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Faut-il sacrifier le mérite et l'excellence au nom du fallacieux et sacro-saint principe d'égalité ?
Collèges pilotes: Evaluations et perspectives
Publié dans Le Temps le 29 - 01 - 2008

A l'issue du premier trimestre, les résultats des neuf collèges pilotes du pays suscitent des réactions mitigées principalement auprès des parents, alors que les pédagogues en font une analyse plus sereine et dépassionnée.
Quoique prématurés, l'évaluation et les enseignements de cette expérience inédite et des résultats du premier trimestre de la première génération d'élèves inscrits dans ce genre d'établissements, ne sauraient manquer d'intérêt rien que par le débat qu'ils suscitent déjà. Faute d'informations fiables sur les résultats et les difficultés propres à chacun des neuf collèges de la République, nous nous contenterons de nous référer au cas du Collège Pilote de Sfax.
Il faut dire , tout d'abord que l'idée de création de collèges pilotes est en elle-même sujette à controverse suscitant la crainte de l'émergence d'un enseignement à deux vitesses. Aux yeux des détracteurs, il s'agit d'une mesure élitiste destinée à détourner l'attention quant aux tares du système éducatif tel qu'il fonctionne actuellement, dans la mesure où la concentration des élèves brillants au sein de « noyaux de l'excellence » s'apparenterait à une politique de vitrine et pourrait conduire à l'exclusion du commun des élèves du système de qualité, en dépit des efforts tentés par le ministère de tutelle visant la mise en place d'un système de la qualité totale dans les établissements scolaires et ce en raison de la baisse alarmante du niveau général et du déficit indiscutable en ce qui concerne l'acquisition des compétences par les apprenants. Dans cet ordre d'idées, l'on s'étonne même du nombre aussi réduit des collèges pilotes, estimant que cela ne fait qu'ôter, à une frange d'élèves méritants, l'opportunité de s'intégrer dans ledit système de qualité.

Sur un autre plan, les collèges pilotes sont décriés parce qu'ils favorisent la région, voire la ville d'implantation, et sont à l'origine de tracas de toutes sortes aussi bien pour les élèves, du fait de l'éloignement de leur environnement familial, que pour les parents, exposés à de nombreux tourments traduits par des déplacements et des charges diverses dont ils se passeraient volontiers.

Sur le plan des résultats, également, on avance que les élèves « sédentaires », seraient privilégiés du fait de la stabilité affective et rafleraient les meilleurs prix. Pour étayer cette thèse, l'on se réfère aux moyennes obtenues par les internes. Un parent nous confie, à ce propos : « Il m'a été donné de savoir que les moyennes des onze internes du Collège se situent entre 12 et 16 et qu'aucun interne ne figure parmi le peloton des 22 élèves ayant obtenu des moyennes supérieures à 17 ni encore moins faire partie de l'élite des 07 d'entre eux qui ont eu une moyenne supérieure à 18. Nos enfants internes auraient pu facilement prétendre à de plus brillants résultats n'eût été l'éloignement de leur famille, source de dépaysement et de perturbations de toutes sortes. »

Cependant, force est de reconnaître qu'en l'état actuel des choses, l'idée de créer des collèges pilotes est impérative pour sauver notre école de la médiocrité. Le pays a besoin d'une élite, d'un noyau qui puisse rayonner sur l'ensemble de l'institution éducative et servir à la fois d'exemple et de repère, stimuler l'esprit d'émulation, raviver la flamme de la compétition saine et réveiller les écoles primaires de leur torpeur, installées qu'elles sont dans une attitude de satisfaction béate depuis que le passage quasi systématique est devenu la règle et depuis la disparition du sas fiable qu'était le concours de la « sixième ».

« Pseudo-égalité des chances » ?

Indépendamment de considérations liées à l'authentique ou pseudo- égalité des chances entre les élèves du fait de facteurs liés à leur origine sociale, à leur milieu familial et à leur environnement en général, nous considérons que le mérite est digne d'estime et de récompense et que c'est le devoir d'une société qui se respecte de le glorifier. Car, il n'est pas normal, qu'au nom du fallacieux et sacro- saint principe d'égalité, de sacrifier le mérite, de négliger le talent , voire pénaliser l'effort, et de faire fi des qualités et des valeurs de sérieux, de compétence, de persévérance et d'application pour légitimer l'inscription d'enfants intelligents,doués, pétris de qualités intellectuelles dans des classes hétérogènes, généralement d'un niveau médiocre avec quelques élèves qui n'ont même pas acquis les compétences de base, comme c'est le cas dans les collèges ordinaires. Nous estimons même que la discrimination trouve, en l'occurrence, pleinement sa justification, pour sauver la crème du nivellement par le bas engendré par l'approche des compétences de base.

