Le Stade Tunisien a encore une fois perdu un derby, mais franchement, il ne doit s'en vouloir qu'à lui-même. Coller la défaite sur le dos de l'arbitre algérien, Mohamed Bennouza, c'est un peu se moquer de la rectitude morale. Ceci, bien entendu, ne veut pas dire qu'il a été parfait, on peut lui reprocher son omission de relever une faute de Hamdi Kasraoui sur Mohamed Selliti qui devait être sanctionnée par un penalty, on peut lui faire grief, tout bien placé qu'il était, de ne pas relever une obstruction nette sur un défenseur stadiste perpétrée par Bienvenu (écran comme au Basket) à l'occasion du but de Aboucherouane, mais il faut se rendre à l'évidence. Il inaugure les chrysanthèmes dans la défaite stadiste. Ce n'est sûrement pas avec ce système de jeu que les Stadistes pouvaient rivaliser avec cette Espérance. Le Stade Tunisien n'a fait que rouler sans feuille de route précise. Ce n'est sûrement pas avec cet esprit qu'il pouvait lui tenir tête. Les agressions gratuites de Mabrouki et de Denisio sont inacceptables. Ont-ils été un bel exemple pour les jeunes joueurs sur le banc et, d'une façon générale, pour tous les spectateurs ? Ne savent-ils pas que ces mêmes jeunes n'ont pas besoin de maîtres à penser, mais plutôt de maîtres à se conduire ? Il y a aussi, et à ce niveau cela est impardonnable, cette forme d'indiscipline qu'on croyait bannie et qui a refait surface, une négligence, et peut-être même, l'insouciance du volet psychologique. Est-ce que les joueurs stadistes ont été préparés à certains scénarii ? Sûrement pas ! Le derby se gagne d'abord dans la tête. Au bout de neuf minutes, trois cartons jeunes ont été brandis aux nez des joueurs stadistes et, de grâce, ne nous faites pas l'affront de les discuter tellement, ils ont été justifiés.
Ecroulement précoce Au bout de 19 minutes, ils accusaient déjà un retard au niveau de la marque et au niveau du nombre des joueurs, réduits à 10. Comment expliquer tout cela ? Il n'y a pas que la discipline qui ait divisé les vainqueurs des vaincus. Il y a aussi la qualité générale de certains joueurs qui a fait la différence, et une certaine culture de victoire que les dominateurs détiennent et qui reste inaccessible chez les dominés. Ces derniers ont raté des gestes simples, incontournables, par manque de dextérité, par manque de concentration, par manque de lucidité et qui ont fini par coûter cher à leur équipe. Par moments, Haj Kacem pour son éternelle panique, Boulaâbi, pour ses difficultés à gérer certaines situations, Korbi, pour ses pitreries, se font la risée de la galerie. Où sont les jeunes décriés par tous ? Le réveil des Stadistes, lundi matin, a été difficile, en raison de ce retentissant échec contre ses voisins de l'Espérance. Dimanche noir pour les Stadistes : dix buts encaissés en tout : six le matin dans le match des Espoirs et quatre l'après-midi. Maintenant, il va falloir avaler la pilule même si elle est amère, analyser la situation et ce, aux fins de trouver des ressources pour mieux rebondir. Pour vite gommer les impressions négatives laissées dimanche.