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« Nous avons l'ambition d'être un acteur engagé dans le développement du pays »
M. Charles Milhaud, président du Groupe Caisse d'Epargne et nouveau président du Conseil d'administration de la BTK au Temps
Publié dans Le Temps le 24 - 01 - 2008

Le Conseil d'Administration de la BTK, s'est réuni dans sa nouvelle composition qui vient suite à l'acquisition du Groupe Caisse d'Epargne (GCE) de 60% du capital de la BTK. Les Membres ont élu à l'unanimité Monsieur Charles Milhaud - Président du GCE - en qualité de Président du Conseil d'Administration.
Ce choix n'a nullement surpris les observateurs, vu la stature de M. Charles Milhaud, un personnage important de la scène financière qui jouit d'une très bonne réputation que d'une expérience solide. Il se fait certain que la BTK va connaître ses jours de gloire sous sa direction.
Il faut rappeler que le GCE a vu le jour en France en 1818, pour devenir actuellement une vraie et réelle multinationale qui a pu s'enraciner dans 66 pays, avec 77 mille collaborateurs, de cent nationalités.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes, il suffit seulement d'évoquer les 26 millions de comptes bancaires que compte cette banque pour démonter la dimension internationale et le rayonnement du GCE.
Interviewer M. Charles Milhaud relève certainement d'un scoop, non seulement au vu des postes qu'occupe notre interlocuteur ou des entreprises qu'il gère, mais surtout en relation avec sa connaissance précise des sujets qu'il évoque et sa profonde expérience. Sans oublier sa manière propre à marier la délicatesse de l'analyse à la largesse de l'approche.
Sans avoir pris connaissance au préalable des questions, M. Charles Milhaud, nous a répondu avec franchise et profondeur : sur les questions suivantes :

* Quels sont les facteurs rationnels et analyses, qui ont été adoptés par le GCE afin de présenter l'offre technique et financière dans le but d'acquérir 60% du capital de la BTK. Quel regard porte-il sur le système financier en Tunisie ? Et sur la réalité de l'investissement dans notre pays ?

* Quels horizons vont s'ouvrir devant la BTK aussi bien en Tunisie que sur le plan maghrébin dans la région du Golfe ?

* Comment la BTK pourrait-elle constituer un outil efficace de développement des relations franco-tunisiennes, sur la base de la place importante qui revient au GCE en premier ? Aussi à la position personnelle de Monsieur Charles Milhaud et la profonde amitié qui le lie au Président français ?

Le Temps : Quels sont les principaux facteurs qui ont motivé votre ferme volonté d'acquérir 60% du capital de la BTK ?
M.Charles Milhaud : Le Groupe Caisse d'Epargne a clairement affiché son ambition d'ouverture à l'international dans le domaine de la banque commerciale. La proximité culturelle et géographique du Maghreb, son dynamisme économique nous ont naturellement conduits à nous concentrer en priorité sur les pays de la zone. La Tunisie est au cœur de ce développement économique. La possibilité qui nous était offerte de participer, aux côtés des Etats tunisien et koweitien, à la recomposition du capital de la BTK - une banque à fort potentiel disposant, de surcroît, du statut de banque universelle - constituait une réelle opportunité entrant pleinement dans notre stratégie.


