néfastes s'annoncent déjà à l'horizon. Car l'UNESCO a menacé de déclasser le parc archéologique de Carthage, comme patrimoine de l'Humanité, avant même qu'advienne cette « histoire » d'Acropolium. Le laisser aller, sinon l'abandon, nous ont mené à cette situation pas du tout enviable. Et déjà que le tourisme tunisien se trouve au « carrefour des impasses », la Tunisie a presque touché le bas en matière d'animation culturelle et touristique. Et avant qu'on l'oublie, la Coronavirus lui a déjà donné le coup de grâce. Ave Acropolium ! A bon entendeur, salut ! L.B.K