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Ou « les nouvelles toxicomanies sans drogues »
Notre époque - Les cyberdépendances
Publié dans Le Temps le 18 - 03 - 2008

Les nouvelles technologies d'information ont pris une grande ampleur chez nos jeunes. Elles sont devenues un véritable 4ème milieu après la famille, l'école et la société.
Si ces NTIC ont un bon impact sur la formation de nos jeunes et leur scolarité, elles ont généré des effets pervers inhérents aux modalités peu rationnelles de leurs utilisations. C'est dans ce cadre que s'inscrit le séminaire organisé par la section de l'Association de défense sociale de Nabeul sur les nouvelles technologies d'information et les jeunes.
Imène Hédidane présidente de l'association de Nabeul a précisé dans son intervention que : «Les nouvelles technologies de l'information ne cessent de se développer rapidement. La TV, la radio, l'internet et le portable sont devenus très répandus. Ces moyens constituent des outils pouvant les aider à réussir leur scolarité mais qui peuvent aussi les en distraire. Toutefois ces TIC pourront influer négativement sur nos jeunes. L'objectif de ce forum est d'informer les jeunes sur l'importance de l'usage rationnel des nouvelles technologies d'information et de les prévenir des effets négatifs de ces outils où plusieurs jeunes sont pris dans la toile sans conscience ».
Sociologues et psychiatres dont Dr Sami Othman de l'hôpitiol Razi, Mme Fethia Saidi et M. Belaid Ouled Abdallah sociologues ont assisté à ce séminaire et ont participé à l'animation du débat auquel ont pris part plusieurs jeunes de la région.
Kamel Bouaouina

Dr Sami Othman ( Pédopsychiatre à l'hôpital Razi)
« Les NTIC, Une nouvelle toxicomanie sans drogue ! »

« Les nouvelles technologies d'information et de communication ont une influence croissante sur les utilisateurs et en particulier sur les jeunes. Ces techniques jugées révolutionnaires, il y a quelques décennies, ont apporté la confirmation des rêves de plusieurs générations. Les jeunes consacrent, de plus en plus, une large part de leurs loisirs à l'usage de toutes sortes de médias. Les liens entre monde virtuel et monde imaginaire expliquent l'engouement quasi inquiétant que portent les jeunes aux NTIC.
Un grand nombre de jeunes utilisent et possèdent plusieurs types de médias. Selon une étude allemande (1995), les enfants passent 25 heures par semaine devant la TV. A 12 ans un enfant aura regardé 11000 heures de TV, soit plus d'une année complète. Ces TIC ont une visée éducative : permettre le développement de la pensée sous ses formes analytiques synthétiques et critiques.
L'objectif est le développement des aptitudes intellectuelles c'est-à-dire une représentation mentale de la réalité, permettre aux jeunes de raisonner, de porter des jugements, de résoudre divers types de problèmes et d'inventer...Avec les jeux vidéos et l'ordinateur, les effets des médias sont amplifiés parce que l'enfant n'est pas passif. Il s'identifie davantage à l'action et est davantage impliqué.
Certains jeux électroniques, comme les célèbres jeux des PLAYSTATION, ou les XBOX font souvent appel aux émotions et affectent fortement des enfants (excitation, culpabilité, agressivité, angoisse de séparation...).Ce type de jeux réalise une véritable prise d'otage affective avec développement chez les plus vulnérables de sentiments de culpabilité au détriment de la vie sociale et familiale. Chez les adolescents, on décèle une idée de communauté et de groupe (rencontrer des amis en line) créer des fantasmes (adoption de nouvelles personnalités, fantaisies sexuelles) et le pouvoir (accès instantané à l'information et aux personnes nouvelles; pouvoir absent dans le monde réel).
Ces TIC sont des outils permettant aux jeunes de chercher une échappatoire à la réalité en trouvant refuge dans le monde virtuel peut s'observer chez certains enfants souffrant d'un vide identificatoire, carencés narcissiquement luttant sans cesse contre les affects dépressives.
La cyberdépendance fait partie des nouvelles « toxicomanies sans drogue » : état de dépendance résultant de l'utilisation répétée de l'ordinateur ou d'Internet, qui se caractérise par le besoin de continuer ou d'augmenter le temps d'utilisation du système informatique. La cyberaddiction menace particulièrement l'enfant qui peut trouver dans les NTIC un moyen immédiatement disponible, sans limites dans l'espace et le temps d'assouvir ses pulsions ludiques et imaginaires (les fantasmes les plus crus sont possibles: sexuels, agressifs...)
Entre 5 et 15 ans,un enfant aura vu en moyenne 1300 actes de violence à la télé. Dans les émissions pour adultes, il y a en moyenne un acte violent toutes les 8 mn, dans les émissions pour enfants, il y en a un toutes les 4 mn.
La violence dans les médias permet à l'enfant de vivre par procuration sa propre agressivité interne et par là de l'accepter sans culpabilité.
Le jeune s'identifie au héros fort et puissant, ce qui va l'aider à grandir et à affronter le monde adulte. Il est carencé sur le plan éducatif et affectif, sur le plan intellectuel (suggestibilité et faiblesse du jugement).
Il est laissé souvent seul et sans surveillance. Il est isolé lors du visionnage. Que faire ? Eduquer : interdire certains contenus, en contrôler l'accès (violence, sexe...) Être présent : écouter expliquer, dédramatiser, donner son opinion sans moraliser et connaître et expliquer le fonctionnement (solutions techniques de sécurité) »