En effet, selon un directeur de collège, les effectifs accueillis au niveau des 7èmes de base, dans les dits collèges appartiennent, généralement, à cinq catégories distinctes . Chaque classe, en général, comprend une minorité « benjamine » d'écoliers d'un niveau remarquable aux confins de l'excellence sinon excellent. Il s'agit d'enfants bénéficiant d'un encadrement familial appréciable à tous les niveaux, un deuxième groupe d'élèves tout aussi jeunes mais d'un niveau moyen, un troisième ensemble pratiquement sans acquis, voué à l'échec et au renvoi après avoir épuisé son droit aux trois années règlementaires durant le second cycle de l'enseignement de base, un quatrième groupe qui a déjà joui de ce droit à l'école primaire et dont le sort est déjà scellé , donc , qui finit par être renvoyé après bénéficié du droit à un seul redoublement d'une année et une cinquième catégorie, minoritaire, il est vrai à l'échelle des établissements, formée d'élèves handicapés mentaux laquelle n'a aucune chance de pouvoir poursuivre sa scolarité. Il s'agit d'une catégorie dont l'apparition au sein des effectifs des écoles préparatoire est relativement très récente, étant liée, sans doute au nouveau système d'évaluation mis en place à l'école primaire.

Première conséquence : soit le renvoi soit l'abandon spontané d'un taux plus ou moins important, selon les zones géographiques.

Ecart d'aptitudes

Deuxième conséquence : l'effectif encore scolarisé se caractérise par une hétérogénéité, un écart flagrant d'aptitudes, d'acquis , de niveaux , d'âges et souvent de gabarits qui ne sont pas de nature à permettre l'épanouissement des élèves brillants. Et quoiqu'en en disent les pédagogues, même « L'effort de diversification méthodologique susceptible de répondre à la diversité des élèves » ou ce qu'on appelle pédagogie différenciée s'avère peu efficace voire inopérante quand on sait la pléthore des effectifs dans nombre de nos collèges dits ordinaires.

Ainsi, le meilleur moyen de favoriser un épanouissement adéquat des sujets d'élite, est-il de les réunir au sein d'un même établissement qualifié de pilote, ( piloter signifiant diriger, conduire ou guider ) , c'est-à-dire un établissement qui sert de modèle étant capable « d'innover en utilisant des méthodes expérimentales ». L'homogénéité de la classe est en effet un atout remarquable de nature à « Favoriser la mise en œuvre d'approches pédagogiques efficientes, d'apprentissages intégratifs et de démarches constructives innovantes. Elle est propice à l'interdisciplinarité, facteur d interactions et d'enrichissement mutuels entre plusieurs disciplines du fait qu'elle ne reconnaît pas les cloisonnements établis entre elles. Dans ce cadre, davantage d'opportunités sont offertes aux professeurs de procéder à la conception collective d'activités innovantes et originales ou à l'élaboration de cours avec d'autres collègues de disciplines différentes. L'homogénéité de la classe permet également une utilisation optimale et efficiente des nouvelles technologies de l'information et des communications. Toutes ces données et ces démarches contribuent à forger la spécificité des collèges pilotes et favorisent le développement du potentiel intellectuel de leurs effectifs », souligne un éminent pédagogue.

Eu égard, à de tels avantages, l'on est en droit de s'interroger sur les raisons qui empêchent la généralisation des collèges pilotes à tous les gouvernorats, sachant que, pour le moment, leur nombre se limite à neuf. Une telle mesure est d'autant plus nécessaire que l'éloignement de ces établissements du lieu de résidence de beaucoup de jeunes candidats admis au concours a été à l'origine de nombreuses défaillances. A titre d'exemple, ces défaillances s'élèvent à 93 pour un total de 305 admis au Collège Pilote de Sfax. Ces élèves se répartissent comme suit : 19 sur 218 de Sfax, 38 sur 46 de Médenine, 30 sur 35 de Gabès, 05 sur 05 de Kébili et 01 sur 01 de Tataouine. Et malgré les admissions additionnelles pour combler les vacances, le nombre total d'inscrits n'a pas dépassé les 251, dont 04 ont dû quitter l'établissement pour causes d'éloignement et défaut d'adaptation.

