-Agences- La Turquie a exhorté hier l'Union européenne à faire preuve de "bon sens" pour mettre fin au différend l'opposant à la Grèce et à Chypre au sujet des droits de prospection gazière en Méditerranée orientale, qui fait l'objet d'un débat au sein du bloc en vue d'éventuelles sanctions contre Ankara. S'exprimant à Ankara lors d'une conférence de presse avec le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a réaffirmé que la Turquie souhaitait rejoindre l'Union européenne en tant que membre à part entière. Il a ajouté que les déclarations de l'UE accusant Ankara d'attiser les tensions dans la région étaient fausses alors que, a-t-il dit, la Grèce, membre de l'UE, n'a cessé d'être dans la "provocation" malgré les efforts diplomatiques de la Turquie. Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont estimé que la Turquie n'avait pas aidé à mettre fin au conflit en Méditerranée orientale. Ils se sont toutefois gardés de réclamer des sanctions à l'encontre d'Ankara, remettant la décision sur le sujet au sommet de l'UE de jeudi. "S'ils réfléchissent de manière stratégique et avec bon sens, pas seulement dans la perspective du sommet, mais à long terme (...), nous pouvons améliorer nos relations", a déclaré Mevlut Cavusoglu. "Nous ne pouvons résoudre nos problèmes que par le dialogue et la diplomatie", a-t-il ajouté. La Turquie, membre de l'Otan et candidate à une adhésion à l'UE, est en désaccord avec la Grèce et Chypre sur l'étendue de leurs plateaux continentaux dans l'est de la Méditerranée et les droits sur les ressources offshore. Les tensions sur ce dossier ont culminé en août lorsque la Turquie a dépêché un navire de prospection sismique dans des eaux également revendiquées par la Grèce. Ankara et Athènes ont accepté en septembre de reprendre les discussions sur leurs revendications maritimes respectives, interrompues depuis quatre ans, mais la Grèce refuse que les pourparlers commencent tant que les navires turcs n'auront pas quitté les zones concernées. Le navire d'exploration turc, l'Oruç Reis, a regagné son port d'attache la semaine dernière. Charles Michel, président du Conseil européen, a invité la Turquie à ne pas jouer "au chat et à la souris" en retirant ses navires juste avant les sommets de l'UE pour les redéployer par la suite.