Fethia Saidi (Maître assistant en sociologie à l'université de
Tunis-Manar)

« Les satellites exercent un impact orienteur sur nos jeunes »

« La communication ne connaît plus de limite, ni de public, ni de distance. Les médias font partie intégrante de notre vie et personne ne semble pouvoir leur échapper tant leur présence dans notre vie est
omniprésente. Accusés d'être à l'origine de bien des maux de nos sociétés modernes par certains, les médias sont perçus par d'autres comme un des moyens de créer du lien social et sont source de nombreuses utopies. Nous sommes face à trois types de télévision, à côté de la télévision publique : Des chaînes privées commerciales, des chaînes religieuses (environ 100 sur le Nile SAT) des chaînes de dévergondage. Ces chaînes exercent le pouvoir de l'image et de la parole dirigée. Elles influencent les esprits, les opinons et les représentations socioculturelles. Elles façonnent notre vie et elles exercent un impact orienteur sur les adolescents, d'où l'importance de prêter plus d'attention pour pouvoir encadrer nos enfants surtout que les parents ne s'en préoccupent pas assez.
Attentifs en général à veiller sur les amitiés qu'entretiennent leurs enfants, ils ne le sont pas autant vis-à-vis des messages que la radio, la
télévision, les disques, la presse et les bandes dessinées apportent dans l'intimité protégée et sûre de leur maison. De cette façon les mass-médias entrent souvent dans la vie des plus jeunes sans cette médiation ordinatrice nécessaire des parents et des autres éducateurs, qui pourrait neutraliser leurs éventuels éléments négatifs et au contraire valoriser convenablement les apports positifs valables, capables de servir au développement harmonieux du processus éducatif. Et là nous attirons l'attention des parents pour pouvoir s'éduquer eux-mêmes, et, avec eux leurs enfants à comprendre la valeur de la communication, à savoir choisir à travers les divers messages qu'elle véhicule, à recevoir les messages choisis non en se
laissant entraîner mais en réagissant de manière responsable et autonome. Là où un tel devoir est convenablement rempli les moyens de communication sociale cessent d'interférer dans la vie de la famille
comme des concurrents dangereux qui en menacent les fonctions fondamentales. Au contraire, ils s'offrent comme de précieuses occasions de confrontation raisonnable avec la réalité et comme des éléments utiles de ce processus de maturation humaine progressive que réclame l'introduction des jeunes dans la vie sociale ».


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