C'est un hymne à la vie que signe cette magnifique ballerine et chorégraphe Nesrine Ben Arbia , elle qui a choisi de prendre des photos dans les rues de la Médina , un shotting qui reprend dans sa gamme colorée les couleurs nationales. Blanc immaculé rouge sang. Un feu d'artifice de mouvements aériens et raffinés portés par la grâce d'une artiste qui y voit l'expression d'un message d'espoir à sa Tunisie et à la Tunisienne, auquel elle ne compte en aucun cas y renoncer . Ce jour-là la danseuse a raflé les regards des passants de la capitale Tunis et des jours après la sympathie des milliers d'internautes qui ont trouvé en cette initiative un gage d'amour pour la patrie. Hymne à la joie, hymne à la vie. Le shooting en question a été pris à Bab Bhar, du côté du port de France, dans des lieux qui séparent la médina de Tunis, enclavée dans le charme de l'ancien , de l'Avenue Bourguiba, la ville moderne trépidante et peut être bien tournée vers l'avenir ... ce choix de l'artiste accompagnée du photographe Moez S'hayek a été superbement traduit par ces mouvements qui en disent long sur la maitrise parfaite des techniques de la danse contemporaine et de sa manière unique à occuper l'espace L'artiste qui n'a que 23 ans est en fait une étudiante en droit international un cursus universitaire qu'elle complète avec un master de spécialisation. Nesrine Ben Arbia qui a été sollicitée par plusieurs médias de la place a confié dans l'une de ses interventions médiatiques qu'elle a commencé à faire de la danse depuis l'âge de 10 ans. Son bac en poche elle a commencé à multiplier les expériences dans la danse contemporaine en intégrant la formation de Imed Jomaa. La jeune femme a par la suite décidé d'investir les rues de la capitale en dansant devant des passants. Sa danse de rue n'est pas passée inaperçue puisque ses efforts ont payé et elle a gagné en notoriété notamment cette fois-ci. Le but étant de vulgariser la danse contemporaine, la rendre plus accessible. Il faut dire aussi qu'elle n'est pas la seule à avoir tenté cette expérience puisque depuis une décennie déjà des Tunisiens à l'exemple de Bahry Ben Yahmed ont donné de petites performances de danse dans les rues de Tunis. D'autres artistes de danse contemporaine ont suivi ce mouvement formidable depuis. Et si Nesrine Ben Arbia a réussi à capter les regards grâce à la subtilité de ses mouvements, elle a réussi aussi à prouver à qui veut bien l'écouter que l'on doit rester créatif malgré la crise sanitaire qui frappe et malgré tous les maux qui sévissent. Donner une belle image d'une Tunisie meurtrie en proie d'une classe politique corrompue, c'est aussi une manière à elle de montrer que la patrie ne se meurt pas. Elle est toujours-là, débout, vivante et généreuse. Gardons l'espoir. M.B.G.