Trois partis politiques qui représentent environ 50 députés seront exclus du dialogue national. Qalb Tounes, la Coalition Al Karama et le Parti Destourien Libre (PDL), ne seront pas parties prenantes du dialogue initié par la première centrale syndicale, l'UGTT en l'occurrence, et approuvé finalement par Kaïs Saïed. Le Président de la République, va plus loin et exige encore la participation de la jeunesse au dialogue. Aucun détail n'est avancé à ce propos, sauf qu'on apprend, que le Président exige implicitement la participation des coordinations locales et régionales. Des coordinations de jeunes qui lui ont assuré sa compagne durant les élections présidentielles anticipées. L'idée est globalement acceptée, aux forceps, par l'UGTT, mais surtout a été appréciée par Ennahdha. Le premier parti islamiste en Tunisie, riposte à sa manière. Sa jeunesse est mobilisée à travers les régions. Ennahdha va plus loin en appelant sa base à adhérer aux mouvements de protestations sociales observées à travers le pays. Ces mouvements sociaux étaient paradoxalement critiqués et surtout rejetés par les nahdhaouis. Une nouvelle manœuvre pour garantir la participation des jeunes nahdhaouis au dialogue national. Serait-ce possible ? Quoi qu'il en soit, le lancement du dialogue national demeure tributaire des exigences de Kaïs Saïed, de plus en plus tenace à l'idée de participation de « ses coordinations ». L'exclusion de deux composantes principale de la Troïka parlementaire est également, une affaire classée auprès de la Présidence. L'UGTT pour, mais... À l'avenue des Etats-Unis, en plein centre de Tunis, ou siège fraichement, le bureau exécutif de l'UGTT, on apprécie l'idée de la participation de la jeunesse au dialogue national. Les critères de sélection et d'admission des jeunes au dialogue feront l'objet d'une réunion entre le Président de la République et une délégation de l'UGTT, d'après Sami Tahri, porte-parole officiel de la première centrale syndicale. Sans pour autant avancer des dates (détails, ordre du jours) concernant cette réunion, Sami Tahri, émet des réserves. « Les propositions du Président, ne doivent pas détourner les objectifs escomptés du dialogue », explique-t-il, tout en précisant que ses objectifs ne doivent pas être personnels. Façon de dire, que le dialogue national doit se pencher sur la crise politique, économique et d'ordre sociale. En l'absence des partis représentés à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), l'UGTT rejette tout changement du fond de son initiative. Kaïs Saïd qui prône pour un changement du régime politique ainsi que pour un amendement de la loi électorale, met l'ensemble de l'échiquier politique devant le fait accompli. Il réussit l'exclusion de trois partis politiques, outre ses exigences de faire participer les coordinations de jeunes qui lui ont assuré son élection à la magistrature suprême, et il reste le maître du jeu. Qalb Tounes se vide ? Entretemps, Qalb Tounès, rejeté dans le dialogue, broie du noir. Quelques jours après l'arrestation de Nabil Karoui, ses dirigeants se sont mobilisés de plus en plus pour faire acquitter leur patron. Les appariations médiatiques ne manquaient pas, à ce propos. Une conférence de presse a été organisée au lendemain de son arrestation. Quelques jours, après, une délégation de Qalb Tounes, est reçue par Noureddine Taboubi, Secrétaire Général de l'UGTT. Une réunion qui a porté sur l'affaire de Nabil Karoui. Aucun autre détail n'est révélé. Le parti de plus en plus fragilisé, risque de perdre son bloc parlementaire. On apprend, selon une source au sein du parti, qu'au moins 7 députés du bloc parlementaire Qalb Tounes ont manifesté leur volonté de quitter le parti. Ils doivent rejoindre d'autres blocs parlementaires après leur démission. Ce nombre peut être revu à la hausse. Z.D.