Pouvez-vous nous indiquer les principales orientations que vous comptez introduire dans votre business plan pour les années à venir ?
Il est un peu tôt pour donner des orientations très précises dans la mesure où le Conseil d'Administration devra se prononcer dans les prochaines semaines sur les options retenues. Mais il est clair que nous avons la volonté et l'ambition, avec la BTK, d'être un acteur engagé dans le développement de l'économie du pays. Cela passe par un positionnement de banque universelle au service des territoires, des entreprises et de l'ensemble de ses clients.
Les domaines prioritaires concerneront le financement des grands projets, l'accompagnement des entreprises, et particulièrement des PME avec une offre adaptée...
Pour y parvenir, nous nous appuierons pleinement sur les compétences des salariés de la BTK, qui bénéficieront des transferts des savoir-faire, expertises et technologies du Groupe Caisse d'Epargne, particulièrement bien positionné et référence dans les domaines de la banque commerciale, de la banque d'investissement, des financements de projet, du crédit bail, de l'immobilier... Nous allons ainsi compléter l'offre de la BTK et de ses filiales au profit de ses clients tunisiens, qu'ils résident en Tunisie ou en France.
Le réseau de la BTK sera renforcé en conséquence puisque nous envisageons d'ouvrir une vingtaine d'agences supplémentaires et de recruter environ 150 nouveaux collaborateurs au cours des cinq prochaines années.


Vous avez confirmé l'importance que représentent pour vous les compétences tunisiennes de la banque et son management. Cette confirmation serait-elle une constante dans la structure humaine de la banque ?
C'est un fait : nous nous appuierons sur les compétences avérées des personnels de la banque, et notamment d'Abdelghaffar Ezzeddine que nous avons confirmé dans son poste de directeur général de la BTK. Et notre volonté, sur les 150 recrutements que je mentionnais, est bien de valoriser les compétences en Tunisie. Cela pourra d'ailleurs passer par des transferts de savoir-faire là où ils seront nécessaires, de la part des équipes du Groupe Caisse d'Epargne, mais aussi par des formations aux métiers bancaires, le cas échéant, de jeunes diplômés tunisiens.

De même vous êtes ravi du maintien des deux Etats comme actionnaires à côté GCE. Est-ce que cette situation est appelée à durer aussi ?
C'est bien entendu une force supplémentaire pour nous et pour la BTK d'être associés à ces actionnaires prestigieux que sont l'Etat tunisien et l'Etat koweitien. Et la gouvernance de la banque prouve, s'il en était besoin, la volonté des partenaires à s'inscrire dans une relation durable : je suis moi-même français, le vice-président du conseil d'administration - Mutlaq Moubarak AL SANAA- est koweïtien et le directeur général tunisien. Les trois actionnaires partagent une volonté commune de réaliser un développement efficace de la BTK, pour participer à la modernisation du système bancaire et financier et plus généralement au développement de l'économie du pays.
-5-Un précédent dans le processus de la privatisation bancaire en Tunisie nous amène à vous poser la question suivante : comment allez-vous tirer vers le haut le système bancaire tunisien et contribuer positivement à la promotion de l'économie tunisienne,
Nous avons la volonté d'y participer, mais la prétention d'en être le moteur ! Ce sont bien entendu les autorités tunisiennes qui sont à l'origine du dynamisme économique du pays.
Mais, à notre mesure, par les savoir-faire qui nous sont reconnus, l'implication de notre Groupe dans le projet de la BTK, nous avons cette volonté d'en être un acteur. La Tunisie présente de nombreux atouts de croissance et son ouverture réelle à des partenaires comme nous pouvons l'être, sont autant d'éléments favorables à cette dynamique de modernisation déjà en mouvement.

Comment évaluez-vous le système bancaire tunisien ?
Je peux répondre tout simplement que, s' il ne vous avait pas paru solide, sérieux, dynamique, nous n'aurions jamais tenté l'aventure. La procédure par laquelle nous sommes entrés au capital de la BTK, par sa rigueur, sa transparence et son professionnalisme, ont d'ailleurs été pour nous autant de preuves du niveau élevé du système bancaire du pays.

