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Entre le dialectal et le littéraire, les cœurs balancent
Publié dans Le Temps le 12 - 12 - 2020

En ces années, le dialectal tunisien, faut-il l'avouer, est en voie de disparition au sein de notre société, par le fait que plusieurs mots et expressions nouvelles et parfois indésirables y ont fait déjà leur entrée. Bon gré, ou malgré la volonté des Tunisiens. D'un autre côté, l'arabe littéraire en a presque pris la place du côté de nos radios. Nous ne sommes point contre l'arabe littéraire, mais nous n'acceptons pas qu'il soit utilisé à tort et à travers, avec des utilisations parfois déplacées.
L'autre soir en écoutant, par pure curiosité et par télé interposée, « Radio Omdurman », je me suis cru en train d'écouter notre Radio Nationale. Le speaker parlait un arabe littéraire parfait avec un zeste de dialectal soudanais facilement compréhensible par les Tunisiens. Au premier degré, on pourrait se réjouir de cet exemple parfait, celui qui démontre que l'arabe littéraire unit et réunit tous les arabophones de part le monde et permet un échange sans frontières entre eux. Mais au second degré, il y'a un hic ! Dans la mesure où tous les pays arabes parleraient la même langue ! Comment ? Parce qu'ils auraient omis de s'exprimer dans leur dialecte spécifique que certains, qui ne le connaîtraient pas, voudraient l‘entendre, l'apprendre, peut-être, et faire des rapprochements avec leur dialecte spécifique.
Sur notre Radio Nationale, la meilleure façon de s'exprimer chez nos animateurs est celle en arabe littéraire, même durant les retransmissions de matches de football ! Ce procédé ne date pas d'aujourd'hui, mais des années quarante du siècle dernier. Aux débuts de la Radio Tunisienne, des reportages sportifs sur les matches de football avaient lieu. Hédi Lâabidi et Abdelaziz Laroui avaient rapporté que les reporters avaient choisi l'arabe littéraire pour assurer la transmission. Cela avait donné lieu à des expressions parfois hilarantes, comme : « Innahou yourawighouhou », en parlant d'une feinte, ou d'une esquive par un joueur envers son adversaire. Aujourd'hui, les reporters sportifs et les animateurs de variété semblent se vanter et se contenter parfois de n'utiliser que l'arabe littéraire avec leurs auditeurs. Un bon choix pour certains et une échappatoire pour ne point tomber dans le piège de notre langue dialectale dont les mots ont plusieurs sens.
A ce propos, et pour revenir aux matches de football, il est des expressions qui pourraient paraître crues pour l'auditeur. Elles ont été parfaitement changées, bien qu'elles aient été utilisées auparavant depuis des dizaines d'années. Car la langue parlée a également dégringolé vers des expressions à connotation sexuelle pour les illettrés et les écervelés. Il s'agit, à titre d'exemple de : « Itih », devenu : « Yaskout », ou : « Yakdhif », devenu : « Isaoueb » ou « Yousaweb », ou encore « Imiss », qui est devenu : « Yilmis » ou : « Yalmis », etc...Et faut-il ajouter et ne point l'oublier que le bulletin d'informations en arabe dialectal a disparu de la programmation de la Radio Nationale depuis les années quatre vingt dix du vingtième siècle. Feu Abdelaziz Laroui assurait cette tâche. Après sa mort, il avait été remplacé par feu Abdelmajid Boudidah. Et à la mort de ce dernier, c'est Mohsen Ezzine qui avait pris la relève.
Puis, plus rien ! Ce programme, quoiqu'utilisant un peu trop des termes en arabe littéraire, était destiné à ceux et celles qui ne comprenaient pas l'arabe littéraire. Le peuple avait « évolué » et nous croyons savoir que la décision était politique et n'aurait pas dû être prise, car il est toujours bon d'écouter les informations nationales et internationales dans la langue du pays. Et les auditeurs dans tout cela ? On n'avait ni pris leur avis. Et ils n'avaient point réagi ! C'était le temps où il n'y avait pas les réseaux sociaux. Autres temps, autres mœurs. Entre le dialectal et le littéraire, les cœurs balancent.
L.B.K


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