Le ministère de la Santé publique met au point un plan stratégique dans ce sens ; Prévention et dépistage primaire permettent d'en atténuer sensiblement les conséquences. Ainsi, 40 % des cas seraient « évitables ». « Manger sain, pratiquer une activité physique régulière, arrêter de fumer, permettent de réduire jusqu'à 40 % du cancer », tel est le thème affiché cette année lors de la Journée Mondiale de Lutte contre le Cancer célébré hier, par la Tunisie. Cette maladie est la première cause de mortalité au niveau mondial. Elle est la troisième cause chez nous car, elle est devancée par les accidents cardio-vasculaires et les accidents de la route. Nous enregistrons chaque année pratiquement 4500 nouveaux cas de cancer chez les hommes et 3500 chez les femmes. Les facteurs de risque de la maladie sont très fréquents, mais elle est évitable. Pour ce faire, le ministère de la Santé publique a établi une stratégie dans le domaine qui se base notamment sur la prévention primaire et le dépistage et la prise en charge de la maladie. Le cancer tue en Tunisie plus des hommes (17,9 %) que des femmes (13,8 %). En effet, le cancer des poumons touche le plus cette population, car 27,6 pour cent mille d'entre eux sont atteints de cette pathologie mortelle. Viennent par la suite respectivement, le cancer de la vessie, les cancers cutanés, de la prostate et celui de l'estomac. Pour ce qui est de la femme, la prévalence du cancer des seins est très élevée. La maladie touche 23,6 pour cent mille femmes tunisiennes. Il s'agit, en fait du taux le plus élevé. Le cancer de la peau vient en deuxième position, celui du col de l'utérus occupe le troisième rang.
Prévalence de la maladie En dépit des avancées dans le domaine, la maladie continue de faire ravage. D'ailleurs sa prévalence tend à la hausse aussi bien au niveau mondial qu'au niveau national. Cela est dû notamment au comportement adopté par les individus. La très forte augmentation de facteurs de risque comme le tabagisme et l'obésité contribue à l'accroissement des taux de cancer, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, plus particulièrement dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Les spécialistes affirment que la consommation des produits transformés, riches en graisse, en sucre et en sel ainsi que le tabac, ont des conséquences lourdes sur la santé humaine. A cela s'ajoute la baisse de la consommation de fruits et de légumes et à la tendance accrue à la sédentarité. La science a prouvé que 40 % de la maladie est évitable à condition de manger sain, de pratiquer une activité physique régulière et essentiellement d'arrêter de fumer. L'OMS attire l'attention sur d'autres facteurs de risque évitables comme « les substances cancérogènes présentes dans l'environnement et les infections dues au virus de l'hépatite B ».
Le plan national Pour lutter contre cette maladie, la Tunisie a mis en place une stratégie il y a déjà quelques années. Elle a été relancée en 2001 lors de la Journée Nationale de la Santé Publique. Toujours dans le même cadre, un plan national s'étalant sur cinq ans a été formulé. Il se base sur la prévention primaire. Il est question en fait de la lutte contre le tabagisme, la promotion d'une nutrition saine et équilibrée, la promotion de l'activité physique régulière et la lutte contre le stress. Egalement, le ministère de tutelle œuvre à généraliser la vaccination contre l'hépatite B pour lutter contre la maladie. La prévention contre le cancer du col de l'utérus demeure parmi les priorités du ministère de la Santé publique. De même, le plan accorde une attention particulière aux cancers du sein et du col de l'utérus. D'ailleurs, toutes les tranches d'âges des femmes sont ciblées par le programme. Pour réduire le taux du cancer du sein, plusieurs recommandations sont formulées. Les jeunes filles âgées de 20 doivent s'auto examiner chaque mois, en cas de doute, elles peuvent se présenter aux structures de la santé de base pour une consultation plus pointue. La tranche d'âge 35-65 ans a la possibilité d'être examinée par un médecin ou une sage-femme une fois par an. Pour se rassurer davantage, une mammographie est appliquée systématiquement sur les femmes qui déclarent avoir un cas de cancer des seins dans la famille. Elles doivent se présenter obligatoirement aux structures adéquates et ce tous les deux ans. Pour lutter contre le cancer du col de l'utérus, des efforts sont déployés quant à la sensibilisation de l'efficacité de dépistage par le frottis cervical chez toutes les femmes âgées de 35 à 36 ans. Le dépistage de la pathologie à une phase très avancée est d'une importance majeure car c'est de cette manière qu'elle est traitée totalement. D'ailleurs, la stratégie cible les médecins et les sages-femmes en leur informant et formant quant aux avantages de cette technique. En développant sa stratégie de lutte contre le cancer, la Tunisie a pris en considération plusieurs facteurs. Néanmoins, la prise en charge psychologique des patients et des membres de la famille n'a pas été intégrée. La prise en charge des douleurs demeure aussi en déca des aspirations des malades qui continuent à souffrir ardemment. Mettre à jour la stratégie est ainsi, d'une importance majeure. Sana FARHAT
Le cancer dans le monde D'après le site de l'Organisation Mondiale de la Santé, le cancer est l'une des principales causes de décès dans le monde. On estime à 7,6 millions le nombre des décès provoqués par cette maladie en 2005 et à 84 millions le nombre de ceux qui surviendront au cours des dix prochaines années si des mesures ne sont pas prises. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a proposé l'objectif mondial d'une réduction des taux de décès par maladie chronique de 2 % par an de 2006 à 2015. On pourrait ainsi éviter plus de 8 millions de décès par cancer sur les 84 millions prévus durant la prochaine décennie, et l'OMS renforce son action pour atteindre cet objectif.