p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Ali Laïdi BEN MANSOUR p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Dans toutes ses couches sociales, dans toutes ses régions, chez ses hommes et ses femmes et surtout chez sa jeunesse, chez ses intellectuels et chez monsieur tout le monde, la crise du pays est palpable, claire et profonde. La série d'horreur est quotidienne et les nerfs n'en peuvent plus ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le paroxysme a peut-être été atteint cette semaine. Un petit tour dans les pages Facebook des tunisiens suffit pour faire le bilan. Il est alarmant ! Les internautes ne se préoccupent plus des formes pour dire leur désarroi et leur détresse ! Les textes sont des fois brefs et tranchant et d'autres fois plus longs, plus réfléchis mais aussi plus cruels. Tout est remis en question, raillé, des fois même insultés. Tout y passe, la révolution, le système politique, les hommes politiques et en premier lieu Kaïs Saïed, Rached Ghannouchi et Hichem Mechichi, l'économie, la culture, la santé, les mœurs, la langue, les sports et surtout le pays, la Tunisie ! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Tous corrompus ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les déceptions et l'amertume qui jaillissent ne se limitent pas aux réseaux sociaux. Dans les cafés, dans les bus et les métros, dans les marchés et chez l'épicier du coin, les Tunisiens sont aujourd'hui « au bout du rouleau » comme on dit et ils ne s'en cachent plus. En premier lieu le pouvoir d'achat et la hausse des prix qui ont mis la plupart des citoyens sur les carreaux sont disséqués et commentés partout. La crise économique, dont la jeunesse est la première des victimes avec les familles et les travailleurs en situation de précarité, ne laissent plus personne insensible. Les séries d'information quasi quotidiennes sur les affaires de corruption au plus haut niveau viennent ensuite ajouter de l'huile sur le feu. Les déchets italiens, le blé, le riz, les oignons, tous avariés et même cancérogènes alimentent le sentiment de colère, de désarroi et de peine. Les soupçons de corruption qui concernent des ministres, des juges, des grands commis de l'Etat et des politiques de renommé font augmenter la déception et la colère. A qui se tourner quand tous ce beau monde est corrompu ? p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'Etat s'est désintégré p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le scandale des vaccins émiratis, « dissimulés » par la présidence n'est que le dernier en date. La guerre déclarée entre Saïed et Ghannouchi, par Mechichi interposé, a complètement bloqué le pays. La dégradation de la note souveraine du pays par l'agence Moody's a dénudé ce qui reste de caché pour ce qui est de la situation économique. Les scandales successifs de la désintégration de ce qui reste de l'Etat tunisien ne s'arrêtent pas. La mort d'un jeune arrêté à Sfax à qui on a refusé une injection d'insuline date du mardi dernier. Le jour même où une activiste de la société civile Rania Amdouni a écopé de 6 mois de prison ferme pour « outrage à un agent en service » parce qu'elle est allée déposer une plainte contre le harcèlement des flics. C'est au même moment qu'on s'est rendu compte que des instituteurs en habit afghan sévissent dans une école à Mahdia et inculquent la « bonne parole » salafiste à nos enfants. Entretemps, les vaccins se font désirés et nous seront peut-être, comme l'ironisent les internautes, avec les Houthis du Yémen et Bocco Haram, les derniers à être vaccinés sur la planète terre. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Les derniers fermeront p class="p3" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"les portes p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Ce qui aggrave le sentiment de désarroi et de colère c'est également l'absence quasi-totale de solutions tangibles. Balloté entre des responsables incompétents et des opposants vides de tout espoir, le peuple tunisien est coincé. Plusieurs appels à la révolte pullulent sur les réseaux mais le déclenchement n'est pas encore visible. D'autres comparent le pays à une vaste prison et appellent à fuir. Mais vers quel horizon ? D'autres rappellent encore que ces sont nos votes qui ont donné le pouvoir à ces énergumènes qui mettent le feu à la maison, ce qui est vrai en grande partie mais comment rectifier le tir aujourd'hui et surtout pour quel challenge ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Ces blocages divers et il y en a d'autres font que les tunisiens sont aujourd'hui tendus, anxieux et désorientés. Ceci s'exprime dans leur quotidien, dans les maladies qui se répandent, dans les échanges qui se durcissent, dans les équilibres qui se fissurent. A tout moment les nerfs peuvent lâcher et personne ne peut savoir quand ni comment, ni surtout sur quoi ça va déboucher !! p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A.L.B.M.