La première victime est entrée en pleurs au poste de police de Mégrine pour raconter dans le menu détail les péripéties du braquage duquel elle n'a pas pu échapper et qui s'est déroulé dans la zone industrielle de Sidi Rézig. A peine arrivée au niveau du pont qui surplombe la voie ferrée de la banlieue sud de la capitale, elle a été encerclée par deux individus qui enfourchaient un vélomoteur. Ils lui barrèrent la route et sous la menace d'une arme blanche l'obligèrent à leur céder son téléphone portable. La seconde indiqua aux policiers qu'elle a été également victime d'une agression similaire alors qu'elle était en train de chercher du travail dans la même zone. Mais si la première ouvrière s'en est tirée avec plus de peur que de mal, elle a subi, quant à elle, les pires sévices. Elle a été d'abord percutée de plein fouet et par derrière par le conducteur du cyclomoteur pour se retrouver plaquée au sol. A ce moment là, un des deux agresseurs tenta de lui enlever son collier en or. Elle se défendit farouchement, mais l'emploi de la force l'a contraint à battre en retraite, perdant au passage tout ce qu'elle possédait. Une autre employée d'un établissement industriel de la région a été prise comme cible par ce duo de braqueurs qui a fini par tomber dans la nasse des policiers, délivrant du même coup la paisible localité de Mégrine qui a retrouvé sa quiétude d'antan. Cette troisième victime a fait front, elle aussi, à ses agresseurs avant de s'incliner, la rue, théâtre de l'opération, étant totalement déserte au moment des faits. Dix dinars et le téléphone portable ont été subtilisés de son sac à main, avec en prime une menace de taille : renouveler l'agression si elle ose se plaindre à la police. Ayant enregistré les plaintes, les agents quadrillèrent la zone industrielle de Sidi Rézig, ratissant pendant une bonne période ses principales artères. Cette action d'envergure devait notamment leur permettre d'appréhender plusieurs suspects dont deux, originaires de la cité de Borj Louzir près d'Ezzahra, ont été formellement reconnus par les trois victimes. Après avoir essayé de se disculper, les délinquants se rendirent à l'évidence, avouant avoir cédé leur butin pour une somme modique qu'ils dépensèrent dans leur beuverie quotidienne. Déférés au parquet de Ben Arous, ils ont été écroués avant d'être entendus par le juge chargé de l'instruction des affaires dans lesquelles ils sont incriminés.