Nécessité de multiplier les établissements

Alors, combien sont-ils dans les autres régions à refuser d'intégrer les collèges pilotes d'affectation ? - Ils seraient peut-être des centaines d'enfants prodiges à renoncer, à leur corps défendant, à vivre l'expérience exaltante d'appartenir au « club des jeunes cerveaux ». D'où la nécessité de multiplier le nombre d'établissements du genre, de façon à les rapprocher des lieux de résidence des élèves.

Une pareille initiative se heurterait, selon certains interlocuteurs à des considérations de deux ordres. Le premier est matériel dans la mesure où l'édification d'un établissement scolaire même ordinaire, nécessite des crédits très élevés. A titre d'exemple, la construction de l'Ecole Préparatoire Okba IBNOU NAFAA à Skhira, aura coûté à la communauté nationale 1800 dinars, celle du lycée IBNOU ABIDHIAF, à BIR ALI, aura nécessité une enveloppe de l'ordre de 2400 dinars. La deuxième considération a trait à la médiocrité des résultats obtenus par certains gouvernorats au concours de fin d'études du premier cycle de l'enseignement de base .A titre d'exemple, mis à part Sfax où 218 élèves ont satisfait à la condition d'admission aux collèges pilotes, en l'occurrence, l'obtention d'une moyenne égale ou supérieure à 17,30 , quatre gouvernorats du Sud n'en ont compté, réunis, initialement que 87, répartis comme suit : Tataouine (01 ), Kébili (05 ), Gabès ( 46 ) et Médenine ( 35 ). Il est normal, dans ces conditions, que les demandes de création d'un collège pilote dans ces gouvernorats ne trouvent pas d'échos favorables auprès du ministère de tutelle.

Cela signifie-t-il pour autant qu'il n' y a qu'une alternative pour les parents des élèves brillants des régions où il n' y a pas de collège pilote : se séparer de leurs enfants et consentir de surcroît des dépenses supplémentaires sinon se voir mal récompensés de leurs sacrifices et se contenter des collèges ordinaires ?

Il ne tient , en réalité qu'au ministère de tutelle , d'opter pour une autre solution plus pratique et moins coûteuse, du moins pour les cas où le nombre d'admis au dit concours pourrait constituer au minimum l'effectif de deux classes, à l'échelle d'un gouvernorat : créer un noyau au sein d'une école primaire ou d'une école préparatoire, en attendant de trouver une solution plus durable : le Lycée Pilote de Sfax n'est-il pas encore domicilié dans les locaux du Lycée de Garçons ?

La moyenne minimale exigée
Pour revenir au cas du Collège Pilote de Sfax, force est de constater que les résultats sont dans l'ensemble très satisfaisants dans la mesure où 238 élèves sur un total de 247 ont obtenu une moyenne supérieure à 13, moyenne minimale exigée dans ce genre d'établissement, alors que les moyennes des 09 restants oscillent entre 12 et 12, 99, ce qui n'est nullement catastrophique car ces enfants ont largement la possibilité de se rattraper d'autant plus que les résultats du premier trimestre sont frappés du coefficient 01, coefficient, qui comme on le sait va doubler pour les deux prochains trimestres. Les résultats du Collège pourraient même être considérés comme excellents comparés à ceux des collèges ordinaires de la région où le taux des élèves de septième de base ayant obtenu une moyenne générale ou supérieure à 10 / 20 serait de l'ordre de 46,62 %.

Pourtant les parents trouvent à redire concernant les résultats de leurs enfants : « Il n' y a pas de quoi pavoiser, fait remarquer une parente d'élève, en sachant que 25 % des élèves ont obtenu une moyenne égale ou supérieure à 17 alors que tous les élèves admis au collège avaient déjà des moyennes supérieures à 17 au concours de fin d'études du premier cycle de l'enseignement de base. On devrait se pencher plus sérieusement sur cette chute des moyennes » Un autre parent en veut à l'établissement : « Je ne m'explique pas comment des enfants très brillants puissent toucher le fond de la sorte : 09 moyennes inférieures à 13, c'est à peine croyable. A-t-on pensé aux pauvres malheureux qui seraient obligés de réintégrer les collèges ordinaires à la fin de l'année ? Personnellment, je trouve qu'on serre un peu trop la vis. Et puis il y a à redire concernant la nourriture qui est servie à nos enfants, sans parler du manque de surveillants qui ne leur permet pas de bénéficier des conditions optimales de travail et de révision. »

