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La Déclaration de Djerba : Un acte mort-né
Mémoire collective : Janvier 1974
Publié dans Le Temps le 05 - 02 - 2008


III - La Brouille
Un émissaire libyen, arrivait à Tunis, quelques jours après la signature de la Déclaration de Djerba, avec les bulletins de vote en vue de lancer le référendum.
Reçu par Bourguiba, il lui fut demandé par celui-ci d'y surseoir en attendant de régulariser le problème du référendum.
En effet, il fallait amender la constitution qui à l'époque ne prévoyait une telle procédure.
Bien que convaincu, le représentant du colonel était au fond de lui-même quelque peu déçu.
Du côté libyen on voulait battre le fer tant qu'il était chaud, ce qui n'était pas possible, l'amendement de la constitution demandant beaucoup de temps.
C'était en tous les cas l'argument de taille, auquel tenait le premier ministre tunisien afin de laisser le temps au temps.
Ce fut d'ailleurs son point de divergence avec Masmoudi, alors ministre des Affaires étrangères qui bien que limogé n'en démordit pas et pour tout argument il avançait par un raisonnement implicite que si la constitution ne prévoyait de référendum, elle ne l'excluait pas pour autant.
Ce qui était un non sens car sur le plan du droit constitutionnel, la procédure du référendum doit être réglementée par la constitution document considéré au-dessus de la loi.
L'émissaire libyen eut connaissance par Hédi Nouira, d'un communiqué du conseil des ministres en ce sens.
Rentrant bredouille il en référa au colonel, qui en fut quelque peu déçu mais ne réagit pas tout de suite, car du côté tunisien on essayait de temporiser les choses à travers les déclarations des ministres, qui étaient parfois même contradictoires.
En effet, alors que pour certains il importait de mener une négociation pondérée et réfléchie sur l'union, le Premier ministre dans une déclaration au journal le "Monde" sa position était mitigée.
Alors qu'il voyait dans la déclaration de Djerba, la proclamation d'un idéal, il appelait plutôt à une coopération avec la Libye en attendant de régulariser la procédure du référendum sur le plan constitutionnel.
Cette attitude du Premier ministre n'était pas à plaire au colonel qui décida de rencontrer Bourguiba qui se trouvait à Genève pour avoir des explications avec lui sur les causes de la remise aux calendes grecques, de la mise en application de l'union.
Bourguiba était accompagné de Hédi Nouira ainsi que quelques autres ministres.
La discussion se termina en queue de poisson et Nouira en rentrant à Tunis, donna une déclaration de Normand, en affirmant que le contenu de l'Union sur lequel a porté l'entretien avec Kadhafi, sera défini au fur et à mesure des négociations.
Kadhafi de son côté trouvait dans cette déclaration un prétexte par le Premier ministre tunisien afin de retarder le processus de l'Union. Car pour lui, les négociations étaient déjà faites et l'union était déjà décidée.
Il commençait à désigner du doigt les "fossoyeurs de l'Union", visant en premier, Nouira, dont il comprit l'attitude de prime abord.
Le ton commençait à monter de part et d'autre.
Alors que du côté libyen on déplore l'échec de l'Union due aux ennemis de la solidarité entre les pays du Maghreb, le Premier ministre tunisien dans son intervention à l'Assemblée Nationale, déclarait qu'il était inadmissible de s'engager dans une union sans l'accord des pays du Maghreb.
Au mois de février 1974 la tension monta davantage, aussi bien d'un côté que de l'autre Kadhafi dénonçait lors d'un rassemblement populaire, les ennemis jurés de l'union, Hédi Nouira déclarait lors de la commémoration des événements de Sakiet Sidi Youssef, que l'unité du Maghreb ne se fera ni avec du tapage ni avec de la précipitation.
A cette commémoration le ministre de l'Intérieur algérien Médghri était présent. Il profita pour déclarer sur un ton soulagé que toutes les tentatives de semer la zizanie entre l'Algérie et la Tunisie avaient échoué.
C'était donc le début d'une sorte de guerre froide entre la Tunisie et la Libye qui allait crescendo.
Les travailleurs tunisiens en Libye étaient quotidiennement expulsés par centaine.
Suivant ensuite, des problèmes attenant tant à la sécurité qu'à la souveraineté du pays.
En effet, le dissident libyen Omar Mhichhi se réfugia en Tunisie, ce qui suscita davantage le mécontentement du colonel.
Quelque temps après, un entrepreneur tunisien fut enlevé à Tripoli.
Par ailleurs, les officiers unionistes libres qui avaient pris en otage une délégation de l'OPEP et à leur tête Zaki Yamanni, essayaient dans leur parcours aérien depuis de l'Autriche, et après avoir atterri en Libye, d'atterrir à l'aéroport de Tunis-Carthage, sans y parvenir pour autant.
Ces officiers avaient pour but, selon des responsables libyens de pourchasser Omar M'hichi, qui était réfugié à Tunis.
Enfin, trois libyens arrêtés, alors qu'ils venaient en Tunisie dans le but d'assassiner le Premier ministre.
Ils furent d'ailleurs traduits devant la cour de sûreté de l'Etat qui condamna l'un d'eux à la peine capitale, et ses deux complices à des peines d'emprisonnement.
Quant au problème touchant à la souveraineté du pays, il concernait l'affaire du plateau continental.
Tel que défini par la cour internationale de justice le plateau continental est une zone prolongeant physiquement le territoire des Etats maritimes par un socle devenant le prolongement naturel du territoire national.
IL était d'abord question de l'exploitation commune du plateau continental.
Cependant le problème fut remis sur le tapis suite à l'échec de l'union.
Le litige éclata à propos de la délimitation des zones tunisiennes et libyennes dans ce plateau continental.
Les pourparlers tuniso-libyens avaient abouti à la soumission du problème à la cour internationale de justice, avec une exploitation commune de la région en attendant la décision de la cour.
Mais très vite le colonel revenant sur cette décision, refusa une quelconque exploitation du plateau continental par la Tunisie avant l'issue de l'affaire pendante devant la CIJ.
Cependant il n'hésita pas à engager une entreprise pétrolière italienne à s'y installer pour des prospections pétrolières pour le compte de la Tunisie.
Ce qui incita à une riposte de la Marine Nationale tunisienne afin d'obliger les responsables de ladite entreprise de se retirer.
Bref, tous ces problèmes avaient altéré les relations entre les deux pays frères du Maghreb. Petit à petit des solutions étaient préconisées tant pour les problèmes des détenus qui furent échangés qu'aux ceux découlant de l'affaire du plateau continental, dans laquelle la CIJ a tranché en faveur de la Libye d'ailleurs.
Le journal le monde écrivait à ce propos : "Il n'est guère contestable que le pétrole libyen a pesé plus lourd que les éponges tunisiennes".
Une page sombre de l'histoire des relations tuniso-libyennes était définitivement tournée.


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