Le salon de la création artisanale qui est en sa 25ème édition se tient actuellement à la Foire du Kram. Ce rendez-vous qui se poursuivra jusqu'au 23 du mois en cours représente une opportunité pour les visiteurs afin de découvrir notre patrimoine artisanal adapté à la vie moderne. Inspirés de l'authenticité tunisienne, les créateurs et les designers ont présenté plusieurs genres pratiques du quotidien. Des maroquineries en cuir et fibres végétales, des chandeliers en fer forgé inspirés de l'architecture tunisienne, des tapis style Zen...Il y en a en effet pour tous les goûts. Cette manifestation incontournable qui tombe à pic avec les vacances scolaires attire de plus en plus de visiteurs, Tunisiens et même étrangers. Il s'agit en fait d'une occasion pour découvrir les secrets de notre artisanat qui commence à s'adapter au rythme du 21ème siècle. Développement et modernisation exigent.
Poterie, tapisserie, bijouterie, meuble, verre soufflé, tissu artisanal et même produits de décoration...il y a en fait, pour tous les goûts et toutes les bourses au salon de la création artisanale. En effet, plus de 600 exposants des différentes régions du pays présentent leur produit aux 130 mille visiteurs prévus dans ce salon. Le rythme de l'activité au sein du salon va crescendo. A priori, le nombre des visiteurs paraît réduit, mais nous sommes en fait en début de matinée. Presque deux heures après l'ouverture des portes (10 heures du matin), les adeptes de la création artisanale commencent à envahir les stands. Il y a ceux qui viennent pour une simple visite, mais il y a également d'autres qui saisissent cette opportunité pour faire des achats qu'ils jugent intéressants à l'instar de Sami, commerçant, mais pas n'importe lequel. La quarantaine bien sonnée, il exerce ce métier avec professionnalisme. Impressionné par l'artisanat tunisien, Sami vend le produit en Europe. Il participe très souvent aux salons de décorations et d'objets. Notre compatriote cherche l'authenticité, mais aussi la créativité et l'innovation. Il a d'ailleurs été impressionné par plusieurs artisans qu'ils trouvent même créateurs. « Il y a vraiment des choses intéressantes, toutefois il faut fouiner », témoigne-t-il. Après un petit tour d'horizon, Sami a réussi à faire des bonnes affaires. « Une belle table en bois, gravée avec professionnalisme, c'est ce que j'ai acheté pour le moment », répond-t-il. Il ne cache d'ailleurs pas son admiration pour ce graveur sur bois d'origine nigériane et marié à une Tunisienne. Il a réussi avec succès à adapter l'artisanat tunisien au modernisme. La découverte de notre richesse artisanale ne s'arrête pas à ce niveau. « Il faut en fait visiter la plupart des stands. Ca vous permettra de découvrir des vrais chefs d'œuvres », appelle-t-il. Effectivement, Samira et Souad, deux sœurs exposent une collection de tableaux originaux. Elles ont choisi de mettre en valeur une variété d'oiseaux brodés sur du satin. Des tableaux estimés à des centaines de dinars mais qui « n'ont pas eu preneurs pour le moment », d'après Samira qui enregistre sa première participation au salon de l'artisanat mais qui se montre ambitieuse. Sami a été également ébloui par quelques travaux exposés dans l'espace de la création. Il cherchait les réalisateurs de ces ouvrages (tables en fer forgé et fibre végétale...). C'est clair que le visiteur expert prenait tout son temps pour faire des bonnes affaires. Ca va lui permettre de faire connaître l'artisanat tunisien en Europe.
Diagnostic des secteurs menacés de disparition En effet, l'Office National de l'Artisanat, vise à travers cette manifestation périodique à promouvoir notre produit, le revaloriser et le commercialiser davantage. « Nous tentons également de protéger les métiers artisanaux menacés de disparition », d'après M. Mohamed Bousaïd, Directeur Général de l'Office National de l'Artisanat. L'ONA rend hommage chaque année à un secteur qui souffre de difficultés à différents niveaux (disponibilité de la matière première, commercialisation, etc). Il s'agit en cette édition de la poterie de Guellala, des fibres végétales et de la ferronnerie d'art. Une bibliothèque est à la disposition des visiteurs qui veulent avoir une idée pertinente sur les produits exposés dans ce pavillon. D'ailleurs, l'office ne lésine pas sur les moyens pour sauvegarder ces secteurs menacés de disparition. Pour ce faire, des études sont en cours de réalisation pour diagnostiquer les besoins des artisans dans le domaine et les solutions à arrêter pour donner un nouvel élan au secteur notamment la poterie et les fibres végétales. Les causes de disparition de plusieurs secteurs de l'artisanat seront également identifiées grâce à cette étude.
A rappeler que le secteur représente l'une des importantes activités professionnelles. Il emploie 11 % de la population active dont 85 % de femmes. Il s'agit en fait d'un domaine qui attire les jeunes créateurs notamment les diplômés des beaux-arts et des arts et métiers.