* Thème d'une conférence organisée par la société d'assurance ''Hayett'', filiale de l'assurance-vie du groupe d'assurance COMAR ( compagnie méditerranéenne d'assurance et de réassurance) Les moyens de promouvoir l'assurance-vie, en Tunisie, en tant qu'instrument de prévoyance sociale et de mobilisation de l'épargne au service de la croissance économique, ont été au centre d'une conférence organisée, vendredi 7 mars 2008, à Tunis, par la société d'assurance ''Hayett'', filiale de l'assurance-vie du groupe d'assurance COMAR ( compagnie méditerranéenne d'assurance et de réassurance), à l'occasion de son 20ème anniversaire, sur le thème '' Problématique de la retraite et assurance- vie .'' Malgré les incitations fiscales de tout ordre et les mesures de défiscalisation extrêmement avantageuses consenties, tout au long de ces dix dernières années, en sa faveur, l'assurance-vie, dans notre pays, n'a pas , en effet, évolué au rythme souhaité correspondant aux progrès considérables réalisés sur le plan économique et social, notamment en ce qui concerne l'amélioration des revenus individuels et l'allongement de l'espérance de vie conjugué avec une quête plus accentuée et générale du confort matériel et financier.
Améliorer la qualité des prestations et des produits Justement, les spécialistes invités à animer la rencontre, Mme Lamia Ben Mahmoud, directrice des études au ministère des finances, Lassâad Zarrouk, directeur de la sécurité sociale au ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger, et Patrick Peugeot, opérateur et expert français en retraite et assurance, ont mis en exergue l'importance de l'information et de la sensibilisation pour faire connaître et promouvoir l'assurance-vie et les produits similaires qui nécessitent une certaine culture financière pour être compris et appréciés à leur juste valeur de la part du grand public. D'ailleurs, le PDG de la société ''Hayett'', Rachid Ben Jémiâ , a placé la manifestation dans cette optique, se félicitant de l'intérêt qu'elle a suscité auprès des professionnels et des divers milieux concernés, dont les formateurs universitaires et les étudiants, venus en grand nombre prendre part au débat. Présentant les grandes lignes de la politique du gouvernement, en la matière, Mme Lamia Ben Mahmoud a affirmé l'attachement des pouvoirs publics à la promotion de la branche de l'assurance vie, évoquant les encouragements dont elle n'a pas cessé de bénéficier, depuis dix ans, et dont le dernier en date est une mesure de défiscalisation substantielle stipulée dans le cadre de la loi de finances de 2008. Elle a, à cet égard, appelé les assureurs à mettre à profit ces encouragements pour promouvoir l'assurance-vie, en améliorant la qualité de leurs prestations de manière à gagner la confiance des ménages et des clients et soigner l'image de marque du secteur auprès du public en général. En effet, pour beaucoup de participants, la mauvaise qualité des prestations fournies par les sociétés d'assurance, notamment au niveau de l'assurance auto, est l'une des causes à l'origine de la désaffection des citoyens envers les autres produits d'assurance à caractère facultatif, comme l'assurance-vie. Dans ce même esprit, Patrick Peugeot qui a évoqué l'importance de la culture financière dans ce domaine, a souligné que la bonne gestion de l'assurance auto est propre à stimuler le développement des autres branches, notamment l'assurance-vie. Pour tous les orateurs, la bonne gestion implique principalement la transparence et la confection de produits clairs et répondant aux besoins spécifiques de la société tunisienne. Or, la branche de l'assurance vie est prometteuse et présente d'importantes potentialités, en matière de retraite complémentaire appelée à se développer, à l'avenir, grâce au développement général du pays, a noté Mme Lamia Ben Mahmoud. En effet, outre les facteurs liés à la carence d'information et à la mauvaise qualité des prestations et des produits d'assurance, la générosité du système de sécurité sociale en Tunisie et la globalité de ses prestations ont permis, jusqu'à présent, de satisfaire, dans les meilleures conditions, tous les besoins des Tunisiens, en matière de couverture sociale et de retraite.
Les acquis de sécurité sociale, en Tunisie Cité souvent en exemple par les Instances internationales dont le Bureau international du Travail (BIT), le système tunisien de sécurité sociale est présenté par tous les participants comme un acquis social fondamental qu'il importe de sauvegarder et de préserver face aux pressions qu'il commence à confronter, notamment au niveau des régimes de retraite gérés par les Caisses sociales, et plus particulièrement la CNRPS ( caisse nationale de retraite et prévoyance sociale) pour les fonctionnaires de l'Etat et les personnels du secteur public, et la CNSS (caisse nationale de sécurité sociale) pour les salariés du secteur privé, les métiers et les professions libérales. D'après l'analyse qu'en a faite Lassâad Zarrouk, le système tunisien de sécurité sociale fondé sur le principe de la solidarité entre les générations, est appelé à connaître, dans les prochaines années, des réformes propres à en préserver la pérennité et les équilibres financiers menacés par les changements profonds de la structure démographique du pays, en raison de l'allongement de l'espérance de vie, en particulier. Justement, l'argent des Caisses sociales ramassé grâce aux cotisations des employeurs et des salariés en période d'activité, est consacré, pour une très grande part, au versement des pensions de retraite dont le montant pour un retraité par rapport à son dernier salaire perçu, est très élevé en Tunisie, atteignant 90% pour les fonctionnaires de l'Etat et les agents du service public et près de 80% pour les salariés du secteur privé, contre environ 50% pour les cadres dans les pays développés, selon Patrick Peugeot. Or, compte tenu des changements de la structure démographique, le nombre des agents actifs pour un seul retraité tend à baisser sensiblement, en Tunisie, ce qui risque d'entraîner, à long terme, des déficits préjudiciables à la bonne marche du système, comme cela fut le cas dans les pays développés, depuis plus de quarante ans, de sorte que les pouvoirs publics de ces pays se sont vu dans l'obligation d'introduire des ajustements parfois douloureux au système pour conserver les prestations qu'il fournit aux assurés. C'est dans ce cadre que Patrick Peugeot a souligné l'importance de l'anticipation en matière de réformes des régimes de retraite, car il s'agit là, a-t-il dit, d'un problème de société qui interpelle les sphères politiques autant que tous les autres acteurs de la scène nationale. Doit-on retarder l'âge du départ à la retraite, ou doit - on augmenter le montant des cotisations aux dépens de la compétitivité des entreprises. Faut-il ajuster les indices de référence pour le calcul des pensions de retraite de manière à comprimer ce qu'on appelle le taux de remplacement, c'est-à-dire le montant de la pension de retraite par rapport au dernier salaire perçu par le retraité concerné. Autant d'orientations et de solutions qui s'offrent pour guider l'esprit et la teneur des réformes à apporter en la matière. Or, les régimes de retraite complémentaire offerts dans le cadre de l'assurance et de la bancassurance qui se développe, en Tunisie, comme l'assurance-vie, peuvent fournir aux ménages et à tous ceux qui en ont le désir et les moyens des solutions idoines et des mécanismes de prévoyance sociale appropriés pour bénéficier d'une retraite dorée, à la mesure de leur aspiration au confort matériel et financier, durant les longues années qui leur restent à vivre, avec l'allongement croissant de l'espérance de vie. D'ailleurs, selon Lassâad Zarrouk, une étude est en cours de réalisation à cet effet, tandis qu'une commission nationale a été constituée pour réfléchir sur les diverses mesures proposées en vue de sauvegarder et de renforcer, en même temps, le système de sécurité sociale en Tunisie, à l'instar du dernier nouveau né en la matière, la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM).