C'est une louable initiative que celle qu'a entrepris récemment l'équipe de la maison de la culture Ibn Rachik, en organisant une rencontre insolite autour du thème des « Médecins, créateurs artistiques. » Un sujet qui a intéressé et drainé un bon nombre de spectateurs dans la grande salle de la maison de la culture, sus indiquée. Un bon nombre de nos médecins, toutes spécialités confondues, s'adonnent à leur passion artistique du côté de la musique, de la poésie, des carnets de voyages et de la peinture. Les interventions des participants sur scène, qui avaient chacun parlé de son expérience aussi bien médicale qu'artistique, étaient dirigées par Hatem Ben Amara, animateur à la Radio Nationale. L'ophtalmologue, Dr Riadh Rekik, a insisté à dire que ce sujet est d'une grande importance, étant donné que la musique est une nourriture spirituelle. Quant au Dr Rihab Jebali, elle a axé son intervention sur la musicothérapie, sa spécialité, en plus d'avoir un diplôme de musique. Elle a gratifié l'assistance par un chant en a capella où elle a fait valoir la beauté de sa voix. Le Dr Abdelfatteh Abid a expliqué que l'être vivant communique avec la musique. Il a ajouté que la médecine a toujours besoin de la musique pour alléger les tensions et pour le réconfort moral. Il a également rappelé qu'Ibn Sina, Al Farabi et Errazi ont été des médecins et philosophes qui avaient pratiqué la musique. Le Dr Mohamed Abid, docteur en musique, a appelé entre autres, à la révision de l'enseignement musical dans les lycées. Sa progéniture, Dr Cyrine Abid, chirurgienne cardiologue, a fait savoir qu'elle avait obtenu son diplôme de musique arabe avant l'année du baccalauréat. Elle a aussi interprété un extrait de la chanson de Faïza Ahmed : « Ana kalbi lik mayel. » Une chanson qui arrivait au bon moment. Le Dr Mouldi Farrouj, médecin et poète, qui a travaillé sur le rythme dans la poésie et la musique et qui est membre du bureau directeur de l'Union des écrivains tunisiens, a fait rappeler que la médecine est dénommée au préalable par : « l'art de la médecine. » Tout un programme. Il a déclamé un de ses poèmes intitulé : « Maouesim al hijra min Tounès » (Les saisons de l'émigration de Tunisie.) Quant à la biologiste Zohra Haouachi, elle a déclamé l'un de ses poèmes, en toute sincérité. Le Dr Moez Ben Salem, qui s'est spécialisé dans l'écriture de carnets de voyages, il a raconté ses aventures et autres mésaventures à travers le monde, ayant visité pas moins de soixante dix pays. Il a publié deux livres dans ce sens, en langue française. Le côté pictural de cette manifestation était représenté par l'exposition de peinture du Dr Abdelbasset Touati qui s'est tenue dans le hall de la maison de la culture Ibn Rachik. Le répertoire d'Abdelhalim Hafedh revisité En seconde partie de cette rencontre, le Dr Riadh Rekik a présenté un récital en compagnie d'un orchestre composé de médecins, de toute évidence et parmi eux, des participants à la rencontre. Le programme qu'il a choisi d'offrir aux spectateurs était un bouquet de chansons du « rossignol brun », le défunt chanteur égyptien Abdelhalim Hafedh. Le public s'est réjoui de l'interprétation juste et forte de cette voix qui rappelle un peu celle de Halim. Des chansons qui ont fait rappeler de la belle époque d'Abdelhalim Hafedh, celle des années cinquante, soixante et soixante dix du siècle dernier. Cela allait de « Kouloulou », à « El hawa hawaya », à « Kamel el aousaf », pour ne citer que ces chansons-cultes d'un chanteur inoubliable. On en redemande. L.B.K