Le premier tour en dents-de-scie du Cameroun dans la CAN 2008 n'a pas modifié le statut des Lions Indomptables, selon leur capitaine Rigobert Song, qui estime que tous leurs adversaires « ont envie de (leur) faire la peau », à commencer par la Tunisie en quarts de finale, ce soir à Tamale. Le défenseur de 31 ans, qui dispute sa 7ème CAN, demande l'indulgence pour lui et son équipe, affirmant que le Cameroun est « en plein chantier » avec « énormément de jeunes qui arrivent ». Il refuse également d'envisager une quelconque retraite à l'issue du tournoi.
- Est-ce une nouvelle compétition qui commence pour le Cameroun à partir des quarts de finale ? - Tout à fait. Dans les matches de poule, on n'est pas obligé de se dévoiler, il y a beaucoup de calculs à faire. Le premier tour, c'est une autre compétition et à partir des quarts de finale, cela commence à être sérieux. Ce sont des matches à élimination directe, c'est une autre ambiance.
- Est-ce la raison de votre sérénité malgré les débuts mitigés du Cameroun dans cette CAN ? - On a eu des difficultés quand même lors des trois premiers matches. Mais on avait une finalité qui était de nous qualifier. C'est vrai que jusqu'à aujourd'hui, on n'a pas démontré ce que les gens attendent. Mais ils doivent savoir que nous sommes une équipe en plein chantier. On se réfère aux Lions, aux dernières années mais ce ne sont plus les mêmes personnes. L'esprit est là, l'enjeu est là, mais il y a énormément de jeunes qui arrivent. En plus, on n'a pas eu une préparation en tant que telle. Donc on essaye de former un groupe. Mais notre force, c'est que l'on se connaît tous. On reste un peu retrait, pour une fois nous ne sommes pas parmi les favoris et peut-être que cela nous enlève un peu de pression et nous permet d'avancer tranquillement.
- Le Cameroun, de par son passé, a quand même une exigence de résultat... - Il y a l'image de marque. Le Cameroun est toujours l'équipe à battre. Mais on est plus réaliste, plus efficace. En trois matches, on a marqué dix buts. On est une équipe qui fait peur et tous nos adversaires ont envie de nous faire la peau, et ça on le sait. On sait que tout le temps, on aura des matches difficiles. On est habitué à ce genre de challenge.
- Sur quoi va se jouer le match contre la Tunisie ? - Cette équipe joue bien, elle est très regroupée. Ce match se jouera au mental. C'est un adversaire qui ne va pas être facile avec d'énormes qualités. On a déjà vécu une première expérience avec une équipe dans le même style (l'Egypte, ndlr). On sait à quoi s'attendre. Ils ont des joueurs hyper-mobiles qui aiment toucher le ballon. Mais on a des joueurs capables de faire la différence à tout moment. Il faut juste que l'on soit en place, bien organisé et que l'on ne commette pas les mêmes erreurs que contre l'Egypte. A partir de ce moment, rien ne pourra nous arriver.
- Comment vivez-vous les critiques sur votre rendement personnel ? - Lorsque l'on parle de la défense, on ne parle que des défenseurs. Mais le football est un sport collectif. On défend tous, on attaque tous. Un défenseur n'est pas le seul responsable. C'est parfois tout le collectif qui ne va pas. On a fait des erreurs contre l'Egypte et on les a payées cash. Il fallait les corriger et lors des deux derniers matches, cela a été un peu mieux.
- Etes-vous toujours aussi frais alors que vous disputez votre 7ème CAN ? - Ce métier est complexe, mais j'ai l'amour de ce que je fais. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'en étais à ma 7e CAN. J'ai toujours l'impression de débuter. Je ne fais pas de calcul. J'ai vécu de bons moments, d'autres plus difficiles. Je ne cherche pas les records.
- Est-ce votre dernière CAN ? - L'homme propose, Dieu dispose. Je n'ai pas encore pensé à la fin de ma carrière à 31 ans. C'est même là où on a le plus d'envie. Je n'ai pas du tout l'envie de m'arrêter maintenant à partir du moment où je peux encore courir.