Nous comprenons que vos objectifs ne se limitent pas seulement à la Tunisie, mais aussi aux pays voisins et ceux du Golfe. Quels sont vos projets à cet égard ?
Vous avez personnellement instauré une dynamique au sein du GCE visant à développer l'international. En 2007 vous avez réussi le contrôle de la BTK en Tunisie.
Quels sont les projets du GCE pour la période à venir essentiellement dans la rive sud de la Méditerranée ?
Vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes déjà présents au Maroc, à travers une participation significative au capital du Crédit Immobilier et Hôtelier, aux côtés d'un grand partenaire public : la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc. Nous commençons également à y développer les activités, notamment en matière immobilière et de financement de projets.
Au-delà de la Tunisie et du Maroc, nous regardons toutes les opportunités qui pourraient se présenter. Je souhaite d'ailleurs que la BTK puisse être une plate-forme d'un futur développement en Libye.

Vous êtes banquier, mais la politique ne vous est pas étrangère du tout. Partant de votre relation avec le Président français, M. Nicolas SARKOZY et son projet méditerranéen qui lui tient à cœur, comment cette double qualité pourrait contribuer concrètement à la réalisation de ce projet méditerranéen ?
Le projet du Président de la République française concernant la Méditerranée ne peut que nous réjouir puisque nous travaillons depuis plusieurs années à développer le Groupe Caisse d'Epargne dans et avec le pays du Maghreb. Je n'ai jamais caché que notre stratégie passait par cette ouverture internationale prioritairement ciblée sur la Méditerranée.
Avec l'entrée de la BTK au sein du Groupe Caisse Epargne, elle trouve aujourd'hui une traduction dont je suis particulièrement fier. Mais nous avons d'autres engagements, qui ne passent pas tous par des prises de participation capitalistiques.

la fondation du monde méditerranéen ?
Effectivement. Nous sommes présents depuis déjà trois ans au sein de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMed) qui est l'embryon de la future Fondation du Monde Méditerranéen dont j'aurai d'ailleurs l'honneur de présider le conseil de surveillance durant cette année.
Lieu d'études et d'échanges sur des dossiers concrets d'intégration régionale : eau, agriculture, transports, énergie, services financiers, elle doit permettre de favoriser la réalisation de projets associant financements publics et privés.

Alors que le Président français était ministre de l'Intérieur, il vous a confié une mission d'étude des transferts financiers des migrants. Aujourd'hui l'ex-ministre de l'intérieur est élu Président de la République et vous-même êtes devenu président du conseil d'administration d'une banque de la rive sud. Comment les conclusions de cette étude peuvent être mises en application ?
Nous avons d'ores et déjà concrétisé plusieurs préconisations du rapport, tout d'abord en favorisant le transfert d'épargne productive. Nous sommes en effet la première- et la seule à ce jour- banque française à avoir signé avec l'Etat une convention pour le compte épargne co-développement qui doit favoriser le transfert d'épargne productive pour des personnes vivant en France, mais originaires d'autres pays.
Nous avons aussi lancé, dans un premier temps avec le Maroc, via le CIH, des transferts d'argent gratuit de compte à compte et nous avons un projet de transfert de carte à carte.
C'est encore un peu tôt pour en parler, mais il devrait trouver sa concrétisation au cours de cette année 2008.

Permettez-moi monsieur le président de vous poser une question tout a fait personnelle. Comment Charles MILHAUD le "napoléon de la finance" peut il à titre personnel contribuer à promouvoir les relations tuniso-françaises en étant "l'ambassadeur" de la Tunisie auprès du gouvernement français et participer à la fois à l'essor socio-économique de la Tunisie. N'êtes-vous pas un méditerranéen par essence ?
Votre gouvernement est bien mieux qualifié que moi pour valoriser votre beau et dynamique pays auprès des autorités françaises. Pour autant, j'en suis un ambassadeur convaincu : vous rappelez mon origine méditerranéenne qui est bien entendu une composante essentielle pour moi- mon accent du Midi témoigne de mes origines. Je suis du Sud de la France, mais j'ai coutume de rappeler que pour moi, les deux rives de la Méditerranée sont une seule et même zone géographique, bien sûr, mais aussi et surtout économique et culturelle.

Recueillis par Moustapha MACHAT


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