Qu'en est-il au juste ? Aussi bien les professeurs, les inspecteurs que certains responsables administratifs s'accordent sur l'excellence des résultats obtenus et considèrent que tout est dans les normes y compris pour les moyennes inférieures à 13 dans la mesure où ces résultats sont la résultante de facteurs inhérents à la période de transition par laquelle passent tous les enfants qui viennent de débarquer dans les collèges lesquels enfants ont parfois du mal à s'adapter à leur nouvel environnement scolaire et plus particulièrement aux modalités du contrôle continu, et, dans le cas d'espèce, au régime d'internat ou à leur qualité de demi-pensionnaire, au volume horaire, etc...On estime qu'avec leur intégration progressive dans leur nouveau milieu, les choses évolueront dans le bon sens.

A ce propos, un enseignant recommande : « Il n'y a pas de quoi se laisser gagner par le stress et le communiquer à son enfant, comme c'est le cas de nombreux parents qui soumettent leurs enfants à une tension permanente. Il faut que les parents se débarrassent de la hantise du rang de leur progéniture en classe. Si ces derniers ont un classement insatisfaisant, il n'y a vraiment pas de quoi en faire un drame. Au contraire, il incombe aux parents de dédramatiser la chose et de démystifier le classement. ». Notre interlocuteur poursuit : « Malheureusement, la plupart des parents, se livrent inconsciemment à une course effrénée vers les lauriers par enfants interposés. Pour atteindre leur objectif, ils n'hésitent même pas à se poser comme des pédagogues chevronnés, se permettent de s'ingérer dans des questions d'ordre strictement pédagogiques et s'érigent en donneurs de leçons aux professeurs dont, rappelons-le, l'affectation au Collège Pilote n'est pas arbitraire étant donné qu'elle obéit à des critères objectifs d'expérience et de compétence pédagogique. D'ailleurs, les enseignants intransigeants sur cette question, ont bénéficié à ce sujet de l'appui du directeur régional de l'Education et la Formation. Outre ces procédés illustrant leur attachement aux résultats, bon nombre de parents poussent cet attachement jusqu'à multiplier les démarches pour que soient privilégiés les cours de rattrapage au détriment des activités sportives et culturelles »

Pour en revenir aux moyennes inférieures à 13, l'alibi de l'inadaptation des élèves n'est pas assez convaincante, selon un autre enseignant qui précise : « Il y a lieu d'en chercher l'explication dans la médiocrité du niveau d'un bon nombre d'élèves en langue française. Sachez que sur un total de 274 élèves, pas moins de 61 ont obtenu des moyennes inférieures à 12, alors qu'en math, ils ne sont que 06. Le phénomène mérite une attention particulière, d'autant plus d'ailleurs que l'enseignement des sciences physiques est dispensé en français. Il y a donc urgence à se pencher sérieusement sur la question pour y trouver la remédiation adéquate. Je pense , à ce sujets que la remise en cause du système d'évaluation ainsi que la révision des programmes et des méthodes d'enseignement sont impératives, au niveau de l'enseignement des langues en général, à partir de l'école primaire. N'oublions pas que la faiblesse du niveau des élèves dans l'une des trois matières principales, en l'occurrence l'arabe, le français et les maths peut entraîner leur retour aux collèges ordinaires avec toutes les conséquences imaginables sur leur parcours scolaire»

Qu'en est-il de l'hébergement et de la restauration ? Si les conditions d'hébergement sont jugées bonnes dans l'ensemble, il n'en est pas de même concernant la nourriture servie aux pensionnaires : « Croyez-moi, il n'y a rien à reprocher aux repas servis au réfectoire . De toutes les façons la nourriture de l'internat ne saurait en aucun cas prétendre à la même qualité que la bouffe préparée à la maison. Et surtout , il ne faut pas oublier l'effort de compensation consenti par l'Etat, car est-il besoin de le préciser, un repas ne coûte que 200 millimes pour l'élève. »

Pour conclure, disons que pour éviter tous les problèmes soulevés ci-haut, la meilleure solution est de rapprocher au maximum les collèges pilotes des lieux de résidence des élèves qui y sont admis tout en veillant à préserver le niveau et la qualité de l'enseignement qui y est dispensé.


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