Le Festival du théâtre de l'enfant et de l'art de la marionnette « Moncef Bel Haj Yahya », organisé par le Centre National des Arts de la Marionnette, et qui a duré une semaine du 24 au 30 décembre, finit en beauté avec la représentation théâtrale « Le Berger du sahara ». C'est une production du Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Tataouine, à partir d'un texte du dramaturge Ali Yahyaoui, une mise en scène de Ayda Jebli, avec la manipulation des marionnettes par les comédiens Balkis Mosbeh, Ayda Jebli, abdesslem Hamidi, Hassen Elmri, Ryadh Rhouma, et une équipe technique composée de Habib Ghrabi (fabrication des marionnettes) Brahim Degnich (technicien de lumière) , Chokri Gamoun (technicien de son), Asma Ben Hamza (costume) et régie générale de Abdallah Chebli. La représentation théâtrale nous a offert un moment agréable, en nous émergeant dans l'univers splendide du sahara. La poétique de la scénographie et la vivacité des marionnettes ont reconstitué les constituants ainsi que l'étendu du désert, d'une manière certes condensée mais assez précise et délicate, en excitant la curiosité et l'attention du public enfant. La chimère de l'oasis, rêve fabuleux des voyageurs du désert, la scène de la dispute des animaux, la caravane des chameaux marchant harmonieusement en cadence, la géographie onduleuse des dunes et le sifflement des bourrasques, sont méticuleusement incarnés sur la scène, grâce à la conjugaison de plusieurs techniques artistiques en plus de l'art de la manipulation des marionnettes. La lumière a mis en évidence les paysages naturels du désert. Elle a permis au public de suivre le périple du berger avec son compagnon le fennec, à la recherche de l'oasis perdu et de la plante remède, l'a conduit dans l'espace scénique en lui facilitant le parcours des espaces illimités du sahara , ayant hâte d'aboutir au rêve perdu, à l'inaccessible oasis. Cette création prouve le sérieux de l'équipe théâtrale et son engagement artistique à présenter aux enfants un théâtre répondant à leur attente et à leur imagination. Elle l'a également invité à poser des questions importantes concernant le rapport de l'homme à la terre, ses responsabilités et ses engagements face à la nature. « Le berger du sahara » est une condamnation du massacre de la faune et de la flore. Nous n'oublions pas que le sud tunisien a été victime du braconnage qui a touché même les espèces protégés et conservés par l'Etat, par les braconniers qataris et d'autres. Face à ce paysage désolant qui n'arrête pas de se propager, les cris s'élèvent, non seulement de la part des écologues, mais aussi des artistes qui ont la mission d'éclairer les esprits inconscients. F.M