Le Temps-Agences - Une série de frappes aériennes israéliennes dans la Bande de Gaza a coûté la vie à au moins huit personnes hier, portant à 19 le nombre de Palestiniens tués en deux jours de violences. Ces raids ont été menés au lendemain de tirs de roquettes opérés par des militants du Hamas sur la ville israélienne de Sderot qui se sont soldés par un mort, le premier depuis mai 2007. Attendue la semaine prochaine au Proche-Orient, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré que les tirs de roquettes "devaient cesser" et a appelé l'ensemble des parties au calme, à l'issue d'un entretien à Tokyo avec le Premier ministre israélien Ehoud Olmert. "Nous attaquerons et tenterons d'arrêter" les "terroristes" s'attaquant à des "Israéliens innocents", a prévenu ce dernier. Il a exclu d'assouplir l'embargo économique qui frappe la Bande de Gaza. La nouvelle escalade de violences meurtrières menace d'aggraver la situation dans la région et de gêner les efforts de Washington pour promouvoir un accord de paix entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et Israël avant la fin de l'année et le départ de George Bush de la Maison Blanche. Les dernières violences ont éclaté avant-hier avec un raid aérien israélien dans lequel cinq militants du Hamas ont été tués. D'après des responsables israéliens, certains de ces hommes avaient été formés au maniement d'armes et d'explosifs en Iran et, selon des sources citées par des médias, projetaient de commettre un attentat contre Israël. Le Mouvement de la résistance islamique -dont la direction contrôle la Bande de Gaza depuis son coup de force en juin 2007- a répliqué par des tirs de plus de 40 roquettes sur Israël. Première attaque à la roquette meurtrière depuis mai, l'explosion d'un des projectiles tombés à Sderot, dans le sud du pays, a coûté la vie à un homme de 47 ans, père de quatre enfants. En représailles, l'armée israélienne a mené au moins dix frappes aériennes dans le nord et le centre de la Bande de Gaza hier, a-t-on appris de sources palestiniennes. Les raids, qui selon l'armée israélienne visaient des sites de tirs de roquettes, ont fait au moins huit morts, dont sept étaient des militants, et cinq blessés. Selon le Hamas, Hamza Al-Haya, fils du parlementaire du Mouvement de la résistance islamique Khalil Al-Haya -un tenant de la ligne dure qui a échappé à des tentatives d'assassinat- fait partie des personnes tuées hier. Son organisation a affirmé qu'il commandait un groupe d'hommes tirant des roquettes depuis le nord de la Bande de Gaza. Khalil al-Haya s'est déclaré fier que son fils soit mort pour la cause du Hamas. "Je remercie Dieu pour ce cadeau", a-t-il dit. "C'est le dixième membre de ma famille à recevoir l'honneur du martyre." Avant-hier soir, l'aviation israélienne avait également bombardé à Gaza les bureaux, alors inoccupés, du Premier ministre Ismaïl Haniyeh et du ministère de l'Intérieur. D'après des Palestiniens, le raid a coûté la vie à un bébé de six mois dont la famille vivait dans le secteur et a fortement endommagé les bureaux d'une organisation de secours palestinienne. "Je condamne les crimes permanents commis par l'occupation sioniste contre notre peuple", a lancé M. Haniyeh hier dans un communiqué. Ces raids "n'affaibliront pas la résolution et la détermination du peuple palestinien". De fait, le Hamas a tiré au moins dix roquettes de fabrication artisanale sur Israël dans la journée. Trois Israéliens ont été légèrement blessés, dont une femme de 70 ans et un garde du corps du ministre de la Sécurité publique Avi Dichter. Deux roquettes ont atteint Ashkelon, une grande ville de 109.000 habitants située au nord de la Bande de Gaza, selon la police.