Le Temps - Agences - Israël ne négociera pas des restes de ses soldats tombés au Liban que le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah affirme détenir, ont indiqué hier des responsables israéliens. "Nasrallah est sous pression, et il veut faire monter les enchères en vue d'un éventuel échange de prisonniers" contre deux soldats israéliens enlevés au Liban en 2006, ont affirmé ces responsables cités sous condition d'anonymat par les médias israéliens. "Nous avons des têtes, des mains, des pieds et nous avons un cadavre presque complet de la tête jusqu'au bassin. Qu'a dit l'armée israélienne à la famille de ce soldat ?" a dit M. Nasrallah à l'occasion de la commémoration de l'Achoura chiite, en référence au conflit qui a opposé son mouvement et Israël du 12 juillet au 14 août 2006. "Israël n'a pas l'intention d'engager des pourparlers avec le Hezbollah pour la restitution de ces parties de corps de soldats, et Nasrallah est responsable du sort de ces deux soldats", Ehud Goldwasser et Eldad Regev, ont ajouté ces responsables. Les deux militaires réservistes ont été capturés par le Hezbollah le 12 juillet 2006 dans un raid qui a également coûté la vie à huit soldats israéliens à la frontière libano-israélienne. L'incident avait été à l'origine de la guerre de l'été 2006. Selon des sources au sein des services de sécurité israéliens, citées par le journal Haaretz, Nasrallah pourrait détenir des parties de corps de près d'une dizaine de soldats tombés durant la guerre au Liban, mais leurs dépouilles ont été inhumées en Israël conformément à la Halacha, la stricte tradition religieuse juive. Le principal quotidien israélien, Yédiot Aharonot, a de son côté publié hier en Une une photo du chef du Hezbollah, avec ce titre: "Le boucher de Beyrouth". L'armée israélienne a dénoncé samedi les déclarations "cyniques et méchantes" de M. Nasrallah. Elle l'a accusé de violer le "code humain" et de "vider de leur sens les valeurs de toutes les religions, particulièrement l'islam".