La Grande-Bretagne a accusé hier la Chine d'avoir violé la Déclaration conjointe de 1984, à la base de la rétrocession de Hong Kong, en imposant au «territoire administratif spécial» de nouvelles règles disqualifiant des parlementaires élus. Signée par Zhao Ziyang et Margaret Thatcher, cette Déclaration sino-britannique qui a valeur de traité international a inscrit le principe «un pays, deux systèmes» qui a précisé à la rétrocession de 1997. «L'imposition par Pékin de nouvelles règles visant à disqualifier des parlementaires élus à Hong Kong constitue une violation claire de la Déclaration conjointe sino-britannique juridiquement contraignante», a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab. «La Chine a une fois de plus rompu ses promesses et entravé le haut degré d'autonomie de Hong Kong», poursuit le secrétaire au Foreign Office. Sa déclaration cible une résolution adoptée par le Parlement chinois et qui permet à l'exécutif de Hong Kong d'exclure avec effet immédiat tout élu mettant en danger la sécurité nationale, prônant l'indépendance de la région administrative spéciale ou cherchant une ingérence étrangère. Quatre des dix-neuf élus de l'opposition du Conseil législatif, le mini-Parlement hongkongais où siègent 70 élus, ont été exclus dans la foulée par l'exécutif du territoire. Les élus pro-démocrates ont annoncé qu'ils démissionneraient pour protester contre leur exclusion. Londres avait pareillement accusé Pékin d'avoir enfreint la Déclaration conjointe de 1984 avec l'entrée en vigueur cette année de la nouvelle Loi sur la sécurité nationale, qui rend passible de la réclusion à perpétuité toute activité relevant de la subversion, de la sécession, du terrorisme ou de la collusion avec des forces étrangères. «Le Royaume-Uni se tiendra au côté du peuple de Hong Kong et s'élèvera contre les violations de leurs droits et de leurs libertés», promet Dominic Raab.