Clinton combative Le Temps-Agences - Barack Obama , en pleine ascension dans les sondages, se préparait hier à une nouvelle victoire dans le New Hampshire, face à une Hillary Clinton qui a promis de ne pas désarmer dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle de novembre. Côté républicain , le vainqueur de l'Iowa Mike Huckabee, qui représente la frange conservatrice et chrétienne de l'électorat, ne peut guère espérer mieux qu'une troisième position et c'est le sénateur vétéran John McCain, 71 ans, héros de la guerre du Vietnam, qui a les meilleures chances de l'emporter. Les bureaux de vote ont ouvert à partir de 06H00 (11H00 GMT) dans le New Hampshire (nord-est), habitué à jouer les premiers rôles dans les primaires américaines. Fort de sa victoire le 3 janvier dans les caucus (assemblées d'électeurs) de l'Iowa, le sénateur démocrate Barack Obama, 46 ans, a spectaculairement réduit l'écart qui le séparait de l'ex-Première dame dans les sondages, aussi bien dans le New Hampshire, où toutes les enquêtes le donnent gagnant mardi, qu'au niveau national. Devant des supporters survoltés, celui qui aspire à devenir le premier président noir des Etats-Unis a tenu lundi un dernier meeting exhortant les électeurs à "se battre, et tout risquer pour une chose qui n'existait pas avant". Mais Hillary Clinton, qui avait paru au bord des larmes lundi, a promis qu'elle combattrait jusqu'au bout. Elle s'est rendue mardi dans son bus de campagne aux abords de plusieurs bureaux de vote, dont une école à Nashua où elle a été féléicitée par des supporters affichant leur émotion. Elle a assuré sur ABC se sentir "très bien". "Peut-être que je garde une attitude calme et confiance à propos de tout cela parce que j'ai toujours pensé que je mènerais campagne pendant toute la durée du processus de nomination. C'est ce que je vais faire", a-t-elle assuré. La sénatrice de New York a deux semaines pour redresser la barre avant les prochains tests électoraux qui l'attendent dans le Nevada et en Caroline du Sud, suivis d'un "méga-mardi", le 5 février, où voteront une vingtaine d'Etats. Si côté républicain, John McCain confirme les prédictions des sondages, cela infligerait une deuxième défaire consécutive à l'ex-gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, richissime homme d'affaires mormon qui a énormément investi en temps et en argent dans cette campagne. Quant à l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, il a pris le risque de laisser filer la victoire en faisant peu campagne dans l'Iowa et le New Hampshire, réservant ses forces pour des Etats plus peuplés comme la Floride. La fermeture des derniers bureaux est prévue à 20H00 (02H00 HT aujourd'hui) dans le New Hampshire et les résultats devraient être connus une à deux heures plus tard dans le New Hampshire. Le radoucissement des températures après plusieurs semaines de froid glacial devrait encourager de nombreux électeurs à se déplacer. Le secrétaire d'Etat du New Hampshire William Gardner avait indiqué la semaine dernière qu'il espérait voir la participation atteindre 500.000 électeurs. Il n'est jamais arrivé que l'investiture échappe à un candidat ayant remporté à la fois les assemblées d'électeurs de l'Iowa et les primaires du New Hampshire, Etat qui a notamment servi de point de départ pour la conquête de la Maison Blanche par Bill Clinton en 1992. La petite localité de Dixville Notch avait pris les devants en ouvrant son bureau de vote à minuit (06H00 HT) pour quelques minutes, le temps que les 17 inscrits aient déposé leur bulletin dans l'urne. Côté républicain, John McCain a recueilli quatre voix, Mitt Romney deux et Rudy Giuliani une. Côté démocrate, Barack Obama a obtenu sept voix, l'ancien sénateur de Caroline du Nord John Edwards deux et Bill Richardson, le gouverneur du Nouveau-Mexique, une. Aucun électeur n'a voté pour Hillary Clinton.
La famille kényane d'Obama a le regard tourné vers le New Hampshire Le Temps-Agences - Au bout d'une route poussiéreuse à Kogelo, dans l'ouest du Kenya, des membres de la famille kényane du sénateur noir américain Barack Obama suivaient hier à la radio les premiers résultats de la primaire démocrate du New Hampshire, assis sur des chaises en plastique et entourés de poulets. Les premiers chiffres étaient encourageants. "C'est merveilleux, mais je ne veux pas encore sauter de joie", déclarait dans un large sourire Said Obama, oncle du prétendant à la Maison Blanche. Kogela a été épargné par les violences qui ont éclaté au Kenya après l'élection présidentielle du 27 décembre. Mais le village natal du père de Barack Obama ne se trouve qu'à une heure et demie de route d'une localité qui a été le théâtre de graves incidents. Si Barack Obama se trouvait au Kenya aujourd'hui, il s'efforcerait de réunir les dirigeants du pays "pour trouver une solution", affirme son oncle. De fait, le porte-parole du sénateur de l'Illinois a confirmé qu'il s'était brièvement entretenu avec le chef de l'opposition kényane Raila Odinga lundi après-midi après un meeting dans le New Hampshire. De son côté, M. Odinga a affirmé sur la BBC que le père de Barack Obama était son oncle maternel et que le sénateur américain lui avait téléphoné deux fois "pour exprimer sa préoccupation et dire qu'il va aussi appeler" le président sortant kényan Mwai Kibaki, déclaré vainqueur de la présidentielle, "pour qu'il accepte de trouver une solution négociée satisfaisante" à la crise. Lors de sa dernière visite au Kenya en août, M. Obama avait prononcé un discours retransmis en direct à la télévision dans lequel il avait abordé des thèmes habituellement absents du débat public au Kenya, critiquant la corruption de haut niveau et la politique tribale qui domine le pays depuis son accession à l'indépendance en 1963. Deux facteurs qui ont joué un rôle dans la récente flambée de violences. "Beaucoup de gens ont écouté, mais le gouvernement n'a pas apprécié", déclare Said Obama à propos du discours de son neveu. "La corruption est endémique ici et le tribalisme est manifeste, il suffit de regarder les ministères." Selon Said Obama, son neveu "s'est révélé être porteur d'espoir ici et a montré que même dans des circonstances difficiles on peut arriver au plus haut sommet avec de la détermination et du travail". Le père du candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2008, un Kényan noir qui portait également le nom de Barack Obama, avait obtenu une bourse pour aller étudier dans une université d'Hawaï, où il a rencontré la future mère de son fils, une Américaine blanche du Kansas. Après la séparation du couple, il est rentré au Kenya, travaillant comme économiste jusqu'à sa mort dans un accident de voiture en 1982.