Il a profité de la période de l'adolescence qu'elle vivait visiblement avec des difficultés sentimentales pour la traîner jusqu'à son lit conjugal. Pourtant c'est un voisin respectable qui a déjà fondé une petite famille, menant jusqu'ici une vie sans histoires. La victime, qui n'a pas encore atteint dix-huit ans, a trouvé auprès de cet adulte un confort moral tout au début de leurs relations qui n'ont pas tardé à prendre une autre tournure. A savoir, celle de deux tourtereaux épris l'un de l'autre. Au lieu de l'aider à aplanir les problèmes qui ont surgi avec son jeune amoureux, un adolescent de son âge, l'accusé a su l'embobiner, à tel point qu'elle est rapidement devenue sa maîtresse. Ne ratant aucune occasion qui se présentait à lui, le voisin pervers attirait sa proie chez lui, en profitant de l'absence de son épouse, pour en abuser, bravant toutes les règles de la société. Une bonne période s'écoula au cours de laquelle l'accusé parvint à se rendre indispensable auprès de la jeune voisine qui apprécia les hommages assidus qu'il lui rendait presque d'une manière régulière. Mais avec le temps, son comportement changea, notamment avec sa mère qui, en femme avisée, s'aperçut qu'il y avait anguille sous roche, de par l'attitude débonnaire de sa fille et surtout par le souci permanent qu'elle manifestait pour se rendre belle et aguichante à la fois. Des doutes l'assaillirent à tel point qu'elle assujettit sa gamine à un déluge de questions de plus en plus intimes. Ce questionnaire brûlant finit par porter ses fruits puisque la jeune fille finit par avouer à sa mère qu'elle entretenait des relations coupables avec leur voisin. Branle-bas de combat au sein de cette famille discrète, déshonorée par ce personnage hideux qui a osé la poignarder dans ce qu'elle a de plus cher, en traînant dans la boue son honneur. Le père, averti de la déplorable situation, emmena avec lui sa fille mineure au poste de police du quartier où elle raconta dans le détail l'idylle qu'elle vient de vivre avec son voisin. Convoqué à son tour, le prévenu admit sans peine sa faute, ajoutant toutefois avoir agi avec le plein consentement de sa victime. Traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, le voisin indigne écopa d'une peine de quatre ans de prison ferme. S'étant pourvu en appel, il comparut à nouveau devant la cour. Cette fois-ci, il préféra tout nier en bloc, faisant remarquer qu'il fait l'objet d'une accusation calomnieuse de son voisin avec lequel il ne s'est jamais entendu. Profitant de cette nouvelle version avancée par son client, l'avocat demanda sa relaxe ou à défaut les circonstances atténuantes. Après les délibérations d'usage, le verdict du tribunal correctionnel a été confirmé.